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EAN : 9782070410279
256 pages
Gallimard (01/03/2000)
3.54/5   225 notes
Résumé :

Pierre Magnan
Le sang des Atrides
Une enquete du commissaire Laviolette

Rue Prête-à-Partir, une nuit, un long cadavre vêtu d'un ensemble de sport bleu ciel orné d'un grand Gentiane en lettres jaunes attend, en leur barrant la route, les éboueurs de la ville de Digne. Jeannot Vial a été assassiné. Six mois plus tard, c'est au tour de Jules Payan. Deux hommes beaux et jeunes. Il y aura une troisième victime, puis une quatrième : la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai lu ce livre pour deux raisons : la première est que Pierre Magnan est l'auteur sélectionné pour la prochaine rencontre du "Club-lecture" auquel j'appartiens, et la deuxième est que ce roman se déroule dans ma ville, celle où je suis née et celle où je suis revenue habitée, celle de Digne (aujourd'hui Digne-les-Bains). Bref, c'est donc avec un réel plaisir que j'ai découvert cet ouvrage parsemé de quartiers que je connais fort bien à Digne et de noms qui sont typiques des Basses-Alpes. Certaines familles existent d'ailleurs encore...

Pour en revenir au roman à proprement parler, il s'agit d'une histoire de meurtres, tous commis (à une exception près) sur des jeunes hommes, relativement beaux et pratiquant tous le vélo. le commissaire Laviolette, qui n'est pas loin de la retraite et le juge Chabrand qui, lui, au contraire, est dans la force de l'âge puisqu'il a tout juste 30 ans n'ont que ces maigres indices pour débuter leur enquête. Quant à l'arme du crime, elle reste pour le moment introuvable.
Pierre Magnan nous emmène ici dans une intrigue qui est à priori inimaginable et pourtant..., il nous brouille parfois en nous conduisant vers de fausses pistes et c'est cela qui fait de cet ouvrage un très bon roman policier. Avec son écriture fluide et légère, ce dernier se laisse déguster en un rien de temps et le lecteur ne demande qu'une chose : lire d'autres enquêtes du célèbre commissaire Laviolette. A découvrir !
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Un coureur cycliste est retrouvé assassiné dans la rue Prête-à-partir de Digne, Basses-Alpes à l'époque. Le commissaire Laviolette est sur le coup avec le juge Chabrand. L'affaire s'enlise. Quelques mois plus tard, une deuxième victime puis une troisième. Egalement des cyclistes, tous jeunes, tous tués de la même manière : un galet en pleine tête tiré par un lance-pierre. Quel est le lien entre ces trois crimes ? Pourquoi la vieille Adélaïde de Champclos va t-elle également succomber ?

Une bien sombre affaire de vengeance qui conduira notre commissaire sur la piste de descendants des Atrides sous la figure d'un Oreste des temps modernes poussé par une bien triste Electre. Une fois encore on se laisse charmer par cette histoire de moeurs provinciale, ce pays à la fois rude et fascinant, ces personnages entiers qui vont au bout de leur destin. Une tragédie alpine magnifiquement servie par la langue savoureuse de Pierre Magnan.
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Premier contact avec la plume de Pierre Magnan qui singularise joliment ce polar. Sous cette plume, le commissaire Laviolette ne lit par les rapport d'autopsie, il les "parcourt cursivement en diagonale", il ne défie pas l'autorité mais "acquiece du chef" aux propos de "son commensal".

Roman policier au charme suranné, où l'on entoure le corps à la craie, où l'on échanges des photostats, et l'on porte des barbes à la Pescarolo ou bien à la Moustaki.

Un bon polar parbleu, n'eut été le dernier quart du roman où le noir dénouement de l'intrigue rompt quelque peu le charme patiemment installé.
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ISBN : 978-2070410279

