Pour cacher son manque d’éloquence Cicéron (Ier siècle av. J.-C.)Parler de la pluie et du beau temps, c’est se situer dans les marges de la conversation. On évoque l’état du ciel par timidité ou par ennui, quand on ne sait pas comment engager un échange ou quand on n’a plus rien à dire. Évoquer le cycle météorologique revient alors à avouer son impuissance à se singulariser par la parole ou sa lassitude à tenter d’exister par les mots. C’est donc oublier l’importance de l’éloquence codifiée par Cicéron : pour savoir converser, il faut se souvenir que « tout le monde ne se plaît pas à parler des mêmes choses », qu’une conversation n’est agréable que si l’on a « une raison pour la commencer » et que l’on sait comment « y mettre fin » (Traité des devoirs). Pour séduire Jean-Jacques Rousseau (XVIIIe siècle) Mais, paradoxalement, l’évocation du temps qu’il fait est aussi un moyen d’exprimer sa sensibilité et donc de séduire.
Le temps de sommeil moyen des Français se réduit depuis plusieurs décennies. Quelles sont les causes de ce phénomène ? La technologie, le travail sur écrans ou encore le culte de la performance ? La fatigue ne devrait-elle pas nous rappeler que nous ne sommes pas des ordinateurs et que nous avons un corps ?
Fatigo, ergo sum
Si nous dormons de moins en moins, c’est parce que nous sommes sollicités en permanence. Si nous sommes las de tout, c’est que nous ne savons plus comment orienter nos vies. Peut-être est-il temps d’apprendre à apprécier cette fatigue, qui est le signe de notre condition humaine ?
Du côté des philosophes classiques, deux camps s’opposent : certains, à l’instar d’Augustin ou de Simone Weil, considèrent que la fatigue doit être écoutée et accueillie, car elle est liée à la vulnérabilité humaine, quand d’autres veulent s’en débarrasser, comme Plotin ou Jean-Paul Sartre.
De Descartes et sa fameuse cire, aux théories des prédicats du linguiste Gottlob Frege en passant par l'Abécédaire de Deleuze, la bédéaste Catherine Meurisse ballade ses crayons en terres philosophiques.
Né d'une collaboration avec Philosophie Magazine depuis 2017, ce recueil de planches est publié sous le titre "Humaine trop humaine" (Dragaud 2022). Contes philosophiques, bien au-delà de l'illustration d'obscures concepts, Catherine Meurisse explore avec finesse et humour les grandeurs et petitesses du panthéon des philosophes.
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