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Critique de krzysvanco


Je tiens à remercier le groupe L'Archipel et l'opération Masse critique pour l'envoi de ce livre.

C'est un livre étonnant et délicieux.
Ce qui m'a ébloui dès l'abord fut le style - qui écrit encore de manière aussi lyrique et poétique de nos jours ?
L'étonnement naît ensuite du mariage de ce style avec le sujet même du livre, une relation de la vie des abeilles. On est loin d'un traité indigeste d'apiculture !
Et pourtant la rigueur scientifique n'est pas absente, Maeterlinck a réalisé durant de nombreuses années de longues et patientes observations et expériences personnelles mais a également tout lu sur ce sujet. Il est extrêmement précis lorsqu'il nous détaille par exemple l'organisation de la ruche, l'architecture de celle-ci, leur géométrie si parfaite, leur construction ; mais ceci n'est qu'un exemple pour souligner la prouesse d'arriver à donner à ce sujet une dimension et une grande qualité littéraire.

L'on sent que l'auteur est passionné par son sujet et certains chapitres sont d'une grande beauté et très poétiques, particulièrement lorsqu'il nous décrit le vol nuptial de la reine, un chapitre de toute beauté ! Il a pleinement réussi à me faire partager son enthousiasme.

J'ai apprécié que Maurice Maeterlinck ne fasse pas d'anthropocentrisme. Il aborde certes des considérations sur l'intelligence des abeilles mais reconnaît que considérer l'homme comme supérieur n'est pas indiscutable.
Les comparaisons avec l'homme sont présentes et l'auteur nous amène bien souvent à nous questionner sur les idées préconçues que nous avons sur les insectes et plus généralement sur le monde animal.
Maeterlinck nous fait admirer la remarquable organisation de la ruche, sans doute une des communautés les plus ordonnées au monde, il nous détaille le rôle dévolu à chacune des abeilles : la reine, tout à la fois personnage principal mais esclave de sa fonction, les ouvrières, et les vierges.
J'ai été frappé par la description peu reluisante des mâles, paresseux, gloutons, qui se font servir et dont le seul rôle sera, pour l'un d'eux seulement, de féconder la reine. Tous les mâles seront tués par les ouvrières peu de temps après le retour de la reine de son vol nuptial. J'ai heureusement échappé, grâce à ma condition d'humain, à ce funeste sort !
Tout n'est pas idéal, ce monde a aussi son lot de peines, de sacrifices et de cruauté.
L'auteur a la modestie de ne pas avoir toutes les réponses aux questions qu'il se pose.
La philosophie est également présente dans ce livre, notamment sur la notion de la nature, élément fondamental dans notre vie. La nature a un rôle que d'autres ont attribué à Dieu. le regard que nous portons sur la vie des abeilles nous met face à des interrogations sur notre philosophie de vie. Les abeilles ont-elles quelque chose à nous dire ? Quel est leur but ?

Je tiens pour finir à souligner la remarquable et longue préface écrite par Fabrice van de Kerckhove qui vous analyse bien des aspects de ce livre, bien mieux que je n'ai pu le faire ici.

Un regret cependant, mais qui ne tient nullement au livre : il n'est pas long (240 pages), mais le délai de 30 jours imparti pour la rédaction par Masse Critique m'a paru trop court, les descriptions, je l'ai dit, sont extrêmement précises et nécessitent parfois plus d'une lecture pour me les représenter visuellement, et je me suis d'autre part souvent arrêté pour relire des phrases dont j'avais apprécié le style ! Je n'ai donc achevé cet ouvrage qu'aujourd'hui seulement...









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