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Critique de soleil


Le contenu de ce livre est un entretien entre Gamal Ghitany, écrivain égyptien né en 1945, et Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature, né en 1911. Il ne s'agit pas vraiment d'un ping-pong verbal entre ces deux hommes, Gamal Ghitany laissant longuement la parole à son interlocuteur. le jeu des questions-réponses n'existe donc que brièvement au début du livre.

Naguib Mahfouz aborde certains thèmes tels l'enfance, ses débuts d'écrivain, les corrélations entre certains de ses personnages et certains de ses contemporains, la politique…..On découvre combien Gamaliyya le quartier de sa prime enfance fut celui qu'il préféra parmi les autres où il vécut par la suite. Il y resta jusqu'à l'âge de 12 ans pour déménager à Abbassiyya mais ce quartier était plus emblématique d'une classe moyenne alors que Gamaliyya était beaucoup plus varié et lui plaisait d'avantage. Il redit l'importance des ruelles, de ce que l'on devine des bâtisses et ceci se retrouve d'ailleurs dans ses romans. Il y a finalement beaucoup de thèmes développés de façon succincte dans ce court texte.

Je retiens qu'il était casanier car il avoue avoir épousé une femme qui n'avait quasiment pas de famille car il détestait ces réunions familiales imposées socialement et ne pas avoir à recevoir ou à se déplacer lui convenait très bien. D'ailleurs hormis le Claire et Alexandrie, il ne voyageait pas dans le pays ni même ailleurs. Il ne se rendit qu'en Yougoslavie et au Yémen. Il n'alla même pas chercher son prix Nobel de littérature à Stockholm : il envoya ses filles à sa place. Il faut aussi replacer l'homme dans son contexte car pour ceux qui sont nés au tout début du 20ème siècle, la mobilité géographique ne faisait pas vraiment partie du quotidien ou des mentalités.
Je me demande si le contenu du livre n'a pas été amputé à la fin car cela se termine de manière abrupte comme s'il manquait des pages. Quoiqu'il en soit, ce fut un plaisir « d'entendre » cet homme que j'aime profondément et qui est mon écrivain préféré.

J'aurais encore tant d'autres choses à vous dire de ses romans.

Lorsque je lis une de ses anecdotes au sujet du mariage d'un ami copte et où l'on se rend bien compte qu'il dit « copte » comme il aurait dit « blond » ou « chauve », on ne peut être que consternés de voir que ces coptes ne font plus partie des relations amicales, sociales, qui existaient entre eux et les musulmans.
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