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3,9

sur 665 notes
Difficile de classer ce livre. Mais une chose est sûre, si vous vous en tenez à la 4ième de couv, vous serez forcément déçu. En insistant sur « des meurtres mystérieux », « une énigme à résoudre », j'ai l'impression qu'ils sont passés à côté de ce qui fait tout le charme de ce roman : ce fantastique qui imprègne tout le récit, au point de ne plus savoir ce qui est de l'ordre de la légende, du conte ou du réel. Pas de rythme effréné pour cette lecture, mais au contraire, une histoire qui avance à pas d'homme et à dos de cheval sur les routes de cette Angleterre de 1348, ravagée par la peste, que la compagnie des menteurs cherche à fuir à tout prix.

Camelot, vieil homme défiguré et solitaire, croise sur sa route huit autres voyageurs qui vont, tour à tour, se joindre à lui dans une marche qui a tout d'une fuite en avant. Tous emportent avec eux un secret qu'ils comptent bien garder pour eux, mais les événements vont amener les uns et les autres à se dévoiler, au péril de leur vie.

Je n'en dirais pas plus, car ce qui fait tout l'intérêt de cette lecture, c'est la découverte au fur et à mesure de ces personnages assez atypiques : Narigorm et ses runes, Cygnus et son aile qui ne demande qu'à se déployer, Camelot et sa connaissance de l'âme humaine, font partie de mes préférés. Vous priver de cela risquerait de rendre bien longue votre lecture, car, soyons clair, le rythme est lent et quant à moi, j'aurai bien amputé ce récit de quelques pages, histoire de le dynamiser un peu, même si tout se tient et rien nous ennuie dans ce livre.

Signalons au passage également l'intérêt historique de cette compagnie des menteurs et le talent avec lequel Karen Maitland nous fait voyager dans ce Moyen Âge anglais décimé par cette maladie vue comme un châtiment divin. Découvrir les pardonneurs qui sillonnent les terres à la recherche d'âmes en perdition, les moyens les plus sûrs pour repérer un loup-garoup ou un vampire et les tuer sans risquer qu'ils viennent hanter les vivants ou pire, les chercher… vous feront passer de bien beaux moments.

Et cette fin que j'ai adorée et pour laquelle j'ai longuement hésité à rajouter une étoile. Je ne l'ai pas fait, car en comparaison de mes dernières lectures, la compagnie des menteurs est légèrement en deçà, mais tout ceci n'est qu'affaire de sensibilité car l'essentiel est là : un bon moment de lecture et une belle découverte qui m'incitera fortement à ouvrir un autre livre de Karen Maitland : La malédiction de Norfolk serait bien le prochain…
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En suivant des personnages au caractère bien trempés, réunis par le hasard ou par le destin, Karen Maitland nous propulse dans le moyen-âge. Une ambiance vivante, des descriptions riches et un travail de recherche à la Ken Follet, donnent une belle impulsion à cette lecture.

Une explosion d'informations sur les coutumes, mêlées aux contes et aux anecdotes ponctuent une histoire bien ficelée tournant peu à peu vers le fantastique.
Chaque personnage porte sa zone d'ombre, qu'on aura du mal à cerner. Ils fuient tous la peste mais pas que, on sent qu'un lourd passé les pousse à vouloir garder leurs secrets.



