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EAN : 9782021359961
416 pages
Seuil (08/02/2018)
3.75/5   12 notes
Résumé :
La quatrième aventure du privé Makana, ex-flic soudanais exilé politique au Caire, démarre dix-huit mois après l’offensive américaine sur l’Irak de Saddam. La rue bruisse de colère, mais dans le milieu de l’art les trafics continuent. Un riche marchand, Aram Kasabian, s’intéresse à des tableaux escamotés par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Une œuvre inestimable de l’expressionniste allemand Franz Marc aurait été volée à Bagdad par le colonel irakien Kh... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

Quatrième polar de Parker Bilal, écrivain anglo-soudanais dont le vrai nom est Jamal Mahjouble Caire, toile de fond est aussi le quatrième volet du détective privé Makana, ex-flic soudanais intègre devenu exilé politique au Caire.

Makana, est appelé par un riche marchand d'art, Kasabian qui lui demande de retrouver la trace d'un colonel irakien, al Samari, réputé pour avoir été un vrai tortionnaire, détenteur supposé d'un tableau expressionniste allemand, à la valeur exorbitante. le privé va dès lors rencontrer, tout au long de son enquête, des personnages assez rocambolesques qui l'aideront à percer le mystère de ce colonel irakien.

Le contexte politique singulier- on est ici à l'approche de la première guerre du Golfe, consécutive à l'invasion du Koweït par les troupes de Saddam Hussein- accentue l'atmosphère oppressante et plante parfaitement le décor de scènes d'un réalisme et étonnant avec une plongée dans le Caire qui fait parfois penser à l'excellent le Caire Condentiel sorti l'an dernier.

