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EAN : 9782226443250
288 pages
Albin Michel (02/10/2019)
3.39/5   189 notes
Résumé :
1959. Au deuxième étage du grand magasin F.G. Goode's de Sydney, des jeunes femmes vêtues de petites robes noires s'agitent avant le rush de Noël. Parmi elles, Fay, à la recherche du grand amour ; l'exubérante Magda, une Slovène qui règne sur les prestigieux Modèles Haute Couture ; Lisa, affectée au rayon Robes de cocktail, où elle compte bien rester en attendant ses résultats d'entrée à l'université...

Dans le secret d'une cabine d'essayage ou le te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (76) Voir plus Ajouter une critique
3,39

sur 189 notes
Merci à Babelio et à Albin Michel pour le privilège de cette lecture en avant-première.


Les petites robes noires sont les vendeuses du grand magasin Goode's à Sydney, en 1959. A l'occasion du pic d'activité des fêtes de fin d'année et des soldes de janvier, en attendant ses résultats d'examen qui devraient lui ouvrir les portes de l'université, Lisa s'est fait engager comme intérimaire au rayon des robes de cocktail. Elle y fait la connaissance de Fay qui désespère de se marier un jour, de Patty dont le ménage bat de l'aile, et surtout de l'impressionnante Magda qui règne sur le prestigieux rayon Haute Couture et qui se met aussitôt en tête de cornaquer et de transformer la jeune fille encore sans expérience.


Madeleine St John excelle à croquer avec justesse les portraits de ces femmes, dans ce tableau de moeurs criant de vérité où se dessine la société de Sydney des années cinquante : employées modestes ou bourgeoises soucieuses de leur rang, toutes ont en commun de se conformer avec plus ou moins de bonheur au rôle alors dévolu aux femmes, avant tout centré sur le mariage, les enfants et les chiffons. "Et ils (les hommes) attendent des filles qu'elles soient idiotes ou du moins écervelées, ce qu'elles sont rarement, mais la plupart d'entre elles font semblant de l'être pour leur faire plaisir". Lisa fait figure d'exception en prétendant à des études universitaires, mais elle doit trouver le moyen de contrer l'opposition de son père.


Le registre est celui de la comédie, et cette histoire plutôt sucrée et optimiste qui s'achève dans un bonheur uniformément partagé, trouve tout son intérêt dans son ton gentiment moqueur. Avec l'air de ne pas y toucher, l'auteur se rit des conventions de ce petit monde patriarcal, qui se comporte par ailleurs souvent comme une province de la lointaine Europe, objet d'autant de dénigrement que de fascination.


Ce roman est au final un affectueux hommage de l’auteur à ses contemporaines, encore souvent soumises à l’autorité de leur père, puis de leur mari, cantonnées aux sphères du mariage, de la maternité et d’emplois subalternes « typiquement » féminins : sort auquel Madeleine St John est consciente d’avoir échappé, à l’instar de Lisa, en accédant à l’enseignement supérieur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Bien que cette histoire se passe à Sydney en 1959, elle a été écrite à Londres en 1993.
L'auteure, alors âgée de 52 ans, signait ici son premier roman. Après un problème avec la traduction française, Madeleine St John refusa toute publication étrangère; c'est seulement en 2019, qu'il fut publié en France.
Je ne connaissais pas ce parcours de publication atypique lors de mon "craquage" pour Les petites robes noires, je ne savais même pas qu'il avait été adapté au cinéma en 2018 par un de ses vieux amis d'université , Bruce Beresford, un compatriote australien, sous le titre Ladies in black ( le vrai titre du livre étant The Women in black ) .

"Les petites robes noires", se sont celles portées par les vendeuses d'un grand magasin de Sydney, ( l'équivalent de nos Galeries Farfouillettes ), en guise d'uniforme. On est donc en 1959, et ces jeunes femmes sont à l'aube de grands changements .

Madeleine St John brosse le portait d'une poignée d'entre elles : de Lisa (la plus jeune qui attend ses résultats de fin d'études en ayant le secret espoir d'être admise à l'université), en passant par Patty (épouse effacée) ou Magda, volontaire et joyeuse émigrée slovène, et encore Fay (célibataire malgré elle..) . Des destins qui se croisent au boulot ou en soirée, sous la plume caustique de Madeleine St John.

Seulement, voilà, j'ai été déçue, j'en attendais davantage : la maison d'édition parlant de "chef-d'oeuvre d'élégance et d'esprit," de "diamant brut."..
Roman feel-good où toutes les planètes s'alignent à la fin, pour que tout se termine bien, retombe dans un plissé impeccable , il est un chouïa superficiel.
Désuet, légèrement suranné, certes, mais écrit en 1993, il aurait pu être plus percutant, plus émouvant. Il faut dire qu'on s'attache aux pas de plusieurs personnages, l'intérêt se disperse.
J'imaginais retrouver la même ambiance que dans le superbe " Rien n'est trop beau" de Rona Jaffe, (plus profond ) qui racontait le parcours (professionnel, amical et amoureux) de jeunes employées de bureau dans le New York des années 50...

