L'inspecteur Laviolette modeste de son prénom est un policier fort de caractère, avec qui on se sent bien d'emblée (avec peut-être aussi Robicheaux de Burke et Niémans de Grangé ayant de plus avec ce dernier des affinités puisque comme lui Laviolette meurt et ressuscite si si enfin presque!)
Vintage sûrement, Laviolette vieillard encore vert malgré quelques ahanements quand il marche et toujours aussi perspicace en matière humaine A deux ans de décrocher pour une retraite bien méritée il se voit confier une ultime enquête dans ses alpes natives Avec douleurs dorsales vestiges de chevrotines qui ont failli l'occire et des problèmes de vue conséquences des mêmes chevrotines il se met, tous les sens aux aguets, à l'ouvrage avec modestie : Un matou, les vibrisses frémissantes, qui se pourlèche les babines
Magnan sait faire parler les morts et les cimetières et les rend même très sympathiques Plus que les vivants qui eux, passent leur temps à essayé de se talocher et s'occire dès qu'ils en ont le temps
Magnan avec ses expressions goûteuses...ses femmes callipyges, ses entéléchies (d'ailleurs mal orthographiés mais c'est peut-être une erreur du typographe ou de la correctrice ) d'un autre temps et ses subjonctifs imparfaits (quand même le livre est sorti en 2010 et Magnan avait quatre vingt huit ans ) … que vous aimassiez… va nous raconter la dernière enquête d'un Laviolette cauteleux matois et jésuite (et c'est un comble pour un franc-maçon) en diable assisté par un aréopage d'aïeules motivées (un peu dans le style d'
Agatha Christie... un peu quand même) d'un juge émoustillé à qui les sens feront défaut Meurtres , accidents ,morts naturelles ?
Comment savoir ? Entre le cimetière et l'épicerie, les trajets en deuche et deux croûtes de bon pain Laviolette qui en outre assistera en voyeur à une mémorable scène de fesses (la nuit de noce de la femme callipyge et de son ami le juge) se fait fort de dénouer l'intrigue en passant de surcroît, au XXI ième siècle par un véritable miracle religieux. Comme quoi dieu aime aussi ses mécréants
L'intrigue est un prétexte pour raconter les basses alpes, sa froidure, ses andrônes , ses gens engoncés dans le temps, une vie si parcimonieuse et pourtant si riche qu'il est toujours aussi agréable de suivre A noté cette fois un humour pince sans rire beaucoup plus marqué et très fréquent ainsi qu'une gaillardise très appuyée
Magnan octogénaire très vert ça fait plaisir !