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La Belle du Caire est un autre roman social de Naguib Mahfouz. Il n'a peut-être pas la même envergure que d'autres de ses oeuvres mais le résultat est le même. On y présente une jeunesse estudiantine un peu désoeuvrée, qui achève son parcours universitaire mais seuls quelques privilégiés peuvent espérer trouver un emploi bien rémunéré. Et cela, pas sans contacts ou, à tout le moins, sans argent. Mais comment «acheter» une position sans emploi. C'est un cercle vicieux. Ainsi, cette société égyptienne de la première moitié du XXe siècle est corrompue et, si on se fie à l'histoire récente récente, elle l'est restée un bon moment. Dans tous les cas, l'auteur a bien su la reconstituer à travers une multitude de petits détails.

Mais, dans La Belle du Caire, cette société corrompue ne sert que d'arrière-plan. Ce qui importe, ce sont les étudiants. Certains sont plus chanceux que d'autres, plus riches, plus brillants, en couple. Ce n'est pas le cas de Mahgoub Abd el-Dayim, qui envie ses camarades. À travers ce jeune homme, aux parents malades et sans soutien financier, on se rend compte que la jeunesse est partout pareille : elle recherche l'amour, un emploi, l'aisance financière, le succès, une position dans le monde. Et, pour y arriver, Mahgoub doit accepter un marché scrupuleux. Tout le long du roman, je pouvais comprendre ce jeune homme mais, malheureusement, il ne me paraissait pas sympathique alors je n'ai pas suivi ses aventures avec autant d'intérêt que je l'aurais espéré. N'empêche, j'ai quand même apprécié cette lecture.
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« Les soucis d'un jeune homme qui quitte sa tenue d'étudiant pour affronter seul, surtout dans le cas de Mahgoub, ce géant masqué, fort de toutes les chances de bonheur et de tous les aléas du sort, que l'on nomme avenir. »

La Belle du Caire de Naguib Mahfouz est un somptueux roman sur le Caire des années trente. Il dépeint la condition des femmes et plus largement de l'évolution de la société gangrénée par les passe-droits dans la fonction publique et les faits du prince. Sans parler des pauvres qui sont parfois devant des choix cruels pour survivre. Ce livre dépeint des personnages qu'il me sera difficile d'oublier tant la plume de l'auteur nous fait entrer dans les esprits avec finesse et profondeur, dans les méandres de la conscience. Cruels dilemmes ! Je comprends toutefois qu'un ventre affamé puisse conduire à voir les choses de travers.

« Il niait à la fois le bien et le mal et rejetait la société qui les avait inventés. Il croyait en lui seul. Il y avait, certes, le plaisir et le douloureux, l'utile et le nuisible, mais le bien et le mal ? de vaines chimères ! »

Bien évidemment j'ai eu du mal à supporter le caractère du personnage principal et pourtant j'ai eu de la peine pour lui. Mahfouz est un auteur d'une sensibilité et d'une intelligence qui pousse très en avant l'introspection. J'aime beaucoup. Une petite préférence pour Vienne la nuit mais seulement au regard des personnages dépeints.
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J'ai posé mes valises en Égypte et j'ai découvert pour la première fois un livre de Naguib Mahfouz. Avec La belle du Caire, on plonge dans les années 30.

Nous faisons la connaissance de plusieurs jeunes étudiants venus de tous les milieux sociaux et qui ont tous des avis différents sur la société égyptienne qui est en pleine mutation.
Mais l'intrigue tourne principalement autour d'une jolie jeune fille qui entretient une liaison. Pour éviter un scandale, on l'a mari avec un des étudiants qui est pauvre et qui accepte pour l'argent.
"N'y a-t-il pas dans le succès amoureux la même jouissance, la même fierté que dans le triomphe guerrier? "

On découvre un monde fait de corruption, un monde sans scrupule. Mahgoub Abd el-Dayim, l'étudiant pauvre, est absolument détestable et ma lecture n'a pas toujours été facile.