Pas un coup de coeur, donc, mais amusant et distrayant .
Un joli cliché des années 50 à Sydney. Et c'est déjà pas si mal ...

Challenge Plumes féminines 2020.
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Dans le tourbillon désuet des années 50
*
Je vais vous parler d'un roman paru en 1993 dans sa version d'origine par une auteure australienne. Il a été aujourd'hui traduit en français pour la 1ère fois et sort le 2 octobre.
Cette histoire a même été adaptée en film, "Ladies in black" en 2018.
L'auteure s'est appropriée cette histoire en plaçant un peu d'elle-même en la personne de Lesley (la jeune fille intelligente qui espère entrer à l'université et s'émanciper).
*
Les petites robes noires est une comédie de moeurs qui se passe dans un rayon de mode de robes de cocktail d'un grand magasin de Sydney. Vous penserez tout de suite aux célèbres et prestigieux Selfridges, Harrods, Fortnum & Mason ou moins loin à Paris chez Printemps, la Samaritaine, le Bon Marché. Qui n'a pas rêvé de s'habiller d'une magnifique robe haute-couture au moins une fois dans sa vie?
*
Dans ce rayon gravitent des employées modèles, portant l'uniforme avec élégance, cette fameuse robe noire. Il y a là Patty, jeune mariée docile qui s'ennuie dans son couple, Fay, célibataire cherchant le Prince charmant et Magda l'exubérante mondaine et bien mariée à Stefan le hongrois.
Nous allons les voir évoluer sur une courte durée, le mois de décembre 1959, période de grande fébrilité, celle qui rassemble les fêtes de fin d'année.
Tout ce petit monde est bien réglé, paternaliste, machiste aussi.
Arrive un petit vent de folie en la personne d'une jeune fille modèle, Lesley (voulant se faire appeler Lisa, résolument plus libertaire).
Lisa donc, qui deviendra la petite chouchou du rayon, notamment par Magda, qui la dévergondera.
*
Ce récit (écrit en 1993) offre une vision caustique et décapante de cette société paternaliste qui commence à s'effriter. Sur un rythme assez lent, d'une justesse parfaite, il décrit le quotidien de ces petites vendeuses. (essentiellement à l'extérieur du magasin).
On s'attache à ces personnages, qui n'ont rien d'exceptionnel mais qui, par leurs petits gestes, glorifient la femme. (il y a un soupçon de féminisme là-dedans).
Un final de "happy end" avec tous ces destins qui se nouent pour un avenir radieux mais c'est aussi sur un ton ironique et décalé que cela est montré.
*
C'est avec ce premier roman que l'auteure a commencé à nous charmer. Il paraît que "Ruptures et conséquences" est son chef d'oeuvre,. (publié aux Mercures de France)
*
Un bonus de taille: deux postfaces sur la vie de l'auteure par Bruce Beresford cinéaste et Christopher Potter écrivain
*
Merci à Masse critique privilégiée pour la primeur
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Les petites robes noires sont les vêtements que portent les employées d'un grand magasin de Sydney. Elles passent leurs journées à vendre des robes de cocktail ou de soirée et rêvent toutes d'une jolie vie future.
Qu'elles aient envie de se marier, d'avoir un bébé ou de réussir leurs examens, elles ont en réalité toutes envie de trouver leur place en ce monde.
Ce roman semble bien léger en apparence puisqu'on y suit le quotidien de plusieurs femmes qui travaillent toutes au même étage d'un grand magasin, et pourtant le livre est caustique et nous parle d'émancipation des femmes, de leurs espoirs, de leurs rêves secrets, de leur envie de réussir quelque chose par elle-même dans une ville en pleine expansion à la fin des années 50.
J'ai découvert un style d'écriture proche de celui de Barbara Pym, qui elle aussi met en scène des femmes dans les années 50-60, des femmes qui ne font que ce que leur famille attend d'elles, qui se conforment à ce que la société préconise à savoir être une jeune fille bien éduquée, trouver un mari, faire des enfants et ne surtout pas faire de vague.
Les petites robes noires ne dérogent pas à la règle, pas de fauteuses de troubles ici, pas de contestataires ou de révolutionnaires, mais juste des femmes qui sont nées un peu trop tôt et qui auraient peut-être espéré autre chose.
Ce roman est comme un petit bijou, délicat, sobre et discret, mais qui brille parfois d'une lueur malicieuse quand on l'aperçoit délicatement caché au creux du cou.