Le roman sans doute le plus "mythique" de Magnan, bien avant "La Maison Assassinée." Pourquoi ? Ce n'est pas tellement en raison du Prix du Quai des Orfèvres - grandement mérité - qu'il décrocha en 1978 mais plutôt parce que, d'emblée, l'auteur impose un style et une ambiance bien particulières, qu'il réussira à sauver dans la majeure partie de ses opus policiers. Un style qui a la bonne odeur mouillée du terroir, ce mélange d'herbe fraîche, de meules qu'on dresse et de fumier qu'on étend - le commissaire Laviolette, héros récurrent de Magnan, à la fois gourmet et gourmand, n'est d'ailleurs pas le dernier à faire honneur à la délicieuse cuisine locale qui va avec le paysage - mais aussi à nous faire percevoir, à nous autres, citadins nés des villes de grande solitude, la puissance magique qui émane de la terre, du sol, de la Nature. Pourtant, l'action du "Sang des Atrides" se situe à Digne, qui, si modeste qu'elle soit, n'en est pas moins hautement citadine. Une ville de province-type ou presque : il s'y passe beaucoup de choses, tout, d'ailleurs, a le droit de s'y passer mais une seule réserve : la discrétion la plus absolue.

Question discrétion, Laviolette et le juge Chabrand, au profil fin et acéré de Robespierre - ou, pour ceux qui aiment simplifier, le costaud et le maigrelet - ne vont guère être à la fête avec cette série de meurtres qui s'ouvre par la découverte, sur le parcours des éboueurs, d'un cadavre en vêtements de cycliste, celui de Jean, dit Jeannot, Vial. Un beau garçon et sacrément costaud. Un seul coup, frappé avec un objet contondant (mais lequel ? ) a suffi à l'envoyer rejoindre ses ancêtres. Un coup à la tête. Un seul, répétons-le.

En d'autres termes, un sacré bon tireur, que notre assassin fantôme.

Or, quand on est bon dans une spécialité, cette spécialité fût-elle le crime, voire excellent, comme c'est le cas ici, semble-t-il, eh ! bien, que fait-on ? On continue, pardi !

La ronde, un instant figée autour du camion des éboueurs, reprend donc de plus belle. Exclusivement masculine au début, avec des pratiquants obstinés de la Petite Reine ou alors, des amateurs qui venaient tout juste de débuter. Laviolette et Chabrand ont beau flairer dans tous les coins, pour l'instant, la bicyclette paraît bien le seul point commun qui lie les uns aux autres tous ces corps désormais sans vie. Une exception se fait jour néanmoins quant au genre lorsque, à la moitié du livre à peu près, la douairière du coin, la Chevalière, s'il vous plaît - le titre est tout ce qu'il y a de plus authentique - y passe également. Et Laviolette, fin observateur, se rend compte que la vieille dame, qui écrivait encore à la plume d'oie et séchait ses missives avec l'antique recette du sable, a rédigé un billet avant de sortir pour sa dernière excursion. A la ville. Mais elle n'est pas passée par la poste et aucune trace de la fameuse lettre dans son panier ...

De surcroît, la Chevalière distrayait son grand âge en observant ses voisins par une lorgnette de marine qu'elle avait dressée dans ce même bureau où elle a tracé ses derniers mots. Et, comme chacun sait, la curiosité ...

Chabrand et Laviolette comprennent évidemment que la douairière avait vu quelque chose ou quelqu'un ayant un rapport certain avec la série de crimes. Techniquement parlant, bien qu'elle reste sûrement celle qui en a appris plus qu'il n'en fallait, elle n'est d'ailleurs pas la seule à avoir vu ou aperçu l'assassin. Certains témoins affirment avoir vu la silhouette du meurtrier : de petite taille, une cape, un béret, le tout chaussant du 39 (je crois) et, chose assez rare, ces témoignages concordent tous.

D'autres ajoutent qu'il était aussi vif et rapide qu'un renard. On peut donc écarter tous les papys de la ville, c'est déjà ça ...

Mais une idée frappe à la fois le commissaire et le juge : cette petite taille, ce costume surtout ... cela n'évoque-t-il pas un enfant, habillé comme dans les années cinquante ?

Au début, ces messieurs n'y croient pas. Disons qu'ils essaient de repousser, avec la plus vive énergie, une hypothèse qui les choque parce que, finalement, le papy ou en tous cas l'adulte qui tue avec autant de préméditation reste dans la norme. Tandis qu'un enfant ... Si tant est qu'il s'agisse bien d'un enfant ...

