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Le titre anglais de ce livre : "Kafka for the beginners", soit : "Kafka pour les débutants", évoque bien le concept de ce livre original, à la fois essai et biographie.

Un roman graphique qui revient sur la personnalité de l'écrivain praguois.
Ô combien complexe cette personnalité; rapport ambigu avec le judaïsme et sa propre judéité, père omniprésent qui écrase Kafka, angoisses et névroses de toutes sortes.

Mairovitz et Crumb, dont le dessin noir & blanc sert admirablement le propos, s'attardent également sur l'oeuvre de Kafka, ses écrits célèbres tels que la métamorphose, sont replacés dans le contexte dans lequel Kafka les a conçus.

Un ouvrage dont la lecture est hautement recommandée pour ne plus employer à mauvais escient le
terme "kafkaïen" !
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Dans sa version originale, parue à New York en 1993, ce classique de la littérature dessinée était modestement titré Kafka for beginners – Kafka pour les débutants. Les auteurs signaient en fait le chef-d'oeuvre d'un genre qu'ils inventaient dans le même élan. Osmose idéale entre un récit factuel limpide et dense et une mise en scène graphique qui capte l'ambiance d'une ville (Prague au début du XXe siècle), les flambées mortifères d'une haine active (l'antisémitisme) et les aléas d'une existence criblée de faiblesses insurmontables : terreur du père, panique face aux femmes, autodénigrement perpétuel. En croisant cette réalité très documentée avec des coups de sonde éclairés dans les textes de Kafka, Mairowitz cerne l'homme et l'oeuvre en les délestant des clichés. Entre vignettes illustrant la vie quotidienne comme autant d'instantanés originaux et de relectures visuelles percutantes de scènes clés du Procès ou du Château, Crumb, de son côté, réinvente un univers où rayonne la sombre ironie kafkaïenne. Sa connivence avec Franz le maudit est éclatante. Elle débouche sur une réussite magistrale.
Jean-Claude Loiseau - Telerama n° 2984
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L’œuvre cauchemardesque héritée de Franz Kafka a alimenté bien de thèses et de débats parmi les intellectuels de notre siècle. A tel point que l''adjectif "kafkaïen" est passé dans le langage courant. Mais que signifie exactement ce terme trop souvent galvaudé ? Qui se cache derrière l'auteur fuyant ? On connait Kafka pour son angoisse de l'aliénation et son délire de persécution. En témoignent ses singuliers récits comme La Métamorphose, Le Procès ou La Colonie pénitentiaire. Mais au delà de ces aspects, Kafka est aussi réputé pour sa relation ambivalente aux femmes, sa relation complexe à la Tchécoslovaquie et son désamour, voire sa terreur pour la figure du père. Comment s'est écrite la légende kafkaïenne ? Comment la République tchèque a t-elle enfin reconnu son fils étrange ? Publiée pour la première fois aux États-Unis en 1993, cette étude biographique "for beginners" de David Zane Mairowitz se démarque des productions prolifiques sur Kafka par ses propos pertinemment documentés et ses illustrations uniques signées par Robert Crumb...

