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EAN : 978B0000DOKJV
Novosti/Moscou (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
Je ne me propose pas d'analyser ici le rôle du gouvernement français à Munich. Quant à l'attitude du gouvernement soviétique, je la connaissais bien, ayant été ambassadeur de l'U.R.S.S. en Angleterre de 1932 à 1943.
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... quelle était l'attitude de la France ? Le président du Conseil, Daladier, ressemblait à un roseau qui se voulait d'acier. Devant les difficultés ou les périls, il commençait par hausser le ton et se livrer à une gesticulation menaçante, mais cela ne durait pas et le moral baissait très vite. Bonnet, ministre des Affaires étrangères, était un réactionnaire fieffé et un aventurier politique. L'amiral Darlan, commandant de la marine de guerre, était un chauvin qui professait des idées d'extrême-droite. Un de ses ancêtres, marin comme lui, avait été tué en 1805 à la célèbre bataille de Trafalgar, ce que Darlan, cent ans après, ne pouvait pardonner ni à Nelson ni aux Anglais en général. Ses opinions antibritanniques étaient connues. Le général Weygand éminent homme de guerre de l'époque, était un individu moralement vidé. Churchill a dit de lui dans ses mémoires :
« Il éprouva durant toute sa vie une animosité profonde pour le régime parlementaire de la Troisième République. Catholique fervent, il voyait dans la catastrophe qui s'était abattue sur le pays (la débâcle de 1940) un châtiment de Dieu pour son impiété. »
Tels étaient les chefs. Pour ce qui est des milieux bourgeois dits les « 200 familles », leur état d'esprit se caractérisait le mieux par le slogan : « Plutôt Hitler que le Front populaire ».

1590 - [p. 27-28]
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Le moyen le plus naturel et le plus raisonnable de contrecarrer l'agression nazie eût été, apparemment, une alliance défensive entre l'U.R.S.S., la Grande-Bretagne et la France. Aussi le gouvernement soviétique en proposait-il le projet avec insistance, projet qui reçut l'approbation d'hommes politiques prévoyants tels que Churchill et Eden en Angleterre, Paul-Boncour, Barthou et Herriot en France. Mais la grande majorité des représentants des classes au pouvoir, groupés autour de la « clique de Cliveden » en Angleterre et des « 200 familles » en France, était trop aveuglées par la haine de classe du pays des Soviets pour avoir des contacts sérieux avec les « bolcheviks ». Ce qui rendit la coalition antihitlérienne impossible.

1553 - [p. 14]
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Il suffit de dire que l'année 1933 scinda l'entre-deux-guerres en périodes différentes. La première, qui avait duré 14 ans (1919-1933), fut celle dite de l'Europe de Versailles, où les « maîtres » étaient les vainqueurs de la Première Guerre Mondiale et où l'Allemagne, écrasée par le traité de Versailles, était un pays vaincu que la politique inepte et contradictoire des puissances occidentales allait livrer au nationalisme revanchard le plus féroce. La seconde période (1933-1939), connut la désagrégation accélérée de l'Europe de Versailles et la transformation de l'Allemagne en un Etat nazi agressif.

1516 - [p. 13]
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Au cours des deux mois précédents (juillet et août 1938), Georges Bonnet, qui voulait éviter à tout prix que la France tint ses engagements envers la Tchécoslovaquie, avait fait courir le bruit que la « prudence » de la France dans la question tchécoslovaque était dictée par la « passivité » de l'U.R.S.S. qui, soi-disant, ne voudrait ou ne pourrait pas secourir son alliée en cas de danger. La démarche soviétique du 2 septembre démentait cette calomnie. Bonnet, alarmé commit une ignominie pour se réserver la possibilité de mentir quelques temps encore : il ne souffla mot du rapport de Payart aux milieux politiques de son pays et même à la plupart des membres du cabinet ! Lorsque cette machination fut découverte, Livinov décida d'agir résolument. Le 21 septembre, à la tribune de la Société des Nations, il répéta publiquement ce qu'il avait dit 19 jours auparavant à Payart (que la Russie tiendrait ses engagement vis à vis de ses alliés), en assaisonnant le tout de locutions acerbes à l'adresse de Bonnet. Ce fut un discours vigoureux que l'on écouta le souffle en suspens. La salle était comble, pour la première fois depuis le début de l'Assemblée. On applaudit vivement.

1606 - [p. 39]
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Je commencerai mon récit par le portrait de Neville Chamberlain. Le recul historique aidant il est devenu absolument incontestable que c'est précisément lui qui fut le principal artisan de Munich, alors qu'il exerçait les fonctions de premier ministre de 1937 à 1940.
Cela ne veut certes pas dire qu'il fût le seul promoteur de la politique extérieure de son pays. (...)

Neville Chamberlain avait donc beaucoup de partenaires : Stanley Baldwin, son prédécesseur au poste de premier ministre, Sir John Simon, ex-ministre des Affaires étrangères, leader d'un des groupes les plus réactionnaires des milieux dirigeants anglais, Geoffrey Dawson, rédacteur en chef du Times, Kingsley Wood, Samuel Hoare et d'autres ministres de on cabinet, lady Astor « dont le salon de Cliveden » était foncièrement réactionnaire... Néanmoins, le leader des forces sociales qui faisaient alors la loi en Angleterre était bel et bien Chamberlain. Étant de surcroît, très énergique et obstiné, ce fut lui qui influença le plus la politique de l’Angleterre en ce temps-là.

1537 - [p. 6]
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