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3,37

sur 224 notes
J'ai été tout de suite enthousiaste face à une dystopie islandaise: imaginer le Reykjavik du futur n'est pas donné tous les jours! Bien que déboussolée un peu par les débordements écologiques peu réalistes d'un futur proche et par la technologie invasive des hommes connectés, j'ai adhéré facilement au cadre qui mettait en scène le récit de deux amoureux. Par contre, les éléments expliquant le futur étant de plus en plus nombreux, de moins en moins pertinent pour la profondeur et l'avancement du récit, je dois dire que j'ai vite décroché, même si je suis une adepte de science-fiction. Au final, je pense que c'est une histoire bien compliquée (et non complexe) pour rien et que le cadre qui prend plus de place que le contenu, c'est bien ennuyant et lourd à long terme.
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Partez pour un voyage complètement déjanté ! La jaquette nous prévient que « rien n'arrête une idée » et c'est le moins qu'on puisse dire… Des idées, l'auteur en a à la pelle et il va jusqu'au bout de ses pensées, complètement folles, mais parfois cruellement plausibles !

La première partie du roman est consacrée à l'exploration de ce monde hors du commun : un futur débarrassé des câbles, où les gens restent néanmoins constamment connectés à tout et à tout le monde via les ondes. Cette nouvelle société futuriste fait marrer autant qu'elle fait peur : la publicité omniprésente, la possibilité de visionner en direct dans sa tête n'importe quel endroit sur terre, le rembobinage des enfants mal embarqués dans la vie, le calcul des âmes soeurs, et j'en passe. Tous les aspects de la vie (la mort, l'amour, la famille) sont passés au crible pour « améliorer » la société grâce à de nouvelles technologies révolutionnaires… qui finissent par ôter tout libre-arbitre.

Une fois cet univers mis en place, on rencontre enfin nos deux héros, Sigridur et Indridi, fous amoureux, jusqu'au jour où on les prévient qu'ils ne sont pas des âmes soeurs. Bien au contraire, Sigridur a été « calculée » et son véritable amour l'attend bien sagement dans le département de LoveStar. Comment se révolter contre une machine qui entend bien avoir le dernier mot, coûte que coûte ? Leur histoire est désopilante et révèle bien des surprises.

Le roman souffre malheureusement de grosses longueurs, notamment lors des passages sur LoveStar, le créateur de tout ce cirque, et il faut attendre une bonne centaine de pages pour découvrir l'histoire d'Indridi et de Sigridur. Il faut parfois s'accrocher pour comprendre tout cet univers et les nombreuses digressions, mais il vaut vraiment la peine, ne serait-ce que pour rencontrer « les aboyeurs », ces personnes débitant en rue des publicités ciblées en fonction des gens qu'ils croisent.

On tombe plus d'une fois dans l'absurde, en se disant « Non, il n'a pas osé, quand même… ». Mais si ! Dans ce roman, il faut accepter de se laisser happer par cet univers délirant et il devient une vraie mine d'or tant on passe de découvertes en découvertes. L'auteur parvient à nous faire rire tout en pointant le doigt de façon très judicieuse sur les dérives possibles d'une société hyper-connectée, vers laquelle nous tendons de plus en plus.
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Ma lecture n'a pas été si laborieuse que cela, mais je n'en ressors pas grand-chose.
Dans un monde futuriste, une société, LoveStar, a la mainmise sur les relations amoureuses, sur les publicités, sur la manière de s'occuper des morts… sur énormément d'aspects de la vie des gens, sous prétexte d'optimiser au mieux la vie de chacun et la société en général. « LoveStar et ses experts avaient le pouvoir de soustraire les hommes à ce fardeau qu'était la liberté »
Nous suivons deux histoires en parallèle : celle du créateur de cette entreprise toute-puissante, qui réalise que son oeuvre est allée trop loin, et celle d'un couple fou amoureux, qui apprend qu'ils ne sont pourtant pas des âmes soeurs selon LoveStar

Certains éléments du roman m'ont parlé ou m'ont touchée, car il nous montre une humanité ultra connectée, mais totalement déconnectée des principes les plus essentiels de dignité. La mort est réduite à un simple spectacle à sensation, l'amour à un algorithme, les humains sont des publicités ambulantes, la nature est détruite pour des intérêts financiers… Plus rien n'a de sens dans cette société. C'est la logique du monde actuelle, mais poussée à l'extrême.
C'est une réflexion passionnante, mais l'histoire est trop décousue, pas assez aboutie, pour être efficace. J'ai été souvent un peu perdue, me disant que je comprendrai plus tard… et au final, ce n'est pas vraiment le cas.

