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EAN : 9789973580474
144 pages
Elyzad (06/09/2012)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Textes inédits et dessins recueillis par Bernard Magnier à l’occasion des manifestations organisées au théâtre du TARMAC à Paris, début 2012, autour des « printemps arabes ».



Tunisiens, Marocains, Algériens, Égyptien, Français, Espagnole ou Belge, Libanais, Mauritanien, Haïtiens, Cubains ou Argentine de Paris, Roumains ou Bosnien, Mauricienne, Comorien ou Malgaches, Algérien d’Italie, Libyen d’Amsterdam, Haïtien de Montréal, Togolais ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Recueil de textes d'auteurs et d'autrices d'univers et d'origines très variées dont la très grande majorité a en commun la connaissance, l'expérience, de la dictature et/ou de la révolte populaire (Argentine, Haïti, Togo, Côte d'Ivoire, Tchad, Roumanie, ex-Yougoslavie, Liban, Maroc etc. - et bien sûr Tunisie, Algérie, Lybie).
Certains textes sont très littéraires (poèmes, saynète, conte), d'autres plus réflexifs et certains épidermiques – l'un n'excluant pas les autres.
Recueil de textes sur les Printemps arabes, mais un an après : les impressions et réflexions passent par toutes les émotions et toutes les couleurs – l'espoir un peu, la désillusion beaucoup, parfois la rage. J'ai été touchée par la majorité d'entre eux, à divers égards.
Les textes sont accompagnés de graffitis et de dessins de presse produits au moment des événements et ensuite. Ils sont bien entendu percutants mais j'ai regretté l'absence de couleur pour les graffitis, certains étant difficilement identifiables.

Une photographie intéressante du premier anniversaire des Printemps arabes, il serait intéressant de voir ce qui a été produit à l'occasion des dix ans, et ce qui sera produit à l'occasion des vingt ans.
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Sous-titré Les printemps arabes vus par 50 écrivains et dessinateurs, ce livre est un recueil de textes et de dessins d'auteurs de différentes origines qui sont partis des deux mots "printemps arabes". Chacun était libre ensuite d'écrire ou dessiner ce qu'il voulait, la seule contrainte étant liée au format : 30 lignes maximum. Au départ était, début 2012, une série de manifestations et de débats artistiques autour de ce thème au Théâtre le TARMAC à Paris. Ce livre permet d'en élargir le public.
Étant donné le nombre et la variété des intervenants, le recueil est très divers. Ça commence par un dessin de Plantu, drôle, mais pas que, comme d'habitude chez le dessinateur. Et puis, arrive un texte plutôt humoristique au départ: "Comment réussir de nos jours une bonne révolution ? D'abord, se procurer un dictateur. Contrairement aux idées reçus, c'est un ingrédient assez facile à trouver au Nord comme au Sud. Attention, il circule actuellement sur le marché quelques vieux dictateurs en mal de trône." (p.12, Gustave Akakpo), dont la teneur générale n'est évidemment pas comique. Si l'optimisme et l'enthousiasme envers ces révolutions arabes sont nets : "Rien ne pourra effacer 2011. Ni les vertueux, ni ceux, et ils sont nombreux, qui veulent gâcher la fête. Cette année restera, vaille que vaille, celle où des hommes et des femmes n'ont plus eu peur et ont commencé à pousser vers la porte un ramassis de bandits et d'escrocs qui les avaient longtemps brutalisés." (p.17, Kebir Ammi), les auteurs s'attachent en majorité à la suite, qui ne semble pas forcément si bien partie que cela, mais aussi à dénoncer ce qui était en Tunisie, Égypte ou Lybie et qui est encore dans d'autres pays, Syrie en particulier : "Admirative devant le courage des peuples qui occupent les rues, mais triste de penser que les rues et les places ne sont en réalité que d'énormes échiquiers sur lesquels se jouent les vraies batailles des grandes puissances qui n'ont pour éternels objectifs que de s'enrichir toujours et encore." (p.51, Wahiba Khiari)
Certains sont assez virulents et directs en posant des questions précises, évidentes : "Printemps arabe, révolution de jasmin, qu'importe la formule qui dans sa vacuité n'apporte aucune réponse à la question que chacun se pose. Comment un mouvement qui a débuté sous les auspices de la technologie et de la convivialité du Web a fini en catastrophe salafiste ?" (p.34, Derri Berkani)
Certains auteurs, telle Jeanne Bénameur ou Hyam Yared entre autres, prennent le biais de la poésie pour s'exprimer, comme quoi la poésie est aussi très actuelle et peut coller à l'actualité. Pour finir, je me permets un extrait un peu long du texte qui m'a le plus touché, et ce n'est pas peu dire, parce qu'ils sont tous très forts :
"Vous avez pris nos corps et les avez flagellés. Vous avez pris nos mains et les avez entravées. Vous avez pris nos jambes et les avez ligotées. Vous avez pris nos bouches et les avez baillônées. Vous avez pris nos coeurs et les avez essorés. Vous avez pris nos ventres pour y creuser des gouffres. Vous avez pris nos vies et joué de nos envies. Vous avez pris nos aspirations et les avez broyées. Vous avez pris notre air et l'avez pollué. Vous avez pris nos mots et les avez pervertis. Vous avez arraché notre verbe et soufflé la haine dans nos veines. Vous avez épouvanté les faibles et terrorisé les poètes." (p.24, Yahia Belaskri)
Et comme chaque fois, chez Elyzad, le livre est beau, d'excellente qualité, papier légèrement gaufré.

Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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Les editions Elyzad nous font entrevoir ces rêves d'hiver au petit matin. Ils sont si nombreux : 50 ecrivains et dessinateurs. Si divers, si proches, si lointains. le printemps est il vraiment passé? C'est l' empreinte qu'il a laissé et que nous découvrons à travers ces textes puissants qui nous permet de prendre contact avec sa réalité. L'impatience nourrit toutes les déceptions. L'espoir porte toutes les révolutions. A lire ces mots de femmes, d'hommes, à parcourir ces dessins on comprend vite que, ce qui se vivait ce printemps là n'était pas un jeu, pas une information de plus , pas une protubérance temporelle, pas une hernie symptomatique d'une société en mal de modernité. Parce qu'il y a la peur, les regards baissés, la faim, la délation, les mensonges, les privilèges protégés et armés, parce qu'en face il y a trop de yeux fermés et de bouches édulcorées, des peuples se sont mis en marche vers l'inespéré. Ce sont nos rêves qui nous permettent cet belle échappée ! J'ai découvert une richesse du verbe, une justesse de chaque propos. Je retiens les mots de Hyam Yared : la liberté n'attend personne en position foetale. Délivrance il y aura ! Tous ces mots brodent le linge de son berceau. Un livre repère qui nous rappelle pourquoi un printemps a vu toutes les têtes se tourner vers l'autre côté de la mer.
Astrid SHRIQUI GARAIN
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ne jetez rien après les massacres. Recyclez tout.
Les squelettes serviront de matraques. Nos corps
Nos sacs à muscles. Libérez -nous du nerf.
La liberté n'attend personne
en position foetale

(Hyam Yared p.101)
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Vous avez pris nos corps et les avez flagellés. Vous avez pris nos mains et les avez entravées. Vous avez pris nos jambes et les avez ligotées. Vous avez pris nos bouches et les avez baillônées. Vous avez pris nos coeurs et les avez essorés. Vous avez pris nos ventres pour y creuser des gouffres. Vous avez pris nos vies et joué de nos envies. Vous avez pris nos aspirations et les avez broyées. Vous avez pris notre air et l'avez pollué. Vous avez pris nos mots et les avez pervertis. Vous avez arraché notre verbe et soufflé la haine dans nos veines. Vous avez épouvanté les faibles et terrorisé les poètes. (p.24, Yahia Belaskri)
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Rien ne pourra effacer 2011. Ni les vertueux, ni ceux, et ils sont nombreux, qui veulent gâcher la fête. Cette année restera, vaille que vaille, celle où des hommes et des femmes n'ont plus eu peur et ont commencé à pousser vers la porte un ramassis de bandits et d'escrocs qui les avaient longtemps brutalisés. (p.17, Kebir Ammi)
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Admirative devant le courage des peuples qui occupent les rues, mais triste de penser que les rues et les places ne sont en réalité que d'énormes échiquiers sur lesquels se jouent les vraies batailles des grandes puissances qui n'ont pour éternels objectifs que de s'enrichir toujours et encore. (p.51, Wahiba Khiari)
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Comment réussir de nos jours une bonne révolution ? D'abord, se procurer un dictateur. Contrairement aux idées reçus, c'est un ingrédient assez facile à trouver au Nord comme au Sud. Attention, il circule actuellement sur le marché quelques vieux dictateurs en mal de trône. (p.12, Gustave Akakpo)
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Vidéo de Bernard Magnier
« Dehors est un grand pays » Ils sont nés à Oran, à Douala, à Indianapolis ou à Langres, à Stalowa Wola, Toulouse ou Paris. Leurs livres nous emmènent à Prague, Beyrouth, Tel Aviv, Vladivostok ou Tokyo, au Vietnam, en Syrie ou en Tchéquie, à Hollywood, Montmartre ou Harlem, au bord du Danube ou sur le Mississippi, en Dordogne ou dans le Lot. On y croise une enfance polonaise, une fratrie tunisienne, un « petit terroriste », des « funambules », des « maquisards » et des « débutants », des Sarrazins et des Gaulois, ainsi que Pelé, Mandela, John Wayne, Lech Valesa, Louis Armstrong, Matisse ou Rimbaud. On passe « un hiver à Sokcho », des « vacances au bled ». On franchit des frontières interdites. On tutoie l'intime et l'imprudence. On côtoie la déraison de l'apartheid, les furies des guerres, la détresse de l'exil, mais aussi les joies de la famille, la fièvre des amours, la grandeur des combats et de la solidarité, le bonheur de la solitude ou de la famille nombreuse. Au fil de leurs ailes, au fil de leurs mots. Bernard Magnier
Au fil des ailes festival - 12 au 27 novembre 2021 - région Grand Est Plus d'infos : https://cutt.ly/bWYWeAF Sur FB, Insta et Twitter : @Interbibly
+ Lire la suite
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