Référence de tous les spécialistes (avec un grand r) pour la mindfulness, très clair, précis, sans chichis.
Par contre évidemment il a les limites de sa brièveté, côté insuffisant... Mais c'est une bonne première approche de cette troisième vague des TCC.
Après relecture : j'apprécie le ton humain et l'intelligence simple de l'auteur. Et j'ajoute une étoile.
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... j'enseigne parfois des techniques de méditation à des personnes, pas seulement comme une forme de relaxation, mais aussi comme support du pouvoir spontané d'auto-guérison qu'elles portent en elles. Cela signifie toujours que j'essaie de mener chaque dialogue, si court soit-il, comme une forme de méditation. Cela veut dire : comme un espace ouvert, partagé, fait de compassion, où tout ce qui se présente est accueilli, a le droit d'être là, est ok. Cela ne veut sûrement pas dire qu'il y a plus de calme. Les mots servent à donner forme à un dialogue. Il s'agit ici tout autant de la qualité de l'attention et de la présence, tout comme, dans la méditation, c'est la qualité de l'attention qui fait la différence entre s'asseoir et s'asseoir.
Une grande part de la souffrance humaine et des problèmes qui se présentent au thérapeute, résulte bien souvent d'un manque de compassion, d'une violence impitoyable que les gens se font à eux-mêmes ou à d'autres. La psychothérapie souligne fortement la violence (corporelle, sexuelle, psychique). Ce qui manque plutôt systématiquement, c'est une alternative. Tant chez le patient (littéralement : celui qui souffre) que chez le thérapeute, il manque souvent une compassion consciente, le seul antidote valable contre tant de violence absurde.
Des pensées figées et dures sont source de problèmes.Si vous examinez cela, vous verrez vite la différence. Une pensée n'est pas une simple pensée mais devient une certitude crispée. Vous en êtes prisonnier. Le mal, votre faute ou autre chose devient tout à coup un fait absolu et blessant. Vous perdez votre liberté. La certitude hypothétique renforce davantage vos émotions et, avant même de le savoir, vous êtes aspiré dans une spirale de pensées et d'émotions. Plus une pensée est chargée en émotions, plus facilement elle se durcit. Les délires paranoïdes sont souvent des émotions solidifiées. Si vous agissez en réaction à ces pensées, cela s'aggrave davantage.
Les pensées deviennent dangereuses quand vous les laissez se durcir. "On m'a fait du mal' ou 'Tout ça c'est ma faute' sont des pensées. La pleine conscience maintient les pensées fluides. Vous observez leur présence, leur couleur émotionnelle, leur résonance dans votre corps. Ceci vous permet de choisir comment vous allez y répondre. Vous pouvez les approfondir et voir dans quelle mesure elles conviennent. Vous pouvez en faire quelque chose ou les laisser passer.
Le pire qui puisse parfois arriver à nos souhaits, est qu’ils se réalisent. Nos souhaits sont souvent si limités, qu’ils réduisent fortement toute la créativité de la vie. Le monde que nous contrôlons est ok en soi, mais c’est là où il a échappé à notre emprise que se trouve l’émerveillement.