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Patrick De Vos (Traducteur)
EAN : 9782847052664
136 pages
Espaces 34 (11/11/2021)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Représentée pour la première fois en 2005, "La Promenade des envahisseurs" est une des pièces les plus jouées de la compagnie théâtrale Ikiume dirigée par Maekawa. Adaptée au cinéma par le réalisateur Kiyoshi Kurosawa (titre français : Avant que nous disparaissions), le film est présenté dans la section « Un certain regard » du Festival de Cannes 2017 et distribué dans plus de 20 pays la même année.

L’histoire se déroule dans une petite ville portuai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La promenade des envahisseurs est une curieuse oeuvre théâtrale, qui sous le prétexte d'une science-fiction un peu naïve, nous interpelle sur les maux de l'humanité, et probablement en premier lieu sur ceux qui touchent la société japonaise.

Narumi retrouve son Shinji de mari à l'hôpital, après qu'on l'eut retrouvé errant sur une plage. Son discours est surprenant, il ne sait pas trop qui il est, qui elle est, sans pour autant avoir totalement perdu certains repères…étrange ! La soeur de Narumi, Asumi, et son mari Hiroki, qui est policier le trouvent aussi un peu dérangé. Pendant ce temps sur la plage, deux amis trentenaires, Maruo le chômeur et Hasebe son ancien collègue, un peu désabusés de la vie, se demandent si la guerre va se déclencher, Maruo aimerait bien que ça pète pour faire table rase. Mais soudain ils croient voir dans le ciel un ovni. Bientôt les deux évènements vont converger, quand il se confirme que des témoignages de cet ovni ont bien été rapportés à la police, et que plusieurs dizaines de personnes dans cette petite ville côtière japonaise sont atteintes des mêmes troubles que Shinji. le journaliste Sakurai croise à l'hôpital un lycéen, Makoto Amano, qui vient rendre visite à une lycéenne hospitalisée après un accident, Akira Tachibana…lesquels vont s'avérer compléter avec Shinji le trio d'extra-terrestres venus nous visiter pour préparer une invasion future. L'incrédulité règne longtemps dans leur environnement, mais peu à peu, leur dessein est expliqué, et ses conséquences immédiates sur ceux qu'ils approchent : car s'ils ont pris la forme humaine, ils ont besoin de se promener pour rencontrer des humains et acquérir auprès d'eux des concepts qu'ils ignorent, comme l'interdiction, la famille, etc…Cette acquisition est un vol, l'humain se trouve amputé de cette connaissance et forcément un peu désorienté. Ils « épargnent » cependant le guide humain qu'il se sont choisis, par exemple Narumi pour Shinji, alors qu'il a volé un concept à sa belle-soeur Asumi.

Tomohiro Maekawa lui aussi nous désoriente, car nos personnages oscillent en permanence entre scepticisme voire rigolade et une vague inquiétude pour les humains, et un ton tantôt naïf, juvénil, familier et plus autoritaire, froid et déterminé pour les visiteurs. On ne sait pas trop comment les choses vont évoluer…Et quand l'auteur flirte avec le théâtre de l'absurde, c'est pour nous alerter sur les dangers qui menacent, et la société japonaise en premier lieu, et le monde, à commencer par le trop répandu désespoir de la jeunesse, l'information manipulée, l'absence de réelle communication entre les gens, le manque d'emploi ou des emplois inintéressants, le manque d'engagement de la population pour défendre ses droits, la démocratie, l'environnement, la tendance à chercher toujours la guerre…

Maruo, transformé, prône désormais un discours pacifiste…Et curieusement, Narumi trouve son Shinji plutôt changé en bien. Mais les trois visiteurs vont devoir repartir, ce qui implique le sacrifice, et de l'être dont ils ont pris la peau, et peut-être d'un dernier concept…l'amour. Et si ces envahisseurs étaient là pour éveiller les consciences, nous montrer les bienfaits de l'échange, de l'enrichissement que représente l'approche de l'autre alors même que les humains « amoindris » pourraient peut-être faire preuve de l'humilité indispensable pour éviter l'autodestruction ? Finalement, que deviendra l'humanité lorsque des visiteurs de l'espace, nous rendront visite ?

Un livre plaisant, qui fait réfléchir, et qui me permet, grâce au masse critique de babelio et à ces excellentes éditions espaces 34, de poursuivre l'exploration du théâtre japonais contemporain. Cette pièce écrite en 2010 a été mise en scène en 2017, a connu une version radio (France Culture), et deux adaptations au cinéma, notamment avec le film Invasion de Kiyoshi Kurosawa.
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Voilà une pièce que j'ai écoutée en podcast. Il s'agit de la version radiophonique d'une des pièces de Tomohiro Maekawa (né en 1974), très célèbre au Japon. Créee en 2005 la pièce a été également adaptée à l'écran en 2017 sous le titre « Avant que nous disparaissions » par Kiyoshi Kurosawa.

