IL EST MIDI
Les bleus fanés du bois des volets se ferment
Les ocres de pierres se gorgent de lumière
Le soleil s'échauffe
À vouloir chasser les ombres des ruelles
Riant d'avoir toujours un clair-obscur d'avance
Le marché crie ses derniers cageots
Dans les senteurs de fruits trop mûrs
La porte claque
Laissant la rumeur derrière elle
Alain Morinais
p.38
C’est là qu’est ma maison, dans l’immensité folle
Des enclos infinis, dans l’Espace insensé
D’un Chaos hors-le-temps, tout près de la corolle
D’un Soleil haletant qu’aucun Dieu n’a lancé.
[MA MAISON - Christophe Stabile]
MA MAISON
C'est là qu'est ma maison, dans l'immensité folle
Des enclos infinis, dans l'Espace insensé
D'un Chaos hors-le-temps, tout près de la corolle
d'un soleil haletant qu'aucun Dieu n'a lancé
p.33
Christophe Stabile
GALERIE CÉLESTE
Les étoiles
Sont autant de clous lumineux
Où les étoiles
D'un peintre facétieux
Étalent
Peu à peu sous nos yeux
Un voile
Propice aux rêves silencieux...
Catherine Thore Coulon
p.54
SOLEIL EN CHAUSSETTES
Cinq fils électriques balancent l’horizon
Accords funambules
Éclat de gris bercé de soleil en chaussettes
On le sent à peine glisser du toit jusqu’au banc
Silence fantôme à demi brisé de voitures filantes
Bal de pensées pointent en rondes de néant
Soupirent d’ennui en mâchant un nuage suspendu
Attrapent le vent comme une clé des champs
Là-bas dans les dunes on entend un murmure de sel
Orchestre de galets mêlé d’une vague dentelle
Robe d’écume effleure de bulles la mélodie du sable
Les notes s’évadent du banc jusqu’aux fils
Tourbillon de feuilles
F. Gouelan
Galerie céleste
Les étoiles
Sont autant de clous lumineux
Où les toiles
D'un peintre facétieux
Etalent
Peu à peu sous nos yeux
Un voile
Propice aux rêves silencieux…
Catherine Thore Coulon
PETITS PAS DANS LE PRÉ VERT
L'une est toile
Des rêves des p'tits hommes
La tête dans la lune
Baskets sans lacets
Petits pas
L'autre étoile
Réchauffe ces p'tits hommes
Doigts de pied au soleil
Baskets enlacées
Dans le pré vert
Page 9
F. Gouelan
J’aime travailler la nuit
Matheo de Bruvisso
J’aime travailler la nuit
Comme on laboure la terre
Les ongles grattant l’obscurité
Pour voir si au-dessous
Ne dort pas violemment
Un gisement de lumière
Entre les persiennes
Entre les persiennes
les rais orangés de l'aube
sur leurs corps mêlés
Yasmina Sénane
J'irai lever la pierre au glissant des ruisseaux,
Capturer une étoile pour te faire un flambeau,
Détournerai le vent, le sortirai du lit
Afin qu'il te murmure des parfums d'Italie.
Je le ferai, crois-moi, je le ferai pour toi !
En été, du soleil je dompterai le feu
Évitant à l'orage de noircir ton ciel bleu,
Mais dirai à la pluie d'humecter ton ombrelle,
Que le vert de tes yeux s'unisse à l'arc-en-ciel.
Je le ferai, crois-moi, je le ferai pour toi !
En notre petit nid, cet antre chaleureux,
Je pendrai un nuage tout blanc et cotonneux.
Et puis j'attacherai au rebord du balcon,
Une lueur de lune éclairant le cocon.
Je le ferai, crois-moi, je le ferai pour toi !
Tu rêveras si bien, si bien mon bel amour,
Que repue de sommeil aux lumières du jour,
Tes petits doigts si fins invoqueront en vain
La place d'où jadis, je caressais tes mains.
Je l'aurais fait, crois-moi, je l'aurais fait pour toi...
Yannick Detraissan