LoveStar est donc un roman à part, peut-être un peu trop exigeant, qui ne peut pas plaire à tout le monde. Pour ma part, j'ai eu un peu de mal à entrer dedans, puis j'ai commencé par être assez à l'aise, mais la fin n'a pas été à la hauteur de mes espérances. C'est donc un avis assez mitigé, mais s'il vous intrigue, n'hésitez pas à tenter l'expérience ;)
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Dans un monde futuriste où les sternes arctiques ont élues domicile à Paris et les mouches à miel colonisées Chicago, notre monde n'est plus. Un génie aux idées aussi révolutionnaires qu'incongrues, Lovestar, a bâti son entreprise Istar à partir de l'étude des ondes de communication des oiseaux. Un univers d'anticipation où la profusion des ondes ont pris le pas sur l'ensemble des moyens de communication, l'homme est connecté, oublié les fils et l'électronique, tout un système est né et les aboyeurs, des crieurs de publicité et de compliments, avec. Mais, il n'y a malheureusement pas que ça. Dans ce monde régi d'idées folles de l'homme qui se fait appeler "Lovestar", l'entreprise islandaise Istar domine le monde par de multiples "sous-entreprises" ; LoveMort, envoie votre dépouille dans l'espace et le projette dans l'atmosphère brûlant ainsi en étoile filante, des obsèques incroyables ayant pour but de cantonner les obsèques traditionnelles et la putréfaction des corps au rang obsolète, ReGret, vous permet entre autre de vous rassurer quant à une décision qui vous turlupinerait, quelles seraient les conséquences si vous ne l'aviez pas prise ? Les réponses sont évidemment toujours funestes ou du moins horribles, InLove, vous permet entre autre via un calcul scientifique de trouver votre "seul et unique", l'amour et le bonheur vous y attendent ceci afin d'amener la population a une symbiose loin des discordances politiques et raciales, le tout est bien évidemment promu et vanté par Ambiance, le pôle communication et publicitaire de l'entreprise.

Dans ce contexte riche et extraordinaire d'imagination, l'auteur embarque son lectorat à travers deux histoires distinctes. Celle de Lovestar d'abord, l'homme par qui ce monde peut exister, démarre dans un avion, seul, une graine à la main, il ne lui reste que quelques heures à vivre mais la graine doit être sauvée. Que va t-il se passer ? Qu'est réellement cette graine ? A travers ce personnage, l'auteur nous ballade dans le temps, entre passé et présent du personnage, l'omniprésence d'une idée bien ancrée, la concrétisation de ses idées grandioses et tout le système qu'il a créé qui en découle. On a ainsi le regard du créateur de ce monde. Celle d'Indridi et de Sigridur ensuite, un couple vivant un amour passionnel hors conception d'InLove, persuadés d'être l'un et l'autre le "seul et unique" de l'autre, pourtant un jour, une lettre d'InLove arrive pour Sigridur, un certain Per Moller lui est destiné et peut lui être présenté rapidement dans le Nord au siège d'Istar. Sigridur refuse cette rencontre mais s'opposer au système va vite se révéler très difficile et nuisible pour le couple. On a ainsi le point de vue de victimes de cette société quasiment dictatoriale si vous n'entrez pas dans le moule.

Cette lecture est d'une richesse assez incroyable, on sent le foisonnement des idées et de l'imagination de l'auteur, si on met du temps à rentrer dans l'histoire, le temps de s'imprégner de l'univers, dense et étoffé, des différentes structures qui le régissent mais aussi de son origine, des personnages, une fois les bases posées, on s'immerge rapidement dans le délire de l'auteur. On peut très honnêtement parler de délire imaginatif et romantique, parce que ça part un peu dans tous les sens, mais cela reste néanmoins structuré et très détaillé, le lien entre le cartésianisme scientifique, l'incongruité de certaines idées et la naïveté des personnages, peut être difficile à assimiler, et tout cela mélangé donne quelque chose d'à la fois intelligent, magique et parfois même complètement absurde. Il faut le lire pour comprendre le fond de ma pensée, mais l'auteur a vraiment une imagination de dingue. On est clairement dans une espère de satire d'une société et d'une humanité en devenir : sur-consommation, dépendance d'un système, dictature, oppression, déshumanisation et crise écologique sont certainement les fléaux qui nous attendent, conséquence d'une société où la technologie, la sur-consommation, la sur-production, et la sur-exploitation prennent le pas sur les bases de la vie humaine et de son environnement. Il y a donc énormément d'idées et de réflexions cachées dans cet ouvrage qui est soit dit en passant très soigneusement écrit, la plume est poétique et maîtrisée, très riche, parfois soporifique mais le fond est vraiment génial.

En bref, un ouvrage de science-fiction bluffant d'imagination et intelligent d'idées foisonnantes et anticipatives où l'amour trône au coeur. A titre personnel, si c'est le monde qui attend les générations à venir, il est effrayant par cette omniprésence de contrôle, ce manque de spontanéité si propre à notre espèce. Un regard certes extrémiste mais qui mérite qu'on y réfléchisse. Une lecture à conseiller !

Je remercie Louve du forum Mort Sure et son partenaire les éditions J'ai lu pour ce partenariat original.
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J'ai eu un peu de mal au début à accrocher à ce livre que je trouvais « bizarre » mais une fois prise dans l'histoire, ma curiosité a pris le dessus. En effet, plus j'en apprenais sur Sigriđur et Indriđi, et plus je voulais savoir comment ils allaient surmonter les obstacles mis sur leurs routes. de même, j'ai aimé découvrir petit à petit qui était Lovestar et comment il est devenu cet homme qui a révolutionné le fonctionnement du monde humain. Il y a de l'absurde, de beaux paysages islandais, une histoire d'amour, des inventions diverses et variées, de l'humour noir et même une certaine morale, et le tout donne un livre étrange et en même temps terriblement captivant.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Mon avis :
LoveStar a été écrit il y a une quinzaine d'années (2002) et son action se situe dans une période qui pourrait bien être aujourd'hui, ou un demain fort peu éloigné, bien qu'un peu fantasmatique et en cela, il est plus proche du conte que du roman de science-fiction. Entendez par là que l'univers qu'il nous décrit n'est pas une projection (ce qui pourrait nous arriver), mais une parabole quelque peu dystopique, mais aussi instructive qu'amusante.
Andri Snær Magnason nous propose un monde qui, d'une certaine façon, me rappelle l'univers décalé de Boris Vian : ce qu'il nous décrit paraît trop « farfelu » et poétique pour être réel, mais un lien puissant le relie irrémédiablement à notre quotidien. L'image qu'il nous renvoie nous fait irrémédiablement penser à ces géants du Web qui ont de plus en plus d'emprise sur nos vies. C'est d'ailleurs ce qui prouve que LoveStar est bien un roman d'anticipation : lors de sa sortie, les GAFA n'avaient pas encore la puissance qu'elles ont acquise depuis. C'est donc, en quelque sorte, un véritable cri d'alarme à l'encontre de cette société informatisée à outrance dans laquelle la pensée mercatique remplace à la fois religion, politique et philosophie. Ce n'est pour autant pas un simple brûlot revendicatif, encore moins un roman sombre et angoissant à la Philip K. Dick ; ce récit, malgré le regard sans concession qu'il porte sur notre société et l'avenir peu engageant qu'il projette, garde quelque chose de lumineux, de léger, même s'il ne manque pas de profondeur ; empreint d'une poésie drôle et tendre, il amène subtilement le lecteur à regarder d'un autre oeil le monde qui l'entoure.
LoveStar, classé parmi les romans de science-fiction, rebutera les lecteurs hermétiques à ce genre, et c'est bien dommage. Je l'ai déjà dit et je le répète : certains livres transcendent les genres pour n'être que littérature, alors oubliez les cases dans lesquelles les marchands veulent les enfermer, lisez-les !
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Un roman d'anticipation qui réussit à être profond et drôle, satirique et poétique, inventif et visionnaire, jusqu'à l'absurde, parfois. Une version 3.0 du "Meilleur des mondes", où la domination vient d'une entreprise commercial. Magnason dénonce avec force la société de consommation et le capitalisme effréné qui recherche le contrôle absolu. Et pourtant, il ne fait pas de LoveStar un monstre, mais un personnage plus complexe.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Fable faustienne apocalyptique et sommet de noirceur humoristique.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/05/15/note-de-lecture-lovestar-andri-snaer-magnason/
Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Si le monde futuriste décrit dès le début de l'ouvrage est assez surréaliste, complexe, exagéré et un peu dur à digérer - il faut pourtant comprendre le contexte, les mentalités et rencontrer l'ensemble des protagonistes - c'est une belle critique de la société de consommation à outrance et de la technologie au service du profit, du rapport aux autres et de la valeur de l'être humain dans une société. Heureusement, le roman bascule dans une fable contée frénétique où l'humour -que l'on sentait déjà dans la 1ère partie- se mêle au fantastique, le roman d'aventure à la quête de l'amour, la prise de conscience émerge. La morale finale - attendue avec impatience - est tellement douce à lire qu'on ne peux s'empêcher d'avaler les derniers chapitres en une nuit. le tout dans une langue efficace et riche. S'accrocher au début mais à lire sans modération.
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Love Star est un monde effarant où l'amour de « Love » décide de tout. « Love » vous indique, -par le biais d'une programmation scientifique implacable car tellement probante-, qui aimer afin de connaître le vrai bonheur, celui écrit selon Love Star... Dans ce système, rien n'est laissé au hasard, c'est dire que le libre-arbitre n'a plus de raison d'être, et l'on peut même se connecter aux zones langagières de votre cerveau pour vous imposer les mots à vomir, les slogans à promulguer, surtout pour ceux qui sont contraints de devenir une machine à meugler de la publicité, sans compter les hébergeurs clandestins, qui sous couvert de bonnes intentions, (exit la noblesse de l'amitié), vous incitent à vous dévoiler, afin de dresser le rapport qui pourra inventorier vos goûts, habitudes, relations, et ce, dans le but ultime de généreusement vous proposer les produits qui sauront vous plaire à goût sûr…
Quant à Love Mort, il s'occupe de votre mort, et donne à cette dernière étape une majesté inédite en faisant exploser dans l'espace feu votre enveloppe corporelle, puisque les chairs ne sont bien évidemment plus vouées à se décomposer sous terre ; la nouvelle humanité étant vouée à se défaire au maximum de ses liens avec ses origines et avec la putréfaction qui lui est inhérente. La Science nouvelle a fait l'Homme Nouveau… Et la nouvelle chair de l'homme réside dans la connexion et le sans fil. La marginalité reste pourtant officiellement permises, il suffit pour ce faire de s'exclure de tout ce qui fait un monde ultra-relié et ultra-connecté, et d'accepter d'en subir les contraintes comme de devoir composer un numéro de téléphone (plus ou moins certain et plus ou moins « trouvable ») afin que votre chasse d'eau puisse être enclenchée… Exemple fort prosaïque, mais à peine problématique et emblématique de ce qui menace les libertaires résistants…
Pourtant, au départ, Love Star était un homme amoureux de sa femme et des oiseaux, il choyait l'une et étudiait les modes de communication des autres ; sauf qu'au final, il a trouvé… Dieu… Où disons qu'il réalise l'Apocalypse !!!
Et dans cet enfer de nouveautés technologiques, pavé de bonnes intentions (comme il se doit), il y deux amants qui tentent de nager à contre-courant de tous les autres ; et de ceux-là mêmes qui justifient à eux-mêmes la probité de leurs décisions en se servant d'un autre outil implacable mis à leur disposition, à savoir : Love Regret. Celui-ci est un service qui vous indique à coup sûr que vous avez fait le bon choix, et que toute autre décision vous aurait inéluctablement conduit à la mort….
Alors, dans ce monde pré et pro-formaté, deux amants, deux résistants, Ingridur et Sigridur se retrouveront Adam et Eve dans un nouveau jardin d'Eden, lequel leur échoit en partage, en récompense de leur ténacité à ne pas vouloir pour eux ce que d'autres avaient décidé… Ils n'auront succombé ni à la voix, ni à la voie de Love Star, ils auront fait le choix du libre choix, et le Paradis sera leur nouveau terreau…
Bouleversant récit à la croisée de « 1984 » et de « L'écume des jours » (pour toute la folle inventivité de l'auteur), drôle parce que cruel et onirique à la fois, et terrible car il pousse à l'excès toutes nos tendances à la « servitude volontaire »... La preuve est faite que l'on ne se méfie jamais assez des rêves que l'on veut nous faire rêver, et que l'on ne cultive jamais assez notre propre jardin… La soumission intellectuelle est pire qu'une fainéantise, c'est un crime commis contre soi-même…
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