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Critique de Bequelune


Comment ais-je pu ignorer jusqu'en 2017 l'existence de Bernard Mahoux ? L'auteur est albigeois. Cela le prédestinait peut-être à écrire sur les Cathares, ces « bonshommes » que leurs contemporains nommaient « Albigeois », en référence à l'une des villes foyers de l'hérésie. Je suis tombé sur La Danse du Cathare dans une brocante de livres à Rodez. C'est le 1er tome d'une trilogie sur Raimon-Roger Trencavel, seigneur de Carcassonne et de Béziers, qui a vécu à l'époque de croisade française contre le sud occitan. Il existe une première trilogie, que je n'ai pas lu, qui raconte la génération précédente de la famille Trencavel, et les tensions entre le comté de Toulouse et celui de Carcassonne. La lecture de la première trilogie n'est pas nécessaire à la compréhension de la deuxième, et je me suis lancé avec plaisir dans ce roman rapide, dense et plaisant sur l'Occitanie des années 1200.

L'écriture de Mahoux est assez directe, et ne s'embarrasse pas de trop de descriptions. Actions rapides, dialogues ciselés et souvent drôles, le roman se lit vite, les chapitres s'enchaînent avec efficacité sans qu'il y ait, pourtant, de suspense insoutenable. L'auteur, il me semble, arrive bien à nous plonger dans un monde connu puisque les villes de ce Moyen-Âge sont les mêmes qu'actuellement, mais où pourtant tout est différent. Ni Carcassonne ni Toulouse ne sont alors françaises, et tout le monde est fier d'être issu « des pays d'Oc » où la religion cathare, le chant des troubadours, une féodalité souple et une tolérance forte à l'égard des Juifs font de ce morceau d'Europe un coin à part à l'époque. L'usage, classique mais efficace dans ce genre de bouquins, de mots occitans (oustal, trobar, bordeau...) vient rajouter de la sincérité au récit et aux dialogues. Un petit lexique en fin d'ouvrage reprend ces mots pour ceux qui ne seraient pas familiers des termes (certains sont toujours utilisés en 2017 dans les campagnes du sud-ouest.

Bref, j'ai bien aimé les aventures de ce Raimon-Roger, réinventé dans la fiction mais dont la trame s'appuie sur les connaissances historiques ! On croise des troubadours ayant réellement existé, et Mahoux leur fait chanter les canso parvenu jusqu'à nous (coucou, Peire Vidal). Une mention spéciale pour le personnage de Frézoulet qui m'a souvent fait rire.
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