Pierre Magnan «
La maison assassinée» - cop. 1984 éd. Denoël, rééd. dans la collection « folio » en 2007.
C'était en septembre 2008, je me trouvais par hasard à Pau, capitale du Béarn, la soirée s'annonçait belle et longue, je déambulais sans but, jusqu'à enfiler une certaine rue Samonzet. Miracle, une librairie ! Et pas n'importe laquelle : sous l'enseigne «la crème du crime» s'affichait une profession de foi proclamant sa double spécialité en littérature policière aussi bien que gastronomique (comme quoi le crime ne coupe pas forcément l'appétit) ! Evidemment que j'entre, évidemment que je cause avec le patron (Philippe Jaricot), évidemment que je ressors avec une pile de romans sous le bras… parmi lesquels (bon, j'y viens) justement «
la maison assassinée» de
Pierre Magnan.
Une intrigue rondement menée, des personnages bien cadrés, un milieu original (la Haute Provence) puisque non-parisien : voilà qui justifie déjà une lecture. Mieux encore, le style et la langue de
Pierre Magnan permettent une relecture, même en connaissant l'intrigue, signe qu'il s'agit bien d'un bon roman.
Adoncques, je remerciai mentalement ce libraire encore ces derniers jours. Hélas, la vente de bons romans policiers ne nourrit plus son homme : en ce mois de février 2015, après avoir tenté de survivre rue Valéry-Meunier, « la crème du crime » va fermer… Ce n'est plus «
la maison assassinée» que l'on joue aujourd'hui, c'est carrément les petites villes qui crèvent à grand renfort d'hypermarchés périphériques (lire «
Le Géant» de
Michel Lebrun).