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3,97

sur 528 notes
°°° Rentrée littéraire 2020 #6 °°°

Ce premier roman complètement inattendu est un véritable coffre aux trésors, un don de mots offert au lecteur comme une parenthèse enchantée et enchanteresse hors du temps, hors du chaos du monde, un conte comme on en écrit plus dans lequel on plonge avec bonheur et qu'on referme le sourire aux lèvres.

Le point de départ est presque anodin : au coeur du Lubéron, deux voisins découvre après un soir d'orage un mur éboulé qui révèle des tessons de poterie fort anciens ; ils se lancent dans des fouilles archéologiques clandestines qui vont les amener très loin, jusqu'aux origines du monde.

Dès les premières pages, Olivier Mak-Bouchard déploie un talent évident pour faire voyager dans l'imaginaire. Chaque chapitre démarre par un proverbe provençal ou une citation de Frédéric Mistral, Jean Giono ou Henri Bosco, mais au-delà d'un simple patronage rassurant, l'auteur crée sa propre histoire ancrée dans le territoire fort du Lubéron. On mange des ocres à pleine bouche, on se prend le Mistral en pleine figure et il nous envoie bien loin des images d'Epinal habituelles avé l'accent. L'amour de ce jeune auteur pour ce Lubéron magnétique imprègne chaque page, il en fait son omphalos, là où se jouent toutes les forces cosmiques.

Le roman convoque légendes et patrimoine historique du Lubéron avec une simplicité limpide merveilleusement décantée, sans artifice ni ostentation érudite, avec une lenteur réelle qui stoppe l'accélération du temps et du tourbillon contemporain. Petit à petit, le récit dérive vers le fantastique avec une évidence toujours juste, mêlant personnages réels et personnages métaphysiques ou légendaires. Quel bonheur de voir le narrateur basculer dans un univers magique peuplé d'une femme-calcaire, de l'enfant Maître-Vent, du dieu celte Vintour !

Un roman atypique, délicieusement généreux, porté par une écriture fluide et humble, laissant toute la place au lecteur de laisser vagabonder son imagination. Comme une invitation à la vie et à l'amitié, comme un pied de nez au temps qui passe.

A noter, comme souvent chez le Tripode, une couverture écrin juste sublime réalisée par Philéas Dog ( aka Sophie Glade ), rendant hommage aux ocres du Lubéron ( et à ce sacré Hussard, le chat énigmatique du narrateur ). Je crois que rien que pour elle, j'aurais acheté ce roman …
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"Si par hasard, sur le pont du Gard
Tu croises le vent maraud
Prends garde à ton chapeau."🌬️
Pardon, Mr Brassens.


Ce vent, té c'est le Mistral qui secoue les tuiles, pendant "3,6 ou 9 jours et rend fou."


C'est une divinité païenne dédiée au vent et sa source, découvertes par le héros et le vieux Sécaillat, son voisin.


Cette source magique soigne l'alzheimer de la femme de Sécaillat, chuchote à l'oreille de celui qui se baigne dans son eau et convoque à la fois, Hannibal et ses éléphants et le loup et la chèvre de Mr Seguin...


C'est le vent qui souffle à travers les beaux paysages du Lubéron : Apt, le portail Saint Jean et la fontaine du Vaucluse..


C'était quand le vent nous chantait une créature mi-salamandre, mi-dragon qui survolait Fontaine-du-Vaucluse. "La garrigue était sa brousse, les ocres ses canyons, les bories ses cavernes..."


"A l'heure où nous dormons, un monde mystérieux s'éveille dans la solitude et le silence." Alphonse Daudet.
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Je sais qu'une couverture ne fait pas tout, mais c'est elle qui accroche notre regard, et va nous inciter à nous rapprocher d'un livre, plutôt que d'un autre. Cette couverture aux magnifiques aplats de couleurs a capté mon attention, me rappelant le fauvisme, Henri Matisse.
Puis le beau billet de Bichonbichette m'a donné envie d'aller plus loin.
Enfin, je dois ajouter que je n'ai jamais été déçue par les éditions le Tripode qui proposent ici un très beau travail éditorial.
C'est donc en toute confiance que j'ai commencé cette lecture.

*
Olivier Mak-Bouchard nous emmène avec lui dans le sud de la France pour une balade hors du temps, une petite parenthèse apaisante, pleine d'humour et de tendresse.
Le cadre est idyllique, les montagnes du Lubéron magnifiées par le chant des cigales, les champs de lavande caressés par le soleil, la présence du vent qui modèle les paysages.
Et l'on sent bien qu'en nous offrant cette merveilleuse palette de couleurs, de senteurs, d'émotions, et de souvenirs, Olivier Mak-Bouchard nous fait partager son amour pour cette magnifique région.