Le style de Magnan est celui d'un jouisseur qui, lui aussi, devait aimer bien boire et bien manger. Les McDo et lui, comprenez-vous, cela faisait certainement deux ... C'est un style un peu pesant, diront certains. Je préfère : qui a les deux pieds sur terre et qui marche fièrement, en faisant raisonner les talons de ses grosses bottes boueuses. On aime ou on n'aime pas. Dans les romans dits "de terroir", ça passera certainement mieux mais le talent de Magnan, celui qu'on ne saurait lui contester, c'est d'avoir réussi à imposer ce style pourtant si marqué (un style qui, en général, dans le genre policier, disons-le comme nous le pensons, ne produit que d'infâmes petites crottes de mulots des champs ) et à le greffer, avec un succès éclatant, sur le langage et la technique du genre policier. le tout avec un naturel parfait, en tous cas dans ce premier volume qui date de 1977. Ca et là, bien sûr, il y aura des ratés, des répétitions mais ici, la sauce prend de manière impeccable.

Quant à l'ambiance ... Ecrasante, brumeuse, pluvieuse, amère, inquiétante, elle donne l'impression de rôder dans tout le livre dans le seul but de protéger l'assassin. En fait, elle fait comme cet assassin : elle rôde et, pour être glauque - à la française et à la provinciale peut-être mais glauque tout de même - elle en jette, croyez-moi !

Cette parfaite synchronisation entre le style et l'ambiance ne fera peut-être pas illusion à certains lecteurs délicats, lesquels feront la moue sur les faiblesses de l'intrigue. En effet, pour une minorité (dont aucun membre n'a jamais essayé d'écrire une seule ligne ), "Le Sang des Atrides" fait preuve de faiblesses dans l'intrigue. Personnellement, je n'en ai distingué aucune même si j'admets que ce livre est un roman où l'on rentre de plain-pied, d'un seul coup, à moins qu'on ait la malchance de piétiner des années à la porte. le titre, déjà, peut inciter certains à la méfiance. Les Atrides ... Les souvenirs d'école ... Des cours d'Histoire ... Les tragédies grecques ... Hum ! bien suspect, ça ! Ne devrait-on pas signaler Pierre Magnan et son roman à l'Education nationale - ou qui se prétend telle ?

Eh ! bien, non ! Magnan reprend un thème antique, c'est vrai, mais il le modernise avec cohérence et sans faiblir un seul instant. On sent parfois qu'il se surveille, qu'il a peur de basculer, d'en faire trop ou pas assez ... Mais non, c'est pour ainsi dire parfait. Vous en redemanderez, croyez-moi. . Si je parviens à dénicher "Le Tombeau d'Hélios", d'ailleurs, nous en reparlerons. D'ici là, bonne lecture ! ;o)
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Dans la petite ville de Digne, le commissaire Laviolette coule des jours tranquilles, jusqu'au jour - ou plutôt jusqu'à ce petit matin - où des éboueurs découvrent le corps de Jean Vial, un fils de famille tué par un coup porté à la tête, en tenue de cycliste, à proximité de son véhicule.
Le commissaire Laviolette et le juge Chabrand, trente ans plus jeune, font équipe pour enquêter, sans résultats probants. Quand deux autres jeunes hommes sont assassinés - ayant tous reçus un coup à la tête, ainsi qu'une vieille femme, il leur faut trouver le point commun...ou la personne qui lie les victimes entre elles...
Une première enquête qui permet de faire la connaissance de Laviolette, un commissaire d'apparence placide mais qui fait preuve d'une grande capacité d'observation, d'humour et d'un très bon flair. Côté enquête, je n'ai pas été impressionnée plus que ça mais j'ai apprécié la psychologie des protagonistes bien dépeinte, les dialogues justes ainsi que le personnage principal Laviolette particulièrement sympathique.
Une première enquête de mise en place du personnage principal, à confirmer....

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... "Mon cher petit assassin,

Il y a déjà trois semaines, je vous adressais cette grande épître pathétique et vous ne daignez toujours pas répondre ! Ce n'est pas gentil ! Vous savez que lire me fatigue les yeux et que pourtant, j'adore la lecture ! Vous savez que je ne m'endors jamais avant trois heures du matin et que j'adore la compagnie ! Je ne vous demandais pourtant pas grand chose : venir me faire la lecture trois fois par semaine ! Et puis : vous m'auriez raconté vos crimes ! Vous savez que je suis friande de belles histoires ! Pourquoi ne me répondez-vous pas ? A moi qui vous ai fait sauter sur mes genoux ? Vous savez que je n'aurais qu'un mot à dire et ... Vous me comprenez ! Allons, faites un petit effort ! Vous en faites tant de si grands ! Ce n'est pas bien de sortir la nuit, seul comme ça, à l'insu de votre pauvre mère qui se tue au travail ..."

