J’écris sur ta blondeur tant qu’il y a des choses à dire
J’écris sur ta blondeur tant qu’il y a des choses à dire, tant qu’il y a des choses à en dire elle reste blonde, sinon elle s’éteint de sa belle extinction/et m’envoie sur les roses. Je maintiens seulement un état de blondeur dans la langue, pas une tonalité, pas un concept. Je maintiens seulement un état de disponibilité maximum dans les mots, de désœuvrement généralisé, de désistement quasi ultime dans le pouvoir qu’ils ont de nommer/ les mots, comme au coin d’une rue on se tient dans la seule position de voir une voiture passer, je ne pars à la recherche d’aucun renseignement précis, et d’ailleurs tout le texte n’a pas à être examiné.
Je cherche le poème-à-phrases
Je cherche le poème-à-phrases. Je cherche les phrases du poème-à-phrases sur lequel on pourrait tenir sans chavirer (chavirer me revient comme un souvenir de syllabes). On les réunirait peu à peu comme des planches de manière à former une espèce de plaque, de plate-forme au-dessus de la masse en mouvement de ce qu’on n’écrit pas, de ce qu’on ne peut pas écrire, mais qui bouge et résiste, une façon de se poser dessus/d’y faire la planche pour lui échapper, de lui échapper par contact, par adhérence, par flottaison, par la sorte d’étrange charité horizontale/de surface qu’on lui fait en écrivant autre chose.