*
Lors d'une nuit d'orage, le mur mitoyen qui sépare deux propriétés s'effondre.
Le lendemain matin, les deux voisins découvrent dans les éboulis des fragments de poterie. Ils décident de mener illégalement des fouilles et de creuser pour savoir ce qui se cache derrière ce mur en pierre sèche.

*
Etonnant ce petit roman au réalisme magique qui nous emporte comme le souffle du vent.
Le récit se fait voyage, mystère au coeur de la Provence, mais il revêt également une portée universelle par les thèmes abordés : l'amour, l'amitié, le partage, la transmission, la mémoire.
L'écriture de l'auteur, poétique, simple et chaleureuse, offre de belles images, participant à créer diverses ambiances tout au long du récit.

« La nuit étincelait : des serpents d'étoiles ondulaient dans le noir de l'océan, leurs écailles ricochaient en constellations ésotériques. »
*
Des citations de grands auteurs classiques ouvrent chaque chapitre, une belle façon de leur rendre hommage.

"Le soleil fait chanter les cigales, mais, avant de mourir, elles chantent une dernière fois au clair de lune, parce que la lune c'est le soleil des morts."
Paul Arène

Si la première partie du roman m'a fait tout de suite penser à l'écriture de René Frégni, plutôt descriptive, lyrique et ancrée dans la réalité, autant dans la deuxième partie du roman, j'ai senti que sensiblement, l'auteur prenait d'autres chemins, plus secrets, plus magiques.

« Vous ne voyez pas la montagne tout de suite, vos yeux ne font pas encore la différence entre le noir étoilé et le noir océan du massif. Une à une, les étoiles timides se dévoilent. La lune fait apparaître les sommets puis les crêtes, et la masse du Luberon se laisse enfin deviner. On ne le voit pas vraiment, mais on sent qu'il est tout autour, avec ses bruits qui ressemblent à des murmures, ses taillis profonds qui résistent au regard, ses bêtes que l'on devine de sortie pour profiter de la fraîcheur. C'est angoissant : l'obscurité et le silence cachent mal tout ce qui est là, qui épie, aux aguets, mais qui demeure invisible. »

Ainsi, l'auteur s'affranchit de ces auteurs pour livrer un roman atypique et personnel.

*
Le second atout est de nous faire voyager dans le temps. Présent et passé s'intercalent, s'ajustent, s'entremêlent puis se confondent.
L'intrigue mélange plusieurs histoires : les récits de vie du narrateur et de son voisin, les contes de notre enfance, les légendes du Mont Ventoux auxquelles s'invitent des personnages historiques, les coutumes locales, les fouilles archéologiques pour un récit foisonnant et émouvant.

« Il doit se rappeler que les légendes, si elles sont racontées pour faire rêver, introduire une part de mystère dans un monde terne, sont aussi racontées pour expliquer l'incompréhensible, démêler l'indémêlable. Il devra garder à l'esprit que toutes les légendes, sans exception, ont un fond de vérité. On ne sait jamais de quoi il retourne exactement. La part du vrai, la part du faux, bien malin celui qui arrive à les démêler. »

Ainsi, le roman rebondit en permanence, entraînant le lecteur dans des directions inattendues. Tel un équilibriste, l'auteur s'applique à maintenir une frontière aux contours imprécis et perméables, entre rêve et réalité, imaginaire et surnaturel.

*
Cette lecture m'a procuré beaucoup d'émotions diverses : mélancolie, tristesse, surprise, sérénité, plaisir, gaieté.
J'ai aimé cette belle relation qui se crée entre ces deux hommes très différents, et à travers leur amitié naissante, les belles valeurs qui sont sous-jacentes : générosité, bienveillance, respect, complicité, partage.
J'ai aimé creuser dans la terre, à la recherche de traces de notre passé, curieuse et même impatiente, de savoir ce qui se dérobe au regard.
J'ai aimé ces belles descriptions, ces beaux paysages, le vent qui s'impose et rend fou.
J'ai aussi aimé ce chat qui se promène de pages en pages, autre narrateur de l'histoire.

