AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Absents (20)

Ne le sais-tu pas? Les guerres une fois commencées ne finissent jamais. Elles prennent seulement d'autres visages.
Commenter  J’apprécie          280
SAYDE
D'elle, je ne peux pas parler. Les années ont passé mais le silence, le noeud à l'estomac, la voix qui s'étrangle, tout cela qui est la trace en moi de sa disparition est resté intact et les mots pour l'évoquer ne sont jamais vraiment revenus. