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EAN : 9791030202960
196 pages
Fauves (03/06/2019)
4.36/5   18 notes
Résumé :
« Tu sais, Jenny, derrière ces murs, on enferme les petites filles qui parlent trop. »

Petite fille docile et sensible, Jenny passe les sept premières années de sa vie dans le mensonge et la douleur. Elle survit, et raconte avec courage et détermination la maltraitance sexuelle et le déni familial. Le ton, sobre et pudique, est celui d’une violence rentrée et maîtrisée sous forme d’interrogations quant au rôle d’une mère.

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Emouvant et révoltant.
Martine Magnin, femme-auteur que je découvre, évoque l'histoire de Jenny. Cette enfant est née de parents beaucoup trop jeunes et immatures. Ils divorcent et elle se retrouve avec sa mère et sa grand-mère, venue prêter main forte. Bien sûr, jeune et belle la mère ne tarde pas à rencontrer un homme (son aîné de 30 ans et que Jenny surnomme M). Sa mère est souvent absente et laisse Jenny seule avec M, qui, sans aucun scrupule, la maltraite sexuellement, elle n'a que 4 ans.
Tout le contenu du livre est tourné autour du ressenti de Jenny, des malaises qu'elle a endurés, de son anorexie, elle a même été placée à plusieurs reprises dans des familles.
Cette lecture m'a révoltée, comment peut-on être mère et grand-mère et faire passer sous silence de tels agissements ? Des femmes sans coeur qui ne pensent qu'à elles, à leur bien être et ignorent la détresse de ce petit être qui ne demande qu'à être aimé et protégé .
J'admire aussi la force de caractère de cette enfant et ensuite de cette adulte qui a su se sortir de cette période noire en faisant tout pour oublier.
Martine Magnin nous raconte tout cela, simplement, elle laisse parler son coeur ce qui intensifie l'émotion du lecteur, son écriture est fluide, elle emploie parfois "je", parfois "elle" , laissant planer un doute quant à l'identité de la petite victime.
J'ai beaucoup aimé avec toutefois une réserve : c'est une histoire qui n'aurait pas dû exister, qui ne devrait jamais exister. On ne devrait jamais avoir à lire un tel témoignage, bouleversant.
Je ne peux que te remercier Martine pour ce texte, qui fait réfléchir, qui ouvre les yeux du lecteur en rappelant le calvaire que vivent certains enfants et malheureusement c'est toujours d'actualité. Il serait temps que ça cesse ! que tous ces monstres soient punis plus justement et surtout plus vite démasqués et dénoncés !
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Une petite fille, Jenny, vit avec sa jeune mère et sa grand-mère.
Quand arrive M ; l'amant de sa mère, sa vie bascule
Elle raconte avec délice, le Montmartre des années 50.
Etrangement, j'ai l'impression d'avoir déjà lu cela.
Et puis, dans ce petit appartement, un gros fauteuil derrière lequel Jenny se cache pour échapper à Monsieur M.
Mais je connais ce fauteuil. J'ai déjà vu cette enfant apeurée se blottir derrière.
Et plus ma lecture avance, plus je suis sûre de connaître cette histoire.
Pourtant le titre ne me dit rien.
Mais cette mère complice qui laisse tout faire, cette grand-mère fantasque qui ne vaut pas mieux, ce procès…..
Et là, ça me revient, j'ai lu le manuscrit d'un livre intitulé «Mensonges et faux semblants », et après recherches, il s'agit bien du même livre.
C'est étrange tout cela, mais ça n'enlève rien à l'émotion que j'avais ressentie à ma première lecture et qui est restée intacte.
La non implication et le silence des adultes face aux maltraitance des enfants est toujours aussi criminelle et impardonnable.
Par bonheur, Martine Magnin s'en est bien sortie.
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Tout d'abord je remercie l'auteure pour sa confiance qu'elle m'accorde une nouvelle fois.

Il est vrai que la couverture ainsi que le titre laissent à penser à une histoire légère mais elle est trompeuse et pas qu'un peu.

On dit toujours faire l'autruche, se mettre la tête dans le sable afin de ne pas voir les choses qui nous dérangent ou qui risquent de nous mettre à mal et pour le coup, je dois dire qu'elle colle à la perfection avec l'une des protagoniste de l'histoire. Mais une chose à la fois et je vais commencer par le début.

Les personnages clés de ce récit sont: Jenny, Poppy, Monsieur M, Macha (la grand-mère) et la maman mais il y a toute une panoplie de personnes qui vont graviter autour d'eux et qui auront une incidence importante sur la vie de Jenny. Comment pouvoir vous parler des protagonistes sans trop en dire mais je vais essayer. Jenny est une gamine plutôt calme qui ne cherche pas d'ennui. Très rapidement les parents divorcent et Jenny reste avec sa mère. La maman étant relativement jeune quand elle a eu Jenny a besoin d'aide et donc Macha vient s'installer avec elles. L'univers de la gamine s'illumine de milles et une couleur mais voilà, une rencontre va bouleverser tout ce petit monde et l'enfer de Jenny commença. Je crois qu'il ne faut pas vous faire un dessin pour comprendre de quoi il s'agit mais sachez que la petite n'a que 2 ans peu près. L'enfer débute et s'en suivra un véritable chemin de croix pour cette petite mais il faut que vous sachiez que cette histoire à commencer en 1944 et que les lois étaient très différentes de maintenant. Pour les autres personnages je vous laisse le soin de lire ce récit par vous-même pour les découvrir et vous faire votre propre opinion.