L'écriture de l'auteur est belle et le livre très bien écrit. Il décrit avec précision l'époque et la société égyptienne. On se sent transporté et ce roman m'a donné envie d'en découvrir d'autres.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Quatre jeunes étudiants terminant leurs études refont le monde et discutent de leur avenir, leurs choix de vie, leurs ambitions, leurs opinions politiques et les filles.
Le temps d'un été, leurs chemins se séparent. L'un d'entre eux, Mahgoub, refusant de vivre dans la pauvreté accepte un bon emploi de fonctionnaire à condition qu'il épouse la maîtresse de son patron. Son ascension est fulgurante grâce à ses 'cornes en or' mais la chute sera tout aussi spectaculaire.
Toujours autant de génie et de finesse de la part de Naguib Mahfouz pour dénoncer un système de corruption pourri jusqu'à l'os. Même si cela date de 1930, c'est tout aussi transposable aux régimes politiques arabes actuels pré et post révolutionnaires.
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L'amoralité est un des fils conducteur de ce roman, l'un des plus vils penchants qui sert aux plus ambitieux desseins.
Le thème central de ce roman dépeint avec force et fracas les terribles conséquences qui peuvent découler de nos actes. le pouvoir, l'argent, l'amour sont des caractéristiques sociales qui font rêver. Les protagonistes sont prêts à tout pour arriver à leur fin quelle qu'en soit la chute, et quelle chute !
Beau traité et belle découverte que ce roman.
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L'ascension et la chute fulgurante d'un jeune diplômé égyptien ayant érigé l'égoïsme comme idéal de vie. Mahgoub Abd el-Dayim est un jeune homme pauvre mais dévoré d'ambition. Sa devise est "baste...". Il ne croit en rien sinon à lui-même. Il n'hésitera pas à trahir un de ses amis en épousant la jeune fille dont ce dernier est épris. D'ailleurs il;n'y a pas de trahison quand il n'y a pas d'amitié!!! Ce mariage avec une jeune fille pauvre mais la maîtresse d'un homme riche et en vue est le piédestal qui doit le lancer. Après avoir renié et laissé ses parents dans la misère, Mahgoub sera victime de son ambition et d'un adversaire plus coriace, plus corrompu que lui.
Une critique de la société égyptienne des années 30, de la corruption qui y règne, de son hypocrisie. Naguib Mahfouz parle de la difficulté voire l'impossibilité pour des jeunes gens méritants de trouver leur place sans cooptation.
Des 4 jeunes étudiants tout juste sortis de l'Université du Caire, lequel sortira de la pauvreté sans compromission ???
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Je termine "La belle du Caire".
Un roman sur l'amour, le désir et la jalousie. Un roman sur la corruption érigée en art de vivre. Corruption des âmes, des sens, pour parvenir au plus haut cynisme. Une négation nietzschéenne de l'homme? L'avilissement de ses espoirs comme ultime but qu'il puisse se fixer pour atteindre ce qu'il pense mériter, ce qu'il pense qu'on lui doit. Au delà de cette histoire d'amour impossible parce que dénaturée dès le début, quel horizon existe pour le héros que celui d'une fuite en avant, avec un réalisme conscient de ce qu'il peut en attendre. Ne se dit-il pas que sa plus grande crainte est de terminer "petit fonctionnaire" à Assouan. Pour avoir souhaité, et tant insisté et se montrer obséquieux, cynique, et amoral (en un sens), c'est une façon de dépeindre la corruption d'une société à laquelle nous invite Naguib MAHFOUZ, concluant par l'empreinte du destin, oublié de ses personnages, mais d'une certaine manière, qui les ramènera à ce qu'ils sont.
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Magnifique livre, avec en toile de fond (ou en sujet principal) le système égyptien, avec ses luttes de pouvoir, ses hiérarchies sociales, sa corruption endémique, la chappe de plomb entretenu par le système machiste... Et en sujet principale (ou en toile de fond) une belle histoire d'amour qui finit mal. Pauvres égyptiennes !!
Réaliste, profond, un beau livre, même si j'ai de loin préféré le passage des miracles.
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(29/05/2016)

Ce qui est intéressant avec Naguib Mahfouz, c'est que ses romans ne sont pas de simples histoires capitvantes et distrayantes : ils permettent également d'explorer la société égyptienne et de donner des leçons de vie, sans aucun jugement mais en invitant simplement à méditer.

Dans cet ouvrage, Naguib Mahfouz raconte l'histoire d'un étudiant pauvre prêt à bafouiller toute règle, convention, principe, pour arriver à ses fins. Il acceptera ainsi de se marier avec une jeune femme de "basse condition" qui a "fauté" avec "l'honorable" Qasim bey. En échange, il sera logé et obtiendra un bon poste ... Il devra 'juste' accepter de "partager" son épouse avec Qasim bey ...

Le décor ainsi planté en dit long sur l'ambiance du roman : jalousie, indignité, ingratitude, corruption, hypocrisie, perversité, superficialité, avarice, "course aux richesses". le mal paye-t-il ? Est-il possible d'étouffer les appels de sa conscience ? le jeu en vaut-il la chandelle ? Qu'est-ce qui compte dans la vie ?

Comme dans tous les romans de Naguib Mahfouz, on en ressort avec une profonde compassion pour l'être humain, malgré tous ses défauts, et également pour l'Égypte et les Égyptiens. On s'interroge sur ce qui pousse l'être humain à tomber dans les pires travers et on en conclut qu'il s'agit principalement d'un problème de faiblesse et d'ignorance, faiblesse de l'humain et faiblesse d'une société qui corrompt ses enfants. On déplore mais on ne juge pas.
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Un livre sur l'ambition et le désir de s'en sortir à tout prix. Faire fi des règles morales et sociales, se jouer de tout et de tous, et en être secrètement fier. Voici un livre qui met mal à l'aise en montrant l'impossibilité de conjuguer ascension sociale et honnêteté, opulence et moralité.
Même s'il n'est pas le meilleur livre de Naguib Mahfouz (je lui ai de loin préféré La Chanson des gueux), j'y ai retrouvé avec plaisir sa plume simple et factuelle, qui dit et décrit sans détour une société qui se cherche dans l'Egypte des années 30.
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