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EAN : 9782330005337
96 pages
Actes Sud (14/03/2012)
3.67/5   3 notes
Résumé :

Dans la cour il n'y a plus personne, c'est l'après-midi, la pluie vient de s'arrêter et on n'entend que les coups lents de la sphère qui cogne et rebondit,
résonnant jusque dans la cage d'escalier. Des échos profonds, cardiaques, et le rebond. Mon enfance est marquée parce métronome. C'est ainsi que j'ai appris le contrôle du ballon.
Que lire après Adieu au foot : Quatre-vingt-dix-récits de une minuteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
90 fragments enchantés de passion du foot par l'un des plus grands poètes italiens contemporains.

Publiée en 2010, cette belle curiosité est l'oeuvre de Valerio Magrelli, généralement considéré comme l'un des plus grands poètes italiens contemporains.

Ces 90 récits d'une minute (ou un peu moins, ou un peu plus) content, à la vitesse exacte d'un match de football, l'histoire d'une passion vécue par l'auteur, abordant toutes les époques de sa vie, d'enfant, de joueur amateur, de joueur du dimanche matin, de supporter et de père, tout cela en ordre soigneusement dispersé, autour du football.

Même sans être fan de ce sport, l'intelligence et la sensibilité de l'écriture de Magrelli impressionneront.

"Entre-temps, mon fils grandissait, et je l'emmenai dans un jardin public pour essayer des gants et des chaussures à crampons qu'il avait reçus en cadeau. Je crois que les chaussures, il ne les mit plus, après cette première fois. Il se sentait ridicule dans cette posture, sur la pointe des pieds. Il ne manque plus que le tutu, me disait-il. Je compris, à partir de là, qu'il en avait fini avec le foot, je veux dire avec le foot illimité, celui des stades à perte de vue, ceux où il faut agripper le terrain, à la force des crampons et du souffle. Par ailleurs, à vrai dire, le terrain m'avait toujours fait peur, à moi aussi. Pour ce qui est de jouer, j'y jouais, mais il était vraiment trop immense, et toujours peuplé d'ailiers véloces. Qu'est-ce que je faisais là, immobile, perdu dans ces étendues parcourues d'adversaires jaillissants ?" (4e minute de la 1ère mi-temps)