Je sais que le monde n'est pas tout rose mais pour moi le rôle de maman est primordial et je ne suis pas une mère parfaite mais là ça m'en a bouché un coin. Comment peut-on rester insensible à ce que vit son enfant, fermer les yeux sur des actes atroces qui m'ont broyé le coeur rien qu'en lisant l'histoire. Je ne peux décidément pas comprendre ce genre de comportement. Non seulement les actes étaient indescriptibles mais le fait d'en accuser une gamine est encore plus grave. Est-ce qu'un enfant ayant subi autant de violence physique que psychique peut s'en sortir?
Car souvent, les enfants ayant vécu ce genre de chose en ressortent avec beaucoup de blessures et les poussent parfois à se refermer et à commettre l'irréparable.

Jenny a rencontré heureusement de bonnes âmes qui ont pu l'aider à leur façon tout au long de sa jeune existence. Il ne faut pas oublier qu'en ces temps reculés, on ne parlait jamais d'abus sexuels comme on en parle aujourd'hui afin que les enfants puissent faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal.

Une phrase du texte m'a interpellée: " Dans la mare des mensonges, il ne nage que des poissons morts". C'est fort et ça dit tout. Elle a vécu dans le mensonge mais elle a fini par s'en sortir et j'en suis bien aise.

Je ne peux malheureusement pas trop parler de l'histoire que au vu de ce que j'ai lu, il est plus intéressant pour vous de la lire plutôt que d'être racontée. Une histoire bouleversante et qui ne peut vraiment pas vous laisser de glace à moins que vous soyez sans coeur. J'en ai eu les larmes aux yeux et d'ailleurs rien que d'écrire ce que j'en pense m'étreint le coeur. Jenny n'est heureusement pas une poupée de chiffon car victime elle a été, femme forte elle est devenue.

Lisez le et surtout partagez votre avis car cette histoire est très importante car de nos jours énormément d'enfants sont victimes d'abus et beaucoup de personnes préfèrent fermer les yeux par facilité. le titre... Il est parfait. Il ne faut pas voir le mal partout certes mais il ne faut pas faire l'autruche sous prétexte que c'est plus facile et que ça nous évite des ennuis.

Je félicite sincèrement l'auteure pour ce récit bouleversant, émouvant. Un sujet très difficile à parler et surtout à partager avec les inconnus que nous sommes. Pas besoin d'une longue chronique pour parler de ce livre car c'est beaucoup mieux de le lire pour mieux en apprécier tous les sentiments.

"Aux innocents, les mémoires vides,
Aux victimes, les mémoires lourdes,
Aux autruches, le confort de l'amnésie...."

Il n'y a rien à dire de plus, tout est résumé dans ces 3 dernières phrases.
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Tout d'abord, il y a la magnifique plume de l'auteure qui nous plonge l'ambiance et le décor, celui du "bon temps", du temps d'avant, dans tous les sens du terme... Elle nous promène avec bonheur et talent, dans le Paris des années cinquante ; un Paris du côté de Montmartre, un Paris rempli de charme, un Paris où, tel un gros village, il faisait bon vivre...

Cette même plume nous offre également, au passage, une galerie de personnages truculents, à commencer par la grand-mère maternelle pleine de contes et de vivacité.

Et puis, du jour au lendemain, on bascule dans un autre temps : le temps d'après, celui des "années brouillard"... Ce basculement brusque a lieu avec l'arrivée du "beau-père" qui va apporter "plus d'ombre que de lumière"... à cause de ses agissements monstrueux.

On entre dans l'horreur soudain de l'acte ignoble, qui détruit la petite Jenny ; c'est dit, sans détours mais avec pudeur.

Il est alors question de la mère, de son absence laissant l'autre, le Mal absolu, faire…

Arrivent alors ces questions sans fin : la mère n'a-t-elle pas vu, pas su ? Ou laissé faire, parce que c'était plus "confortable"... ? A-t-elle, oui ou non, mis volontairement sa tête dans le sable afin de ne pas voir, afin de ne pas savoir ? Oui, une question centrale entre ce livre : "Comment a-t-elle pu ne rien percevoir, ne rien découvrir, n'avoir aucune intuition, aucune suspicion, aucun doute ?" (p. 68)

L'enfant, devenue adulte forcément, mais qui n'a rien oublié, nous livre à travers ce livre-témoignage un cri, qui est celui de tant d'enfants abusées, à l'innocence volée. Et cette question, qui reste quelque part sans véritable réponse, face à cette mère qui ne veut pas voir, parce que c'est plus confortable de fermer les yeux. Cette mère dont la narratrice dira : "Elle était ma part d'ombre, mon malaise, ma part factice". Forcément.

ce livre apporte à la fois un témoignage fort, et un message d'espoir, tout en dénonçant ces adultes qui gardent la tête dans le sable au lieu de protéger.