La douairière s'interrompit, la plume en suspens, et laissa couler d'elle un ricanement sarcastique. Après quoi, elle reprit de plus belle :

" ... Si vous venez, je vous rendrai ce bel instrument de précision que m'avait offert naguère votre cher père ! Et tout sera dit ! Je ne regarderai plus jamais votre fenêtre s'éclairer, ni la lucarne du grenier, comme elles le firent certaines nuits que je vous énumérais dans ma dernière épître. Sinon ... Mon cher petit ... Mais je vous embrasse tout de même, persuadée que vous ne résisterez pas à votre tendresse pour moi.

A. de Champclos

PS : je me suis permis de vous écrire, sachant que c'est vous qui relevez la boîte-aux-lettres. Sinon, vous pensez bien ! ..." ... [...]
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[...] ... Car c'était un crime. Du côté opposé où sa tête portait au sol, le cadavre présentait dans la région temporale une énorme contusion noire, masquée par un large caillot encore gélatineux. Tout le pariétal était enfoncé.

- "Naturellement, vous avez retrouvé l'arme du crime ?" demanda Laviolette.

- Ca ne saurait tarder, chef ! Mais on n'a rien voulu toucher avant votre arrivée.

- Z'avez bien fait !" grommela Laviolette.

Il n'en pensait pas un mot. Il aurait préféré les constatations faites, le cadavre emporté, le coupable inopinément arrêté, alors que, derrière un arbre, il observait les investigations de la police. C'était un rêve. Au travail !

- "J'ai téléphoné au procureur," annonça Laviolette. "Oui," poursuivit-il, tourné vers l'agent Montagnié, "après votre coup-de-fil, je me suis souvenu que la police, c'était moi."

Il se tourna vers Jouve.

- "Vous avez reconnu le corps, naturellement ?

- J'en ai bien peur. C'est le fils Vial ?

- Oui. C'est Jeannot Vial. Eh ben ! Il va falloir annoncer ça à la mère ! Elle que, déjà, son mari a laissé tomber, il y a dix ans ! Enfin, bon ! Le Parquet sera là dans un petit moment. Avec le médecin de l'Etat-civil. Et le photographe. Que j'ai réquisitionné. Celui-là, il ne voulait pas se lever, mais je lui ai récité le code. Bon ! Alors, cette arme du crime ? Si on la cherchait un peu ?

- Sans doute," dit Jouve, "mais ça ressemble à quoi ?

- Un instrument contondant," dit Laviolette : "un marteau, la crosse d'un fusil, une clef anglaise, un picoussin, un pied-de-biche, une pioche ...

- Non ! Ni une clef anglaise, ni un marteau, ni un pied-de-biche, ni un ... Comment dites-vous ça ?

- Un picoussin.

- Non. Une boule de pétanque. Peut-être ?" ... [...]
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- Voulez-vous que je vous dise, juge ? Eh bien ! ce crime me fait mauvaise impression.
- Oui, somme toute, ça m'a l'air d'un fort beau crime. Je vous sais gré de me faire participer dès l'abord à son atmosphère. Ca m'aidera le cas échéant. "
J.-P. Chabrand se réservait toujours le droit de considérer les choses d'un point de vue purement artistique.
"Je forme le vœu qu'un jour tu aimes quelqu'un et qu'un fort beau crime te l'enlève ! " pensa le commissaire.
Mais à considérer attentivement ce profil de sinistre incorruptible, il ne lui paraissait guère possible d'espérer que le juge Chabrand aimât quelque jour autre chose que les pauvres et les opprimés… et encore, virtuellement.
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"Eh bien, messieurs ?, Avons nous progressé ? demanda le procureur.
Il appliquait volontiers cette méthode des chefs véritables : s'étonner qu'un travail à peine commencé, ne fût pas déjà fini.
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Ma foi... La mort, qu'est-ce que c'est ? Ils l'avaient tant connue au cours de leur vie ! Et à leur âge, elle commençait à mûrir tout doucement en eux, par mille petits signes amicaux. Cette constatation journalière leur permettait, lorsqu'ils la rencontraient chez autrui, de la traiter avec le plus grand calme, de n'en pas faire tout un plat.
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