Et comme un clin d'oeil en passant au "Palombella Rossa" de Nanni Moretti : "Cette histoire de dessous d'escalier, de tiroirs secrets, de débarras cachés m'en rappelle une autre, plus domestique. Durant des années, je me suis entraîné au water-polo, la nuit, dans les sous-sols d'un stade. Cela peut paraître étrange, mais juste au-dessous de la pelouse, il y avait les salles de sport et la piscine, pour nous, les Amphibiens, le peuple du chlore. Une nuit seulement, nous assistâmes au miracle. Juste au bout du couloir lugubre conduisant au bassin, une lumière très vive s'alluma soudain. Nous regardâmes, tous autant que nous étions, par une espèce de meurtrière horizontale, et finalement nous vîmes.
Nous vîmes une pelouse vert émeraude, immense, qui brillait sous les projecteurs, et vingt-deux footballeurs immaculés qui prenaient place pour jouer. Aucun spectateur, à part nous, les Souterrains, et pour peu de temps. Au bout de quelques minutes en effet, la femme de ménage décida de nous chasser. Mais en tout cas, nous pouvions être sûrs d'une chose : au-dessus de nous, là-haut, existait une forme de vie aérée et bariolée, différente, bien différente du noir-bleu ciel de notre sous-sol."
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Un joueur avisé et plein d'expérience vient de me subtiliser par une feinte et un geste technique jouant sur les sentiments, ce "ballon" que je pensai tenir en sûreté dans ma zone; soyons beau joueur, il méritait ce trophée.
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Bel oeuvre poétique.....
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critiques presse (1)
Lexpress
12 juin 2012
Le rapport de ce Romain au ballon rond, cérébral et enfantin, lui a inspiré un récit de sa vie sportive, rythmé comme un match. Edifiant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C’est vrai, on en voit de toutes les
couleurs. La dernière en date
concerne un gardien de but allemand
de première division. Je me suis
toujours demandé ce qui peut arriver
quand on est obligé de rester debout devant
quatre-vingt-dix mille personnes,
pendant trois quarts d’heure. A la fin, ce
joueur a satisfait ma curiosité : il devait
juste faire pipi. Mais comment s’y prendre,
quand un stade entier vous regarde, sans
compter des dizaines de caméras de té-
lévision ? Il faut croire qu’il n’en pouvait
plus, si bien que, en catimini, dès que le
moment propice est arrivé, il s’est éloigné
des buts et là, devant tout le monde mais
accroupi derrière les panneaux publicitaires,
il s’est soulagé. On aurait dit un chien
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Combien différente, la star que je
vis jouer lors d’un match de tournoi
de jeunes ! Naturellement, le
vrai spectacle était ses parents, agrippés
au grillage qui les séparait de lui, hysté-
riques et cruels. Mais, c’est bien connu,
cette masse dynamique, ce moteur névrotique
ne peut cesser de tourner à plein
régime. Et puis il y avait les enfants, entraînés
et diligents. Jusqu’à ce que je voie
le champion.
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Isolé, auréolé, pleinement
conscient de sa supériorité, il trottinait à
mi-terrain, concentré, attendant d’être cé-
lébré. Et tous, amis, adversaires, spectateurs,
ne manquaient pas de le faire, invariablement.
Il avait un air de suffisance sévère,
hiératique et même contrariée, qui tranchait
bizarrement avec son âge. Plus qu’à
un athlète, il ressemblait à un prophète.
Et quelle fluidité dans les gestes !
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C’était une série de tout petits chocs,
et lui, raide comme un piquet, douloureusement
tendu, il essayait de résister
jusqu’au chiffre établi. On va jusqu’à dix ?
Vingt ? Il devait avoir cinq ans et sortait
de cet effort à la fois éprouvé et heureux.
C’était des gouttes, des médicaments pour
le préparer au jeu du foot, et ils agissaient
lentement, comme des vitamines, des
compléments minéraux.
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Mon fils est un supporter ! Et dire
qu’il avait peur du ballon… Peur ;
peur. Alors, pour le guérir de
cette vilaine maladie, je le plaçais devant
moi, au garde-à-vous, et je commençais
les cataplasmes. Il s’agissait de le frapper
légèrement avec le ballon, sur la poitrine,
à moins de cinquante centimètres de distance
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Video de Valerio Magrelli (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valerio Magrelli
Avec Antonella Anedda, Michel Deguy, Jacques Demarcq, Benoît Casas, Andrea Inglese, Sophie Loizeau, Valerio Magrelli, Claude Mouchard, Guido Mazzoni & Martin Rueff
Andrea Zanzotto est né il y a cent ans et mort il y a dix. Ce double anniversaire, marqué par d'importantes publications posthumes, Erratici, disperse e altre poésie (1937-2011 – Francesco Carbognin éd., Mondadori, 2021), Traduzioni, trapianti, imitazioni (Giuseppe Sandri éd., Mondadori, 2021) est l'occasion de nombreuses célébrations en Italie comme en France. Dans le cadre d'un colloque de trois jours, « Zanzotto europeo, la sua poesia di movimento » (25-27 novembre 2021), organisé par Giorgia Bongiorno, Laura Toppan, Andrea Cortellessa et Martin Rueff, la Maison de la Poésie accueille cette soirée exceptionnelle. Des poètes de France et d'Italie évoqueront la figure d'Andrea Zanzotto, l'importance de son oeuvre, la fécondité de son héritage.
Le programme du colloque est consultable sur le site de l'Institut Culturel Italien
À lire – Andrea Zanzotto, Venise, peut-être, trad. de l'italien par Jacques Demarcq et Martin Rueff, éd. NOUS, 2021.
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