Toi
Elle vint —
d'un coup d'œil
sérieux,
sous le rugissement,
la carrure,
devina simplement le gamin.
Elle prit
son cœur pour elle seule,
et simplement
s'en fut jouer,
comme une fillette au ballon.
Et chacune —
comme devant un miracle —
ici une dame s'en mêle,
là une demoiselle :
« En aimer un comme ça ?
Mais il vous renverserait !
Probable que c'est une dompteuse !
Possible qu'elle sort du Zoo ! »
Et moi je jubile.
Il n'y en a plus —
de joug.
Perdant la tête de joie,
je sautais,
comme un Indien à des noces bondissant,
tant je me sentais gai,
tant je me sentais léger.
Je t'embrasse, je t'embrasse, je t'embrasse, je t'embrasse. Ecris, écris, écris.
Tu comprends, évidemment, que sans toi un homme cultivé est incapable de vivre. Mais si cet homme a un minuscule petit espoir de te revoir, il sera très, très gai. Je serais heureux de t'offrir un jouet dix fois plus gros, pourvu qu'ensuite tu souries.
J'ai cinq de tes petits bouts de papier, je les aime terriblement, un seul me chagrine, le dernier, qui ne porte que "Vollossik, merci", alors que les autres ont une suite, et ce sont ceux-là mes préférés.
Une terre où l'air est sirop d'orgeat,
on la quitte et l'on tourne, et l'on court,
mais la terre avec laquelle ensemble on gela,
jamais ne peut s'en rompre l'amour.
(Moscou, 26 octobre 1921)
Mon Cher, Mon chéri, Mon Aimé, Mon adoré Lissik !
Je profite du voyage de Vinokour pour t'écrire une vraie lettre. Je m'ennuie, je me languis de toi - et comment ! - je ne sais où me mettre (aujourd'hui surtout !) et ne pense qu'à toi. Je ne vais nulle part, je tourne en rond, je regarde ton armoire vide, rien ne peut être plus cafardeux qu'une vie sans toi. Ne m'oublie pas, pour l'amour du Christ, je t'aime un million de fois plus que tous les autres pris ensemble. Je n'ai d'intérêt à voir personne, je n'ai envie de parler à personne, sauf à toi. Le jour le plus joyeux de ma vie sera celui de ta venue. Aime-moi, détanka. Fais attention à toi, détik, repose-toi, écris si tu n'as pas besoin de quelque chose. Je t'embrasse, t'embrasse, t'embrasse, t'embrasse, t'embrasse, t'embrasse, t'embrasse,, t'embrassse, t'embrasse, t'embrasse, t'embrasse, t'embrasse, t'embrasse, t'embrasse et t'embrasse,
Ton (dessin d'un chien)
Si tu ne m'écris rien sur toi, je deviendrai fou.
Ne m'oublie pas. Aime-moi.
"On dit que le génie et le mal sont incompatibles et pourtant ici, à Rostov, ils ont fusionné". En clair, cela veut dire qu'il y a quelques mois les canalisations d'égouts et les conduites d'eau ont crevé et ont été raccordées en une conduite unique !
Je t'aime un million de fois plus que tous les autres pris ensemble.
A présent, je ne t'aime même plus, je t'adore.
A un certain moment, j'ai cru (quand les lettres n'arrivaient pas) que tu étais partie pour me quitter. Mais après les dernières lettres, je me suis épanoui. Et j'ai pour toi les sentiments les plus merveilleux. Écris. Je t'embrasse 10 000 000 de fois.
PRINTEMPS
Les neiges déjà tournent en salive,
La ville a ôté son hiver.
Voilà qu'à nouveau le printemps arrive,
Sot et bavard comme un Junker.