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EAN : 9782207256336
432 pages
Denoël (17/04/2008)
3.61/5   84 notes
Résumé :
Février 1349. Un rat moribond vient choir dans l'immense chaudron d'une daube mijotant pour les festivités de Mardi-gras : c'est le début de la peste noire à Manosque...
Sous les remparts du village, un cavalier se régale du funeste spectacle : Lombroso, peintre officiel du duc de Mantoue, est venu trouver l'inspiration dans les cadavres encore chauds. La même nuit, une procession de jeunes nonnes quitte le chateau des Hospitaliers de Jérusalem, à Manosque. E... >Voir plus
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Alors que la peste ravage Manosque et sa région en cette nuit de l'année 1349, une étrange procession éclairée aux flambeaux traverse l'obscurité du pays bas-alpin. Ce sont des nonnes qui entourent un chargement mystérieux tiré par quatre chevaux et suivies de loin par deux chevaliers. Parfois certaines s'écroulent, foudroyées par l'épidémie...Les autres seront massacrées. le trésor est enterré dans la crypte de leur couvent sur laquelle sera planté un chêne qui en condamnera l'ouverture pour des centaines d'années...

Un peintre italien, Poverello Lombroso, venu s'inspirer des morts par milliers pour peindre l'enfer sur le plafond de l'église de San Andrea, paiera de sa vie ses dessins, dont certains passeront à la postérité. Il a en effet surpris le mystérieux cortège et l'a immortalisé sur une tablette de bois qui se transmettra à travers les âges.

Le chêne, gardien du trésor, mémoire des générations qui se succèderont sous son feuillage bienveillant, symbole de la généalogie et de la vie humaine ; ce chêne, témoin de l'histoire et des secrets des hommes, est le personnage principal de ce roman pittoresque aux couleurs provençales. Nous allons en sa compagnie traverser les siècles et les générations, les catastrophes naturelles et historiques, de la peste aux invasions de sauterelles, des déluges de pluie à la sécheresse et la famine, des guerres de religion à la Révolution française, et suivre nos personnages sensuels et truculents de père en fils et de mère en fille, toujours sous l'oeil du vieil arbre.

Le château, car il y aura bien un château, est bâtit en 1715, à l'ombre du chêne, sur l'ancien couvent des nonnes qui continuent à murmurer dans ses murs, leurs os sans sépulture étant mêlés aux pierres qui ont servi à le construire.
Après la Révolution, il va être racheté pour une bouchée de pain par un fermier, un certain Magnan...jusqu'à ce que sa véritable propriétaire s'y installe à nouveau. Et ce n'est que par une nuit d'orage, alors que le chêne sera abattu, que le secret enfoui depuis si longtemps va enfin être révélé...

Epopée passionnante à travers les temps, personnages, hommes comme femmes hauts en couleurs, amoureux de la vie, Pierre Magnan a une vision lucide de la destinée humaine qu'il nous peint avec un impressionnant talent de conteur. Un régal !
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Encore un livre qui parle de la peste, celle qui dévasta la Provence au temps des papes d'Avignon, celle venue de la mer avec le Grand Saint Antoine, les massacres dus aux conflits liés à la religion...
Une intrigue qui m'a peu convaincue. Pléthore de mots savants, je me suis attachée à les relever, mais à mi-parcours j'y ai renoncé, ma lecture en souffrait !
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La Provence d'autrefois, racontée à travers plusieurs générations. Cela commence au milieu du XIVème siècle, en pleine peste noire.
On va côtoyer, au fil des pages, des religieuses bien mystérieuses, un chêne , doté de pouvoirs exceptionnels et gardien de trésor, et des familles confrontées à des situations et des évènements pas toujours très agréables.
Bref, on ne sait pas toujours treès bien où l'on va aboutir, mais on ne s'ennuie pas. Pierre Magnan sait écrire (même si à mon avis il a raté certains de ses écrits...) Son choix de récit dans celui-ci oscille entre les faits historiques et le fantastique, voire le mystique.
Son vocabulaire est riche, imagé souvent amusant et assez représentatif de sa région.

Il nous présente une histoire étonnante, déroutante et pourtant superbe. On est en pleine tradition orale, lors des longues veillées d'hiver.

C'est un vrai roman qui mêle l'imaginaire, le rêve, la tradition, l'histoire et la mémoire des peuples.
Pas toujours très facile pour nous qui sommes habitués à des histoires structurées et claires, mais c'est une belle découverte, un beau moment de lecture.
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Cherchant partout les ouvrages de Pierre Magnan, qu'on ne trouve que très rarement en librairie, c'est chez un bouquiniste de vacances que j'ai acheté à vil prix ce livre étonnant.

Au moyen-âge en Provence, lors de l'apparition de la peste noire, passe une nuit un cortège de nonnes tirant une charrette branlante sur laquelle, en équilibre précaire, se cache sous une toile un “trésor” qui se révèlera porteur d'infortunes pour ceux qui l'approcheront.