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Où l'on fait connaissance de sept personnages : Camelot, l'ancêtre qui fait figure de meneur de la petite troupe, Rodrigo, ménestrel de son état et son élève Joffre, adolescents perturbé, Plaisance, sage-femme, Zophiel, personnage au verbe haut, semant polémique et discorde au sein de l'équipe, Osmond et Adela, sa compagne, enceinte, Cygnus, conteur et l'énigmatique Narigorm, voyante qui lit dans les runes. Tout ce petit monde évolue sur fond de peste de 1348 en Angleterre.
Peu à peu, les personnages se rencontrent, le groupe de forme. Pour plus de sécurité, ils décident de faire route ensemble, de fuir vers le Nord pour échapper à l'épidémie, emmenant le lecteur à travers l'Angleterre médiévale, de ville en village où ils sont tour à tour reçus, chassés quand ils ne décident pas eux-même de reprendre la route.
Je qualifierais ce roman de roman historique, au demeurant passionnant si l'on s'arrête à l'exposé que nous fait Karen Maitland de cette terrible année 1348. En revanche, je pense que quoiqu'en pensent les lecteurs, il ne mérite pas la dénomination de thriller : je n'ai ressenti aucune sensation de peur, de tension , même lorsque les personnages se montrent terrifiés pas un loup sensé les suivre, la peur des loups étant courante à cette époque. Il y a des mort, certes et des morts violentes qui aident à bien entretenir le côté superstitieux des personnages, mais de recherche des assassins, très peu, j'ai eu l'impression que les réponses que les personnages recherchaient plus ou moins leur arrivaient du ciel, ou que leurs suppositions prenaient très vite des tournures de vérité admissibles par tous. J'aurais presque eu envie de le qualifier de roman moyenâgeux psychologique en raison des relations complexes entre les personnages, des non-dits, des révélations qui expliquent les comportements, le problème, c'est que psychologie et moyen âge constituent un anachronisme, or certains comportements sont largement commentés, expliqués et excusés par camelot, l'ancêtre, celui qui porte un regard sur les autres et expliquent leur comportement. J'ai trouvé ce personnage très humain, très tolérant, c'est tout à son honneur, mais il fait trop défenseur des droits de l'homme avant l'heure, se démarquant des autres personnages, et le fait qu'il soit le narrateur explique en partie cette vision avec un certain recul sur ses pairs, mais ce n'est pas l'idée que je me faisais de la pensée en 1348, surtout après avoir lu des oeuvres telles que les piliers de la terre, la promesse de l'ange, le nom de la rose...
L'histoire s'éternise parfois : le résumé annonçant des meurtres à élucider, mais la compagnie n'est rassemblée qu'à la moitié du roman et j'en suis même arrivée à me demander si j'avais bien lu le résumé, si les événements annoncés allaient se produire.
J'ai malgré tout passé de très bons moments grâce à cet exposé que fait l'auteure, car les situations et le vécu des personnages très différents d'un individu à l'autre vont créer de grandes tensions, qui permettront au lecteur de se faire une idée de la pensée de l'époque, des superstitions, des pratiques religieuses.
Enfin certains passages sont, au choix du lecteur, à considérer soit comme du conte, soit comme une interprétation de la part des gens de l'époque, je n'en dirais pas plus.
Pour finir, j'ai aimé ce roman parce que j'aime la période médiévale et tout ce qui la concerne, et jamais je ne me lasserai de lire ce genre de récit.

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Mon premier est un vieux colporteur de reliques au visage mutilé,
Mon deuxième est une paire de musiciens italiens,
Mon troisième est un magicien montreur de curiosités,
Mon quatrième est un peintre accompagné de sa femme enceinte,
Mon cinquième est une jeune guérisseuse,
Mon sixième est une enfant aux cheveux blancs qui lit les runes,
Mon septième est un conteur pourvu d'une aile de cygne à la place d'un bras,
Mon tout fuit la "mort bleue" et les fantômes du passé sur les routes d'Angleterre en l'an 1348.
Un indice : les apparences sont trompeuses et le véritable ennemi n'est pas toujours celui qu'on croit.

Vous aurez bien sûr reconnu : La Compagnie des menteurs (Company of Liars) !
Cet étonnant roman historique s'apparente à un "road movie" médiéval. Genre insolite où - époque oblige - la traditionnelle voiture est remplacée par un chariot tiré par un cheval nommé Xanthos. L'aventure, racontée par le colporteur, est faite de rencontres successives entre des gens disparates que la peur de l'épidémie contraint à se côtoyer ou à voyager ensemble. L'ambiance, sur fond de peste noire et de mort qui rôde, oscille entre L'Oeuvre au noir et Dix petits nègres.

Karen Maitland - auteur à suivre - a un talent évident pour planter un décor, décrire les caractères et captiver le lecteur en semant vrais indices et fausses pistes, jusqu'au dénouement qui fait froid dans le dos.