L'histoire se déroule dans une petite ville portuaire donnant sur la mer du Japon où un massacre familial horrible a été commis.
Narumi est en plein désarroi. Elle fait face à son mari Shinji qui, après avoir disparu trois jours durant, revient complètement différent, innocent et candide comme un enfant. Il ne la reconnaît pas et s'adresse à elle comme s'il s'agissait d'une étrangère. le médecin qui l'examine pense que Shinji a la maladie d'Alzheimer et s'étonne que son épouse ne s'en soit pas aperçu mais le couple ne communiquait plus. Pourtant Shenji reste cohérent. Il semble qu'il a oublié les concepts sans perdre le langage. Shinji passe son temps dehors et paraît réapprendre des concepts perdus : celui de la famille et celui de la fratrie, au contact d'Asumi la jeune soeur de sa femme. Il se montre surtout bien plus sympathique et bien plus franc qu'auparavant. Narumi est ravie et ignore les coups de fil d'un inspecteur de police et d'un journaliste qui veulent les interroger. Mais bientôt sa petite soeur sombre dans la folie...

Tomohira utilise des éléments surnaturels comme métaphore pour agrandir les problèmes de la société contemporaine. Je n'ai pas compris ce qu'il voulait dénoncer précisément. L'incommunicabilité conjugale, familiale ? En revanche, j'ai aimé l' histoire d'amour un brin faustienne entre une femme et un homme – le mari volage qui ne l'aimait pas- est comme transfiguré par la présence d'un autre. Il semble d'abord régresser à tous niveaux avant de devenir plus aimable que ne l'était l'époux initial. Mais c'est un état d'équilibre très précaire.
Je regrette de ne pas avoir le texte beaucoup plus complet semble-t-il sous la main. Je vous renvoie à la critique avisée de mon ami Osmanthe.

Podcast :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/fictions-samedi-noir/la-promenade-des-envahisseurs-de-tomohiro-maekawa
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Un concept et une mise en oeuvre simples, qui pourtant soulèvent des questionnements troublants : que deviendrait-on, démunis des notions de famille, de propriété, ou d'amour ?

Ravi de découvrir une vision différente de ce que pourraient se révéler être les extraterrestres, tout aussi insidieux mais bien plus honnêtes qu'on ne les imagine généralement, « hidden in plain sight ».

Pas de secrets ni de mensonges : l'évidence de la situation ne la rend que plus inquiétante, l'aplomb et la désinvolture de Shinji, Akira et Amano traduisant leur habitude de ce qui signifie notre fin, et certainement celle de nombre d'autres avant nous.

Pas étonnant que Kiyoshi Kurosawa ait adapté cette pièce au cinéma par la suite, étant coutumier de thématiques similaires (je pense notamment à l'invasion par le biais des moyens de communication dans Pulse) et d'un dispositif de mise en scène qui n'est pas sans rappeler ce qui peut être atteint avec le théâtre.
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Découvert grâce à une masse critique je ne regrette pas !
Les premières pages me laissent perplexes, je ne comprends pas bien les propos et j'ai de la difficulté à me repérer dans les personnages, (heureusement l'index des personnages est présent) puis tout s'éclaire et je trouve l'intrigue géniale !
Les concepts évoqués et le rapport de chaque personnage à ces concepts sont très bien choisis et dépeints ! Cela interroge notamment notre rapport aux concepts de possessions et ce qui en découle, les concepts de la famille, l'amour !
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de théâtre et ce format est bien à propos. Merci babelio pour cette masse critique !
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Shinji Kate, un homme en froid avec sa femme, est retrouvé, après 3 jours d'errance, un poisson rouge mort dans une poche plastique à la main, les pieds en sang.
Sa femme, Narumi, appelée d'urgence à l'hôpital, constate qu'il a perdu la mémoire. Elle se trouve alors contrainte de recueillir Shinji, de le guider dans sa découverte du monde.
Une fois rentrés à la maison, Shinji s'interroge sur les liens de sang qui le lient à la soeur de sa femme et à son mari. Ils sont contraints de lui définir ce qu'est une famille. A l'issue de cette conversation, la soeur de Narumi se met à pleurer inexplicablement.
Sakurai est le journaliste qui avait secouru Shinji. Il connaît bien le beau frère policier de celui ci. Il cherche auprès des informations sur une affaire mystérieuse : une grand mère aurait poussée toute sa famille au suicide. Seule la petite fille a survécue. On apprend dans le même temps qu'un OVNI aurait été aperçu.
Sakurai part à la rencontre de cette petite fille, hospitalisée pendant que Shinji passe ses journée à errer en posant des questions sur la vie.

Avis personnel
J'ai beaucoup aimé cette pièce de théâtre originale et bien ficelée. Chaque fois que Shinji découvre un nouveau concept, son interlocuteur se met à pleurer et il perd le concept en question. Que deviendrons nous si nous perdions la notion de famille ou de propriété ?
Lien : https://christine-lecture.bl..
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