« Hussard est un gros chat tout blanc, à l'exception de ses pattes qui sont noires, des coussinets jusqu'aux genoux. C'est pourquoi nous l'avons appelé le Hussard : on aurait dit un chasseur alpin pourvu de grandes bottes de cuir noir, et longeant le mur de la Peste. Toujours est-il que, ce jour-là, de son pas cadencé et martial, le Hussard remonta notre chemin, nous doubla sans coup férir, et s'avança jusqu'à notre porte d'entrée. Il nous attendit sur le paillasson, fier de son nouveau titre qu'il nous restait à apprendre : maître des lieux. »

*
Plus qu'une histoire, « le Dit du Mistral » est un premier roman original, capricieux comme le Mistral dans lequel l'auteur livre à ses lecteurs un roman qu'il est difficile de classer, à la fois roman du terroir, conte, fable mythologique.
Un coup de coeur que je vous invite à découvrir.
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Que voilà un premier roman réjouissant, qui mêle avec drôlerie et subtilité le conte et le réel. Rajoutez à cela un vent têtu et brutal, le Mistral, qui « dure trois, six ou neuf jours », et vous comprendrez qu'on ne peut sortir qu'ébouriffé et un peu sonné de cette lecture.

Le point de départ est un incident banal : un violent orage a emporté un muret dans un verger de cerisiers et voilà que son propriétaire et le narrateur son voisin vont creuser et mettre à jour des vestiges archéologiques. Peu enclin à voir des archéologues débouler sur son terrain, le vieux paysan accepte tout de même de poursuivre les fouilles clandestines. Ce qu'ils vont découvrir va les mener bien loin jusqu'aux origines de la région, ce Lubéron pétri d'histoire et de légendes. La source que les deux voisins découvrent, semble avoir des vertus miraculeuses, un peu fontaine de jouvence, un peu hallucinogène, à moins que ce ne soit le soleil qui, en tapant sur le ciboulot de nos deux découvreurs, ne leur fasse prendre des vessies pour des lanternes et des pierres pour une déesse païenne.
Ces découvertes sont prétexte à des recherches historiques, et c'est là que se dévoile le talent du romancier qui devient conteur ou historien pour les besoins de l'histoire.
Olivier Mak-Bouchard connait bien sa Provence et le Lubéron, il nous ouvre les portes d'un pays façonné par l'histoire des peuples qui l'ont habité. C'est aussi le « gipoutoun », ce pays fantastique tissé de légendes. On apprend à connaitre le Ventoux, ce géant de calcaire qui règne sur la région, on croise aussi Hannibal qui, avec son armée et ses éléphants, a traversé le pays.
Au fil des pages s'invite le Hussard, ce chat silencieux, un peu « Arlésienne » et qui apparait selon son bon vouloir. N'oublions pas la faune qui peuple les collines et les falaises, comme le circaète Jean-Le-Blanc ou le loup. Leur histoire s'entremêle avec celle des bêtes des contes comme la chèvre de Seguin ou encore la » cabro d'or » gardienne du trésor d'Abderrahmane.

« le dit du Mistral » nous ramène aux contes de notre enfance, il est aussi imprégné des odeurs de la Provence et balayé de Mistral. Un roman de grand vent pour les amoureux des légendes, ceux qui n'ont pas peur de suivre des sentiers mystérieux.
Et puis on ne peut évoquer ce roman sans parler de la langue. Chaque chapitre s'ouvre sur une citation d'un natif comme Giono ou Mistral ou bien d'un visiteur tombé en amour comme Pétrarque. Il y a aussi tous ces proverbes et ces mots en provençal semés dans le texte et qui lui donnent l'accent et cette saveur inimitable. Les découvrir, les faire rouler sur la langue, c'est comme déguster les treize desserts du réveillon du Noël provençal.
Pour parachever ce voyage, on retrouve, sous les rabats de la couverture, une carte de l'auteur, et le croquis de ces lieux chargés d'histoire et de mystère.

Alors, même si ce roman n'a pas les vertus d'une fontaine de jouvence, il a le pouvoir de nous replonger dans les histoires et les contes de l'enfance.
J'ai vraiment aimé la verve de l'écriture et ce mélange subtil des genres. Un roman aussi inventif et plaisant, ça fait du bien !

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Le mistral gagnant

Olivier Mak-Bouchard a réussi un formidable premier roman qui met le Lubéron en vedette, mêle des fouilles archéologiques aux mythes qui ont façonné cette terre et débouche sur une amitié forte. Bonheur de lecture garanti!