Aussi contrasté que cette étrange troupe, entre cruauté et compassion, foi et superstition, réalité et légende, le Moyen Âge offre décidément un fabuleux terrain de jeux aux amateurs de fantastique.
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La Compagnie des menteurs, « meilleur thriller historique », nous dit le New York Times. Ouh là! Pas sûre que ce soit un thriller, ni même un roman historique. Certes, dans une ambiance de fin du monde (La peste a débarqué en Angleterre), des personnages peu enclins au conformisme meurent les uns après les autres en refusant à l'épidémie le droit de les envoyer ad patres. Comme le titre l'indique, chacun d'eux cache plus ou moins bien un lourd secret, dont certains plutôt alambiqués, le tout sous l'oeil -si j'ose dire- d'un borgne sentencieux et d'une gamine clairement sortie du « Village des damnés », le film qui a terrorisé ma jeunesse. le tueur en série est assez facile à deviner, d'autant plus que son nom est l'anagramme de « sorcier.ère » en anglais. du coup, même si le livre est plaisant, il ne dégage pas un suspens insoutenable.
Mais c'est l'aspect historique qui, à mon avis, pose problème. Alors oui, l'auteur s'est documentée, les faits sont certifiés, comme cet incroyable mariage des infirmes pour conjurer le mauvais sort. Mais pour ce qui est des personnages, ils m'ont paru des plus anachroniques. L'homo honteux, l'handicapé humilié, les amants incestueux semblent vivre dans un monde laïque dénué de toute transcendance et n'existent que pour porter le message essentiel du roman: Respectons nos différences! Il faut arrêter d'être méchant avec toutes les minorités: les LGBTQIA, les femmes et ceux qui possèdent une aile de cygne en guise de bras! du coup, les personnages sont assignés à leur spécificité et, malgré leur long périple, n'évoluent pas d'un iota. Quant au twist final, à mon avis dispensable, il est là, j'en suis sûre, pour nous prouver que la peine de mort non plus ce n'est pas bien.
Bref, trop de bons sentiments ne font, au mieux, qu'une littérature passable et fausser compagnie à ces menteurs-là ne nuira pas à votre été.
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--- intrigue médiévale captivante

Angleterre, 1348. Camelot, vieil homme défiguré par une vilaine cicatrice, fait du commerce de reliques (fausses, évidemment). Toujours sur les routes, il se dirige cette fois vers le nord-est. L'annonce d'une épidémie de peste noire à Boston, puis à Londres pousse d'autres personnes à fuir dans la même direction. C'est ainsi que Camelot se verra bientôt flanqué malgré lui de huit compagnons, plus ou moins agréables. Bravant pluie, froid, faim et mésaventures, la petite troupe avance tant bien que mal. Chacun des personnages détient un secret, certains ont raconté leur légende, d'autres ne montrent leur vrai visage que peu à peu au gré des difficultés rencontrées, des querelles et affrontements au sein du groupe...

Un délicieux roman-thriller parfaitement documenté qui nous plonge dans une ambiance médiévale populaire : marchés, ménestrels, magiciens, conteurs, créatures difformes et maudites, religion, superstitions, famine, dénuement et saleté... L'auteur a une plume envoûtante et son récit est parsemé de réflexions sages et brillantes sur le mensonge, la vérité, la foi - au sens large. Les personnages sont plus vrais que nature ; mention spéciale à Camelot, le narrateur très attachant, au sage Rodrigo, et à la terrifiante petite Narigorm.

On pense bien sûr aux Piliers de la Terre (Ken Follett), à La Scribe (Antonio Garrido), au Cercle de la Croix (Ian Pears) et à La créature (John Fowles), même si les époques ne sont pas les mêmes... et puis à un grand classique dont je tairai le nom pour ne pas gâcher l'effet de surprise...

Il n'y a plus qu'à se pencher sérieusement sur le dernier de cette auteur paru en France : 'Les Ages sombres' (situé également au XIVe siècle).
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Ce roman n'était pas dans mes grandes envies du moment, mais une personne me l'a prêté en me disant que j'allais être conquise. A la lecture du résumé, j'en doutais un peu. Pourtant, et heureusement, j'ai eu beaucoup de mal à le refermer.
Rien à voir avec l'approche proposée en quatrième de couverture, non plus avec le genre dans lequel le livre est classé.
La compagnie des menteurs est en fait un road-movie médiéval à l'ambiance très noire. Nous sommes en Angleterre en 1348. La peste fait rage dans le pays et installe une atmosphère de peur et de désespoir. Elle avance sans pitié et décime les populaces. Dans ce contexte apocalyptique, un groupe de 9 personnes tente de fuir la contagion et sillonne le pays pour rejoindre le Nord, apparemment épargné par le fléau. Ils ne se connaissent pas mais ont un but commun : survivre. Dans leur assemblée, une petite fille étrange et inquiétante ayant le don de lire les runes, un jeune couple en fuite, un musicien italien et son disciple, un vieux camelot, un illusionniste caractériel, une guérisseuse et un conteur manchot. Sur leur chemin la mort rôde. Pas la peste, mais une menace bien plus vicieuse et mauvaise. Comment vont-ils faire pour la combattre ?
En entrant dans ce roman, il ne faut pas s'attendre à beaucoup d'action. Tout se joue sur l'atmosphère qui entoure nos compagnons d'infortune. Chaque personnage cache un secret, une culpabilité, un malaise. Et c'est avec bonheur que le lecteur se prend au jeu de tenter de découvrir qui sont réellement ces hommes et ces femmes. le titre prend donc tout son sens : "La compagnie des menteurs".
Sur la route pour la survie, on apprend peu à peu à connaitre les compagnons et l'on est absorbé par leur périple. On découvre aussi les rites et les coutumes en usage au moyen-âge, rituels païens, superstitions...
Bref, sceptique d'abord, conquise ensuite. J'ai simplement adoré ce roman d'atmosphère et j'ai eu beaucoup de plaisir à le lire. C'est un véritable coup de coeur pour moi.

