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Critique de Fortuna


Jean, 14 ans, dépenaillé, crasseux et boutonneux, vaque à ses occupations dans l'imprimerie où il a été recruté pour faire les sales boulots, lisant à ses heures perdues tous les livres qui lui tombent sous la main, perdu dans des fantasmes érotiques qu'il nourrit en épiant les voisines, des femmes mûres de préférence. Car l'été est chaud, très chaud dans ce village des Alpes de Haute-Provence de l'après guerre, les femmes se mettent à l'aise à l'ombre des pas de portes, prennent le frais sur les terrasses, et les commérages vont bon train...

Surtout depuis que les dames du Nord, ainsi nommées car elles viennent des impasses obscures du village s'installer sur la place ensoleillée bordée d'érables, grandes commères, ont découvert que la Naine, aussi laide que méchante, est tombée amoureuse du Jean dont l'insouciance s'horrifie d'une telle malédiction...

Et quand la Sanson, sorte de sorcière que tous craignent, s'en mêle, les morts s'accumulent au passage de la maudite Naine, qui ne tire certainement sa méchanceté que de la sinistre farce que lui a fait l'existence...mais jalouse et frustrée elle sème la désolation.

Dans sa langue truculente Pierre Magnan nous régale encore une fois avec son sens aigu de l'observation des moeurs de ce temps jadis, pas si éloigné du notre sur beaucoup de points, alliant cruauté et tendresse, causes réelles et fantasmées, superstition, réalisme et fantastique dans ce récit qui emprunte beaucoup à son propre vécu. Un régal.
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