Pire : ces adultes qui ne supportent pas que l'enfant brise la loi du silence.

Alors bien sûr, on ne ressort pas indemne d'une telle lecture, et c'est tant mieux, parce qu'avec sa superbe plume toujours juste, l'auteure écrit pour dire, pour montrer ce qui est trop souvent tu. Parce que le silence ajoute à la destruction, parce que les phrases assassines achèvent de tuer, mais pas tout à fait… puisque la petite Jenny a su trouver la force de se reconstruire malgré tout, dans son extrême solitude, mais sans doute, puisant çà et là les graines d'amour que l'une ou l'autre personne de son entourage a su semer, et qui aura germé en elle, suffisamment.

Ce livre est plus que jamais d'actualité, une actualité brûlante et nécessaire à dire.









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Je viens de terminer « le confort de l'autruche » récit émouvant de Martine Magnin, sur l'inceste en plein déni familial. On ne sait rien, on ne voit rien, on se tait, on fait l'autruche. Qu'y a-t-il de pire pour un enfant qui vit la maltraitance ?
Le paradoxe est que, ce qui me reste de ce livre n'est pas l'horreur qu'a subi la petite Jenny (suggérée d'une pudique façon), mais la joie et le bonheur de vivre qui par contraste sont révélés. L'auteur, sans chercher à faire du misérabilisme, vous offre son chemin vers un futur lumineux alors que son passé était bien sombre de la même façon qu'autrefois une chambre noire était nécessaire avant la mise en lumière d'une photographie.
Les années brouillard s'écoulent à la maison entre mère et grand-mère autruches, le beau-père, Monsieur M, le loup, l'ogre, celui dont toute petite fille devrait être tenue à l'écart en dehors des livres d'images.
Quand on vit pareille chose, le corps s'en ressent. On ne grossit plus, on devient malingre, on perd la parole. Sous l'égide médicale, des séjours au vert sont envisagés. C'est ainsi que la petite Jenny se retrouve, de temps à autre, confiée à des homes d'enfants ou des fermes à la campagne. Malgré les conditions parfois rudes, c'est toujours mieux qu'à la maison. Et puis, la petite Jenny n'est pas une enfant difficile. On lui a toujours appris à être bien sage.
Et le père géniteur dans tout ça ? Il a été mis à l'écart dès la séparation de ses parents. Il n'existe plus, il est mort, il faudra que la petite Jenny s'en accommode. Il resurgira pourtant, de la meilleure des façons alors qu'on ne l'attendait plus.
Le brouillard se dilue lors d'un séjour dans le sud, où Jenny va connaître enfin ce que le mot amour peut signifier grâce à un couple qui prend soin d'elle comme de sa propre fille. Et puis, dans le midi, le soleil brille, les couleurs s'enflamment parmi les fleurs du balcon, parmi les poteries vernissées de l'appartement et le linge multicolore qui court aux fenêtres… C'est le bonheur absolu jusqu'à la révélation qu'elle fera à celle qui la prise sous son aile… Elle a presque sept ans.
« Tu sais Jenny, l'avertira sa grand-mère grinçante de menace alors qu'elles sont réunies devant le palais de justice, derrière ces murs, il y a plein de petites-filles enfermées parce qu'elles ont trop parlé ! »
Jenny va-t-elle rejoindre le clan des autruches ?
Je ne vous en dis pas plus et vous conseille vivement cette ode à l'enfance et cette victoire sur la vie écrit d'une plume délicate et précise. de la belle ouvrage !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Oui, je sais, ma mère avait vingt-trois ans seulement. Est-ce une excuse ? Juste une explication possible, une très minuscule circonstance atténuante.
Le sentiment naturel de responsabilité parentale, le devoir fondamental de protection et d'assistance à enfant en danger, ces préoccupations évidentes lui étaient étrangères. Elle, qui faisait déjà tellement de son mieux.
Elle, qui m'aimait certainement, à sa façon.
Elle, qui n'avait que vingt-trois ans.
Ma mère, que j'avais du mal à nommer autrement. Ma mère, c'était la fonction sans l'attention, l'emploi sans la présence, le titre sans les obligations, le rôle sans la réalité, l'affectation sans la confiance. La mère sans majuscule, la mère minuscule, absente, lâche, démissionnaire. La mère qui ne voyait rien, n'entendait rien, ne disait rien.
La mère inutile. La mère autruche.
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Accepter les défauts de ses propres parents est peut-être la seule solution pour grandir. J’avais encore un sacré travail à faire pour y arriver.
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Ce qui ne se voit pas, ce qui n’est pas dit ne peut pas nuire. La vérité douloureuse se terre souvent dans le silence, souvent plus éloquent que le langage.
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Quand l’autruche a le nez dans le sable, elle ne peut plus rien voir et ce n’est pas de sa faute.
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