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Je n'attribue que 3 étoiles. Je suis allé jusqu'au bout de l'intrigue car je voulais en connaitre l'épilogue. Mais je me suis forcé et à bien des reprises, j'ai failli abandonné. Sorte de road-book médiéval en Angleterre pendant la peste de 1348. Beaucoup de personnages intéressants, de par leur rôle et leur qualité. Mais mon Dieu, que c'est lent, poussif et peu encourageant. Alors c'est vrai qu'au XIVe siècle, on devait se déplacer très très lentement mais là, j'avoue que l'auteure s'est surpassée. D'autant que l'on a droit aux mêmes épreuves, aux mêmes doutes, aux mêmes histoires internes... Mais il faut bien avouer, qu'il y a une envie de savoir ce qui va se passer, jusqu'où iront tous ces personnages improbables. Et puis l'environnement est très bien décrit, très bien documenté. On y croit. C'est peut-être l'élément premier qui m'a incité à continuer et finalement à attribuer 3 étoiles.
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Une belle petite surprise ce livre. Je ne m'attendais pas à grand chose et pourtant j'ai accroché très rapidement et c'est ensuite devenu impossible de lâcher ce roman.

J'ai vraiment pris du plaisir à suivre cette compagnie composée de 9 personnages avec des personnalités bien marquées et surtout des secrets qui seront dévoilés au fur et à mesure de la progression du récit.

L'histoire prend son temps pour démarrer et on a un peu de mal à la rattacher au résumé se trouvant en quatrième de couverture. Tout va s'accélérer à partir de la moitié du roman, cela va même peut-être un peu trop s'accélérer dans le dernier tiers du roman.

Au-delà des personnages au centre de l'histoire, j'ai également bien apprécié l'ambiance générale se dégageant du roman ainsi que les descriptions de l'Angleterre médiévale dans une période très sombre. C'est très noir mais on est vraiment plongé dedans.

On rejoint le fantastique par moment sans pour autant que cela ne devienne trop encombrant. En tout cas, ça ne m'a vraiment pas gêné.

Un road movie qui m'a vraiment surpris dans le bon sens et qui me donne envie de découvrir les autres romans de l'auteur.
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Encore un roman dont on se demande qui a écrit le 4e de couverture et les bandeaux rouges.... Certainement pas qqun qui a lu le roman !!!
Ce n'est pas un "thriller", entouré "de meurtres mystérieux" etc etc.... Quel décalage entre le 4e de couverture et le roman.

Si vous cherchez un thriller historique avec meurtres gores, passez votre chemin. En fait dans ce roman, il ne passe pas grand chose et pourtant je n'ai pas pu le lâcher. J'ai adoré l'atmosphère présente (de peur certes mais à cause de la peste qui vient d'arriver en Angleterre), la description de la vie au Moyen-Age, ses us et coutumes... En fait d'action on suit une petite troupe qui fuit les cotes Sud de l'Angleterre pour échapper à la "pestilence" ou "mort bleue". Des morts il y en a certes, mais presque de façon anecdotique, on sent que ce n'est pas l'essentiel pour l'auteure.
Un roman bien écrit à lire essentiellement pour l'atmosphère qui l'imprègne .

Personnellement j'ai passé un bon moment de lecture, je me suis régalée. Heureusement que je l'ai pris sans lire le 4e de couverture !!!
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