Ce portrait sans fard de la société égyptienne n'empêche pas l'auteur de soigner aussi bien l'action que le rythme de son roman, avec une intrigue haletante, menée tambour battant et avec un dénouement au double twist particulièrement étonnant..
Un excellent polar dépaysant et très réussi !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce roman policier exotique par le lieu où il se déroule (Le Caire) et le protagoniste principal (un ex-flic soudanais) est semblable par la narration à de multiples romans du genre : un anti-héros désabusé, ayant perdu brutalement sa famille, ce qui le pousse à enquêter chez tous les malfrats, puissants ou pas, du pays dans lequel il a dû s'exiler et à croire retrouver dans les traits d'une prostituée ceux de sa fille disparue.
C'est la quatrième aventure de Makana (le fameux enquêteur) mais je ne suis pas certaine d'avoir envie de lire les autres.
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Mon attirance pour les polars exotiques m'a permis de découvrir un nouvel auteur. Parker Bilal de son vrai nom Jamal Mahjoub est anglo-soudanais et il a déjà écrit six romans chez Actes Sud. Ce qui est déjà un gage de qualité. Sous son pseudonyme, il fait vivre un ex-policier soudanais qui a perdu femme et enfant dans son pays. Un pays qu'il a du quitter pour survivre. Il a émigré au Caire où il vit chichement comme détective.
On se prend très vite d'empathie pour cet homme, handicapé par son existence passée, perturbé dans ses souvenirs, considérant avoir une grande responsabilité dans la disparition des siens. Dans cet opus, dont le titre n'incite pourtant pas à l'achat ni à la lecture : le Caire, toile de fond (le quatrième avec son héros), Makana est embauché par un riche marchand d'Art. Son rôle, retrouver un ancien colonel de Saddam Hussein qui aurait dérobé nombre d'oeuvres escamotés pendant l'invasion du Koweit. Des tableaux inestimables et nombre d'objets de valeur que ce bandit de grand chemin, faisant partie du jeu de cartes où sont fichés et mis à prix toute la clique de Saddam, recherché aussi pour ses exactions, aurait spolié. Bien sûr, l'homme est protégé par les politiques et se protège avec de nombreux gardes du corps. Mais beaucoup d'autres personnes que Makana entrent dans la danse. Des mercenaires, un autre flic, tous américains, des mafieux cairotes, cherchent aussi à s'approprier qui l'Irakien Khadim Al-Samari, qui le trésor. Makana donc, tel un équilibriste, marche sur un fil enflammé pieds nus. Des protagonistes (le marchand d'art, un dealer fouineur) disparaissent et meurent torturés, mais le privé continue sa quête avec une intelligence très fine et un courage qui frise la témérité ou l'inconscience, d'autant qu'il s'est pris d'affection pour une jeune prostituée qui lui rappelle par trop sa fille disparue.
La dernière partie sera animée et connaîtra quelques rebondissements surprenants et sanglants. Très bien écrit, ce roman incite à suivre Makana sur les chemins de son enquête. le Caire, ses quartiers pauvres plus qu'huppés, la vie journalière dans cette mégapole cosmopolite, la nourriture particulière, tout s'additionne pour donner un coktail savoureux, odorant mais aussi mystérieux et détonnant à ce livre de Parker Bilal qui a l'art de la narration et des rencontres puisqu'il a vécu non seulement au Caire, mais à Kartoum, Londres, Sheffield, Paris, Aarhus, Barcelone avant de poser ses valises à Amsterdam.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Kasabian parlait avec autorité. Le marché de l’art local avait peu de secrets pour lui. Aucun objet de grande valeur ne pouvait être en circulation sans qu’il en ait eu vent. Makana avait mené sa petite enquête avant de venir, d’où il ressortait que non seulement Kasabian était respecté mais qu’il était un client avisé et rusé. Sous des dehors lisses et décontractés se cachaient un homme d’affaires impitoyable et un redoutable négociateur. Il avait aussi des protections politiques, des amis haut placés – tels que Qasim, à n’en pas douter. Il suffisait de jeter un coup d’œil sur la liste des invités pour s’en rendre compte.
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« Nos frères irakiens souffrent terriblement. Cette guerre vise non seulement à s’approprier leurs richesses et leurs ressources naturelles, mais à détruire leur passé. Le ministère du Pétrole est le premier endroit que l’armée américaine a sécurisé. Quelle surprise, hein ? Et le dernier a été la Bibliothèque nationale de Bagdad. Le Musée national a été pillé. Des milliers d’antiquités ont disparu. Tout le monde s’en fiche. Apparemment, des collectionneurs privés, aux États-Unis, font pression sur le Pentagone pour qu’il assouplisse la législation interdisant la vente à l’étranger d’éléments du patrimoine irakien. Incroyable, non ? Ils exigent moins de protection. Tu peux me croire, le but est d’effacer la culture d’un peuple. Si tu enlèves à une nation sa littérature et son histoire, qu’est-ce qu’il lui reste ? Rien. Un peuple que tu peux contrôler. En l’espace d’une génération, la mémoire est perdue. »
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En 1936, Hitler a ordonné que l’art moderne soit banni des musées allemands. Le Führer, comme vous le savez peut-être, était lui-même un peintre amateur, mais très traditionnel. Il détestait l’avant-garde. À ses yeux, le développement des formes antiacadémiques telles que l’expressionnisme était dégradant pour l’esprit allemand. » Kasabian haussa les épaules. « C’était un petit bonhomme aux idées très conservatrices. Il n’aimait pas le changement. Il associait cet art nouveau à une interférence juive dans la civilisation allemande. Il a donc confisqué des milliers de tableaux en s’arrangeant pour les faire exposer publiquement, dans le but de les ridiculiser en même temps que leurs auteurs – juifs, naturellement, pour la plupart. “L’art dégénéré”, comme il l’appelait,menaçait de corrompre l’esprit des braves gens en leur donnant à voir des images malpropres, impures.
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Le marché de l’art local avait peu de secrets pour lui. Aucun objet de grande valeur ne pouvait être en circulation sans qu’il en ait eu vent. Makana avait mené sa petite enquête avant de venir, d’où il ressortait que non seulement Kasabian était respecté mais qu’il était un client avisé et rusé. Sous des dehors lisses et décontractés se cachaient un homme d’affaires impitoyable et un redoutable négociateur. Il avait aussi des protections politiques, des amis haut placés – tels que Qasim, à n’en pas douter. Il suffisait de jeter un coup d’œil sur la liste des invités pour s’en rendre compte.
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L’occupation d’un autre pays arabe par une puissance occidentale, chrétienne de surcroît, mettait tout le monde mal à l’aise. Le gouvernement faisait de son mieux pour refléter le sentiment général, le président publiant des communiqués de sympathie envers le peuple irakien et réclamant la restauration du régime le plus vite possible. Rares étaient ceux qui voyaient dans cette attitude autre chose que du théâtre amateur visant à calmer le bon peuple sans mécontenter les Américains.
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