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Un roman délicieux et, contrairement à ce qu'annonce le titre, totalement dépourvu de noirceur, ce qui étonne un peu la lectrice habituée aux grandes ténèbres post-modernes...Tellement habituée que ce monde m'apparaît comme un peu trop gentil et facile, ce serait mon bémol.
Au rayon des belles robes d'un grand magasin très chic de Sydney, c'est le grand rush du Noël austral (en plein cagnard, donc, ce qui fait bizarre...) Les vendeuses (les petites robes noires) s'activent énormément, mais ce qui intéresse surtout l'auteure, c'est de faire le lien entre leur travail et leur vie privée et la critique assez douce (trop douce ? ) d'une civilisation patriarcale...Patty, femme délaissée par son mari qui ne mange que du steack et ne dit pas plus d'un mot à la fois, les deux regrettant chacun à leur manière l'absence d'enfants, Fay, qui ne parvient pas à se marier et passe plus ou moins pour une "fille facile", Magda, la diva Slovène, mélange de sorcière et de marraine la fée, Lisa, la stagiaire, toute jeune, l'avenir, l'espoir d'une plus grande liberté...Toutes ces femmes, à l'exception de Magda, sont plus ou moins enfermées...Mais Madeleine Saint-John traite ce thème avec ironie et tendresse, nous arrangeant même une happy-end toute hollywoodienne.
C'est charmant à lire, les portraits, les dialogues, la société d'époque sont croqués avec ce talent qui rend l'écriture vivante, mais, je me répète, le monde est-il aussi joli ? Les pères et les maris si faciles à faire plier ? Les rendez-vous arrangés amènent-ils des princes ? La stagiaire peut-elle repartir des rayons avec une robe Chanel, une marraine la fée, une bourse d'étude et les félicitations du jury ? Ah, j'ai tellement mauvais esprit que je me demande, si ce roman est considéré comme majeur en Australie et donc comme quelque chose qui compte, où est la mauvaise conscience des Australiens, celle où ils ont réalisé, par exemple, un des plus parfaits génocides de l'histoire ? Dans un roman majeur, la part des ténèbres se doit d'apparaître.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Et tous ces sentiments mêlés lui rappelaient étrangement la nuit de saturnales qui avait précédé la curieuse escapade de Frank. Subitement, elle se dit que peut-être le monde secret dans lequel ils avaient pénétré n’était pas perdu à jamais, qu’il ne leur était pas caché, interdit. Elle dévisagea Frank et lu dans ses yeux une expression suppliante et désemparée qu’elle ne lui connaissait pas et qu’elle n’avait jamais jusqu’alors éveillée chez lui : elle sentit que lui aussi se souvenait de cette nuit-là, qu’il osait se rappeler, si ce n’est reconnaître ouvertement cet univers d’intimité muette et inimaginable dans lequel ils étaient tombés plus ou moins par mégarde et dont l’étrangeté l’avait tellement terrifié qu’il s’était volatilisé aussitôt après.
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Magda ouvrit ses grands yeux bruns sur un temps radieux. Elle regarda son réveil : il était dix heures. Elle hésita un instant à se lever pour aller à la messe puis elle se retourna et se rendormit. Dieu sait que j’ai encore besoin de sommeil, se dit-elle.
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Magma à Lisa

Et maintenant nous allons peut-être regarder quelques-unes de ces robes (...) tenez ici par exemple, ce lin irlandais, c'est un Hardy Amies, si bien coupé, j'aimerais l'avoir pour moi, mais d'un autre côté, le style anglais n'est pas ce qui me va le mieux,c'est pour les femmes mince qui n'ont pas de hanches (...) Les Français, eux,ils taillent pour les vraies femmes, avec des hanches et de la poitrine, mais ils leur donnent l'air mince malgré tout : c'est tout un art. Personne ne peut les égaler, mon Dieu, quelle civilisation remarquable. (...) une petite Chanel, elle est tellement spirituelle, cette femme, et le grand Dior. Qui peut l'égaler ?
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Oh Lesley...Lisa, soupira sa mère. Si seulement tu savais ce que c'est d'être adulte, parfois tu ne serais pas si pressée de grandir.
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La svelte et voluptueuse Magda à la poitrine avantageuse, si élégamment vêtue, coiffée et manucurée, était la plus irrésistible, la plus parfumée, la plus étincelante, la plus atroce et abominable vipère que Miss Williams, Miss Baines et sans doute Miss Jacobs elle-même aient jamais vue ou ne serait-ce qu'imaginée.
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Videos de Madeleine St John (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Madeleine St John
Un soir, alors que Nicola rentre à la maison, son compagnon, Jonathan, lui donne son congé. Tout simplement ! Un délice que ces "Rupture et conséquences" de Madeleine St-John, un roman tout en subtilité. #albinmichel
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