À travers l'histoire d'un chêne sous lequel le trésor a été caché, l'auteur nous emmène de siècles en siècles, dans un roman étrange qui mêle histoires de terrains, héritages incertains, portraits de famille, et malédictions diverses.

Pour ceux qui ne connaissent pas Pierre Magnan (c'est dommage…) il faut prendre ce livre comme un objet curieux à découvrir absolument. L'écriture de Magnan est très particulière, pleine de poésie et d'amour pour sa région, riche de mots et d'expressions provençales ou rarement usitées et si comme moi vous cherchez toujours à en savoir davantage, ayez à portée de la main un marque-page sur lequel vous prendrez note des termes que vous ne connaissez pas. C'est un plaisir par la suite de découvrir dans de vieux dictionnaires, classiques ou étymologiques - voire même sur internet (avec prudence et recoupez plusieurs fois vos sources), tout ce vocabulaire fleuri et sentant bon la garrigue.
Par la suite si vous aimez cette écriture vous ne résisterez pas aux Enquêtes du Commissaire Laviolette ou autres contes et histoires de la région de Digne et de Forcalquier.
Ma dernière découverte écrite par Pierre Magnan est un bijou de poésie et d'humanité (son premier roman écrit en 1945) et réédité depuis en livre de poche : “L'aube insolite”, à ne manquer sous aucun prétexte. Voir par ailleurs ma critique de cet ouvrage.
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Dans son avant-propos, Pierre Magnan introduit Chronique d'un château hanté comme la volonté d'écrire un roman à caractère historique, sans avoir la prétention pour lui de se considérer comme un historien. Il s'excuse, d'avance, en faisant preuve d'une modestie qui permettrait de lui pardonner le manque de qualité du livre.

C'est réussi. J'ai trouvé le roman décevant. L'idée d'écrire l'histoire de ce bout de Provence, entre Manosque et Forcalquier, en narrant la saga familiale de nobles locaux, vivant sur des terres cachant un trésor, était alléchante.

Malheureusement, le manque d'allant affiché par l'auteur a été communicatif. En lisant les billets des Babeliotes, certains ont trouvé en Magnan du Jean Teulé. Je n'en suis pas certain.

L'histoire captivante au début du livre va finalement s'éteindre petit à petit au fur et à mesure des pages. Il m'a tardé d'arriver au bout du roman et j'ai achevé ce livre avec soulagement, unique satisfaction personnelle.

J'oublierai donc bien vite cette chronique d'un château hanté. J'ai découvert que Pierre Magnan est auteur de polar. Je souhaite qu'il excelle plus dans ce genre que dans celui-ci.
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Manosque baignait dans la nuit du malheur. Une étrange chape de silence que ne troublait même pas la rumeur des fontaines s'était alentie sur la ville dès la tombée du jour. C'était le silence qui se produit à travers les âges chaque fois que la colère de Dieu aura décidé de clairsemer les hommes, un silence de stupéfaction, un silence d'humilité.
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(...) l’abbesse des clarisses avait été dotée d’une beauté éclatante, une beauté de vive santé, de vif équilibre et que ni les jeûnes volontaires ni les privations dues au malheur des temps ne pouvaient altérer. Elle fut blonde en ce pays de brunes et son miroir lui révéla bientôt qu’elle était merveilleusement faite pour le siècle. Nue et contemplant son reflet, elle comprit tout de suite que son corps et son esprit étaient incompatibles. Elle avait quinze ans lors de cette révélation et son orgueil lui dicta qu’elle devait passer outre, et incontinent elle courut vers son père le supplier de la laisser entrer au couvent.

Chapitre 2
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Mais le chêne que je vous demande de planter sur notre tombe témoignera que nous avons vécu.
Et peut- être que quelque berger d'Arcadie,quelque jour ,viendra admirer la verte vieillesse de ce nouvel arbre pour méditer en silence et penser en soi comme le poète:
"le don de vivre a passé dans les fleurs."
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En vérité le rongeur s’était vautré sur une table où l’on façonnait le pain, ce qui l’avait rendu d’une vilaine couleur blême. (...)
Ce rat était farci de puces opiniâtres qui le parasitaient. Beaucoup moururent dans la noyade bouillante mais comme il advient toujours quand le hasard s’en mêle, quelques-unes en un bond prodigieux pour l’homme mais fort ordinaire pour la puce, se mirent hors de portée de la fournaise. (...)
Trois gaillards, les bras chargés de bûches, se courbaient vers les braises. Ils étaient torse nu. Les puces atterrissant parmi leurs poils les piquèrent par réflexe. La peste qu’elles véhiculaient était toute neuve, sans merci, une nouvelle jeunesse lui avait été infusée en ce transfert, de Gênes aux galériens et des galériens aux Bas-Provençaux. Les trois gaillards aux gros muscles ne mirent pas trois minutes pour mourir.

Chapitre 1
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A un homme qui parle comme un livre, il est beaucoup plus difficile de faire entendre raison qu'à un simple analphabète.
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Vidéo de Pierre Magnan
Les enquêtes du commissaire Laviolette - Le parme convient à Laviolette
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