Comme une montagne de camphre : Enseignements de Ramana Maharshi et Annamalaï Swâmî

Le bonheur est la nature même du Soi ; le Soi et le
bonheur ne sont pas distincts. Le bonheur ne se trouve
dans aucun objet du monde.

Ce n'est pas la fonction de ceux qui se consacrent à une recherche spirituelle que de prendre soin du monde et de changer le cours des choses. Le monde n'est qu'un grand jeu de mayâ. Si vous vous empêtrez dans les activités du monde, vous vous retrouverez pris au piège de mâyâ, dans l'impossibilité de vous voir tel que vous êtes et de voir le monde tel qu'il est. Le monde change tout le temps. Parfois les conditions de vie de certaines personnes sont favorables. À d'autres moments, elles ne sont pas bonnes. S'il y a autant de chaos dans le monde, c'est parce qu'il est toujours en état de flux. Mais le témoin de ce monde changeant - c'est-à-dire vous-même - est toujours en paix, jamais troublé. Allez, dans cet état de témoin et soyez-y paisible. On ne peut vraiment rien faire pour ce monde.

Arrêter de penser que nous sommes étrangers à Dieu, c'est voir Dieu. La chose la plus surprenante en ce monde, c'est la pensée : « Je suis différent de Dieu. » Il n'y a rien de plus surprenant que cela.

La racine de l'illusion est la pensée qui, ignorant le Soi, dit: « Je suis ce corps ». Après s'être élevée, cette pensée se développe rapidement en une myriade de pensées, et cache le Soi. La réalité du Soi ne brillera que si toutes ces pensées sont supprimées. Ce qui reste ensuite n'est que Brahmânanda [la félicité de Brahman].

Quand vous voyez que tout est votre propre Soi, qui pou- vez-vous condamner, qui voulez-vous louer ? Pour qui pouvez-vous éprouver de la haine ? Si vous ne voyez pas de défauts ni de fautes, vous demeurez toujours en paix, sachant que tout est votre Soi.