AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jcjc352


Un bon livre pour celui qui apprécie l'ethnologie qui plus est bilingue français de grand teint et patois manosquin en dialogue bien utile pour aérer la prose assez serrée de Magnan
Un livre de réminiscence qui de mémoire, qu'il a fabuleuse nous dit-il, retrace une enfance de petit campagnard dans l'entre-deux guerre à Manosque
Souvenirs accompagnés sans doute d'une bonne recherche historique car les descriptions sont très détaillées et il semble peu probable que la mémoire seule suffise pour une telle précision et une telle qualité Encore que à l'époque la vie était simple et répétitive et les gens étaient habitués a l'observation Ils mémorisaient facilement les évènements sans avoir à les noter

Tout est bien détaillé les personnages de la famille au complet leurs comportements les analyses physiques et vestimentaires, leurs activés journalières. les paysages sont abordés de façon très naturaliste ce qui n'empêche pas la poésie et on sent le grand amour de Magnan pour cette nature simple et odorante

Les activités de Manosque tous les petits métiers qui faisaient l ‘animation de la ville et villages alentours les légendes, cancans, petits drames et les grands la rende très vivante et attachante.

Magnan ici n'est pas romancier mais plutôt ethnologue Il dépeint avec nostalgie ce monde qui n'est plus

Un monde étroit encore resserré autour de la famille où on vivait chichement avec ce qu'on avait, ce que donnait la terre et celle de Provence n'est pas prodigue. Tout coûte et pour avoir un peu il fallait beaucoup d'effort. Chacun est mis à contribution La vie est rude et rythmée par les saisons mais il y a aussi des bons moments goûteux et simples et des personnages heureux qui viennent égayer cette campagne.
Les objets étaient dispendieux et on les faisait durer (On retrouve le fameux tranchet couteau provençal celui retrouvé au fond du puit dans « la maison assassiné »)
Période de l'entre-deux guerre, de transition On sent les prémisses de grands changements à venir, un vent de nouveauté dans lequel le monde paysan va basculer rapidement avec la guerre de nouvelles mentalités, de nouvelles techniques et la disparition irrémédiable d'un monde qui n'avait pour ainsi dire jamais changé

Il faut beaucoup aimer Magnan pour aborder ce livre car il est dense et on est loin des enquêtes aventureuses de Laviolette, du mystérieux Séraphin Monge et de l'attachante petite Laure.
Une belle histoire de nostalgie d'un monde qui s'estompe et que nous ne connaîtrons plus
Commenter  J’apprécie          62



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}