Paraphrasant Georges Brassens, on peut écrire que la plus belle découverte que le narrateur de ce somptueux roman a pu faire, il la doit au mauvais temps, à Jupiter. Elle lui tomba d'un ciel d'orage.
Car c'est à la suite d'une pluie violente que le mur de pierres sèches, entre sa propriété et celle de son voisin, a été emporté, mettant à jour de curieux tessons de poteries. Ne doutant pas qu'il s'agit de vestiges archéologiques, Monsieur Sécaillat – en vieux sage – propose de reconstruire le mur et d'oublier leur découverte, de peur de voir sa tranquillité perturbée par l'arrivée de hordes d'archéologues. Son voisin, fonctionnaire dans un lycée de L'Isle-sur-la-Sorgue, arrive toutefois à le persuader de poursuivre les fouilles de façon clandestine. La curiosité étant la plus forte, les archéologues amateurs se mettent au travail et finissent par déterrer des trompettes en terre cuite.
Creuser la terre et trier les tessons a aussi la vertu de rapprocher les deux voisins qui jusque-là s'étaient plutôt évités. Car ils vont tenter d'en savoir davantage sur leurs découvertes, essayer de dater précisément les objets, comprendre à quoi peuvent bien servir ces trompettes. Des recherches sur internet, une visite au musée et déjà les hypothèses, qu'ils discutent autour d'un verre ou d'un repas, vont les exciter. Et quand soudain ils voient apparaître le visage d'une femme sculptée dans une large plaque de calcaire, ils ont l'impression d'avoir une nouvelle amie dans leur vie. Qu'il leur faudra bien partager avec leurs épouses. Si Madame Sécaillat, atteinte de la maladie d'Alzheimer, ne saisit pas forcément l'importance de cette découverte, l'épouse du narrateur – de retour d'un voyage au Japon – va juger leur comportement irresponsable. Sans pour autant trouver comment régler la question. D'autant qu'une source a jailli et que son eau semble avoir des effets très bénéfiques…
Olivier Mak-Bouchard, en mêlant habilement l'Histoire et les légendes, en ajoutant quelques touches de fantastique à son récit, réussit un livre captivant qui chante ce pays comme les grands auteurs de la région dont il s'est nourri: Alphonse Daudet, Jean Giono, Frédéric Mistral, Henri Bosco ou Marcel Pagnol. Ce faisant, il nous fait partager son amour immodéré pour cette terre si riche en mythes et légendes, mais aussi forte d'un passé dont on devient le témoin privilégié. Un peu comme le Hussard, un chat qui est l'observateur privilégié de la relation privilégiée qui se noue ici.
Des quatre éléments qui ont façonné la géographie du Lubéron aux éléphants d'Hannibal qui l'ont traversée, de la chèvre d'or qui s'est battue vaillamment jusqu'à ce mistral qui dure trois, six ou neuf jours et peut rendre fou, on se laisse porter avec bonheur par les parfums et les couleurs, la poésie du lieu et l'enthousiasme d'un auteur qui, comme sa femme-calcaire, est doté de pouvoirs magiques!


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Un orage dans le Lubéron, un muret qui s'écroule, des tessons de poterie mis au jour, ainsi commence cette histoire au pays du Mistral. On est dans le Lubéron, le petit bout de paradis mis par Dieu dans ce bas monde, avec l'aide des quatre éléments, au matin du septième jour.

Et l'auteur nous entraine dans un récit qui mêle réalité et légendes, personnages vivants et dieux de l'ancien temps, tout cela dans une langue qui emprunte beaucoup de termes au parler local, sans que cela ne sonne jamais faux.

J'ai aimé suivre ces deux hommes dans leur découverte de la dame blanche, ce récit qui glisse peu à peu dans le merveilleux, sans oublier le Chat, dont la silhouette illustre cette belle couverture. Je me suis régalée à lire ces légendes, à découvrir un peu plus l'histoire de ce pays au sein de la Provence, ce pays où souffle le dieu Mistral.

Une lecture en forme de conte, qui m'a transportée ailleurs le temps de quelques heures. Dieu (mais lequel ?), que le retour sur terre me parut fade et dénué de poésie.

Merci infiniment à Sandrine (HundredDreams) dont la critique enthousiaste a fait remonter ce livre du fond de ma PAL.
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""Avec ce calcaire, cette ocre, ce Cavalon et maintenant ce Mistral, oui, ça commence à prendre forme" réfléchit-il à voix haute.
Que le Lubéron soit" , ordonna le créateur.
Et le Lubéron fut."

Quel livre ! J'ai passé quelques jours merveilleux dans cette magnifique région du Luberon. J'y étais vraiment, complètement immergée dans ces beaux paysages, au milieu des cerisiers et des lavandes, entourée des bergeronnettes et des mésanges et surtout, surtout accompagnée par le Hussard, ce chat qui s'est invité un jour chez les humains de compagnie qu'il s'est choisis. La vie, les petites habitudes et les frasques de ce chat sont tellement bien décrites que j'y ai reconnu les chats qui ont fait partie de ma vie. L'auteur est sans doute un amoureux de ces boules de poils pour les faire vivre de façon aussi réaliste dans son histoire.