Kafka de David Zane Mairowitz, une biographie richement documentée

Nul n'est besoin d'être "kafkologue" pour savoir que Kafka était complexe sur bien de points. Comme le souligne David Zane Mairowitz grâce à l'ancrage de son travail dans le contexte politique et historique du ghetto de Prague pendant l'Empire, l'un des principaux facteurs de l'auto-dénigrement de Kafka vient pour une grande part de l'environnement socio-culturel dans lequel il a baigné toute sa vie. En effet, "Pour quelqu'un comme Kafka, Thèque de langue allemande, se constituer une identité claire n'était pas des plus facile. Il va sans dire que, pour un juif, la vie était un équilibre difficile à trouver dans un tel environnement. On s'identifiait d'abord à la culture allemande, mais on vivait parmi les Tchèques. On parlait allemand parce que c'était proche du yiddish et que c'était la langue officielle de l'Empire. Le nationalisme tchèque prenait l'ascendant sur la domination allemande et, de façon générale, les Allemands traitaient les Tchèques avec mépris. Et bien sûr, tout le monde haïssait les juifs." A cet égard, difficile de comprendre l'auteur sans s'attacher à cet aspect. Vient ensuite la question l'enfermement liée au ghetto de Prague, "cellule forteresse" de Kafka et le mythe antisémite du "meurtre rituel" qui plonge Kafka dans une "dualité entre la mélancolie la plus noire et l'humiliation de soi" presque toujours à l’œuvre dans ses récits. Citons encore la figure terrible du père contre laquelle Kafka n'a jamais osé se révolter (cf. Lettre au père qui contient en substance toute l'essence de la littérature kafkaïenne et qui n'a jamais trouvé son destinataire) et la relation ambigüe aux femmes de Kafka (cf. déni de ses désirs qu'il juge comme sales). Autant d'éléments fondateurs de la personnalité de Kafka que Mairowitz revisite en profondeur en s'appuyant sur des faits précis et sur l'étude poussée des textes de l'auteur praguois. Bref, une étude passionnante qui malgré quelques longueurs à mon goût (cf. la relation de Kafka avec les femmes) relève autant d'une démarche littéraire motivée que d'une démarche documentaire perspicace...

Kafka selon Robert Crumb, une biographie pertinemment illustrée qui magnifie l'étude de Mairowitz

Et parce que c'est toujours un exercice difficile que d'assurer une vraie cohérence entre le texte et les illustrations, on saluera vivement la superbe interprétation graphique de Robert Crumb, à la fois fidèle à l'esprit de l'univers kafkaïen et intelligente par la sélection des séquences illustrées... Pour conclure, voici un titre découvrir...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Au départ, je pensais avoir réservé une bande dessinée à la bibliothèque mais il s'agit d'une biographie illustrée de Frank Kafka. J'ai trouvé que les dessins de Robert Crumb illustrent particulièrement bien sa vie et son oeuvre, pleines de cauchemars et d'obsessions. La traduction n'est pas très bonne mais la chronologie permet à David Zane Mairowitz de présenter les principaux romans de Kafka en les resituant dans leur contexte (La métamorphose, le terrier, A la colonie disciplinaire, le procès, le château, Un artiste du jeûne, La lettre au père et Amérique), ce qui permet de mieux les comprendre et surtout de comprendre pourquoi il y a autant de fantômes dans la tête de Kafka.
J'ai bien retrouvé l'homme, génie perturbé (comme tout génie) présenté au musée qui lui est dédié à Prague où je suis allée le mois dernier. David Zane Mairowitz critique la récupération « touristique » de Kafka mais il serait dommage que l'oeuvre reste confidentielle, d'autant plus qu'en France il fait partie des auteurs étudiés pour le bac.
Et puis, il y a un problème sur la forme puisqu'il n'y a aucune pagination et donc aucun moyen de se repérer dans le livre, c'est la première fois que je vois ça.
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Crumb et Mairowitz nous livrent ici une biographie de Kafka sous la forme d'un roman graphique assez sombre, tourmenté, à l'image sans doute de l'auteur.

Nous sommes plongés dans ce qui sera la Tchécoslovaquie de la fin du XIXe et du début du XXe.

Cet ouvrage nous place au croisement de la biographie, de la tradition juive et de l'oeuvre de Kafka.

C'est pour moi, une très bonne introduction à son œuvre, même si pour certaines oeuvres, beaucoup de choses sont révélées ici. Donc attention pour ceux qui veulent lire Kafka à ne pas être spoilés 😉.

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Ouvrage hybride contenant du texte, parfois illustré d'image mais aussi des bandes dessinées, Kafka m'a permis de mieux découvrir l'oeuvre et la vie de ce maître de la littérature mondiale.
Instructif et plaisant donc. J'aimerais avoir entre mes mains des ouvrages similaires sur certains de mes auteurs fétiches.
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