L'histoire donc. Un soir de violent orage, un mur en pierres sèches s'écroule entre la propriété du narrateur et celle de son voisin, Monsieur Sécaillat, laissant apparaître des morceaux de poterie. Après avoir vu ce qui semble être des vestiges très anciens, Monsieur Sécaillat, un paysan taiseux et un peu rustre se précipite chez son voisin, ce qui n'est pas une habitude, les 2 familles se connaissant assez peu, pour lui montrer sa découverte.

Pour le narrateur, il n'est pas question d'enterrer un possible trésor du temps passé en reconstruisant le mur, Monsieur Sécaillat ne veut pas des archéologues chez lui, les 2 hommes décident donc de faire des fouilles clandestines.
Naîtront une belle complicité et une sincère amitié lors de ce voyage dans le temps où les 2 voisins vont découvrir les vestiges d'un passé aussi riche que mystérieux.

L'auteur mêle à ce récit des contes et légendes de Provence. Si l'intrigue se situe dans le réel, le rêve apporté par la narration des contes populaires nous fait basculer dans le fantastique mais tout en nous proposant des explications archéologiques, historiques et géographiques. Et tout cela s'entremêle très bien et a l'air de couler de source si je puis dire (puisqu'il sera question d'une source, mais je n'en dis pas plus...).

Chaque chapitre de ce livre captivant commence par une citation d'auteur provençal, Henri Bosco, Frédéric Mistral, Jean Giono, Alphonse Daudet, René Char, Marcel Pagnol... C'est toute la Provence qui s'invite dans ce livre magique pour nous faire rêver.
Et bien sûr, nous y serons bercés ou bousculés par le Mistral, ce vent fougueux qui peut durer, 3, 6 ou 9 jours. Un vent crée par les Dieux si on en croit les légendes, et qui peut rendre fou...

Ce livre à l'écriture poétique est présenté par une superbe couverture, un bel écrin pour nous inviter à entrer dans l'univers à la fois réaliste et mythique d'un auteur amoureux de sa région.

Une très très belle découverte !
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Dans ce premier roman très réussi, Olivier Mak-Bouchard nous invite en Provence.
Dès les premières lignes, j'ai retrouvé le soleil, la chaleur, le chant des cigales, les oliviers, le Mistral qui ont bercés ma prime jeunesse et qui me manquent chaque jour.

J'ai aimé cette histoire où la tradition et la modernité se mêlent intimement en faisant une grande place aux légendes.

J'ai passé quelques heures hors du temps avec deux amis qui font une découverte aussi inattendue que magique.
J'ai partagé leurs émotions, leur impatience.

J'ai écouté le vent malmener les hommes et la nature.
J'ai ressenti la douceur du Hussard, chat observateur qui semble sorti d'un conte et qui traverse tout le roman, gambadant sur les murets, sous la pluie, sillonnant les vergers, faisant la navette entre les deux hommes.

J'ai lu un livre magnifique.

Olivier Mak-Bouchard est assurément un grand amoureux de cette terre provençale pour en parler aussi bien.
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Avec cette lecture, j'ai retrouvé le pays natal du Mistouflon (qui est évoqué dans ce livre)  : le grand et le petit Luberon, authentique, rude, sa faune, sa flore si riche. le narrateur , cadre dans l'Éducation nationale, nous fait partager ses exploits d'archéologue amateur et clandestin. C'est coloré, c'est parfumé ,c'est même enivrant.
C'est un roman sur le partage , la complicité amicale, la transmission, l'amour de la terre ancestrale, celui de la langue provençale, des coutumes locales et un hommage à ce vent fada et qui rend fada le Mistral.
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Un roman poétique.
Nous sommes transportés dans un Lubéron, sa chaleur, ses paysages, ses orages et ses odeurs.
Le début de l'histoire m'a particulièrement emporté avec ces deux hommes sur la trace du passé, leurs fouilles, leurs découvertes et leur solidarité.
J'étais avec eux, je partageais leurs rêves, leur quotidien et leurs espoirs.
Et puis, cela bascule dans le fantastique et les légendes ; le texte m'a alors parfois perdue par trop de longueurs et de digressions.
L'écriture est élégante et parfaitement adaptée à ce conte.
C'est un premier roman surprenant et agréable.
Je vais de ce pas me procurer "La ballade feu" pour poursuivre ma découverte d'Olivier Mak-Bouchard.
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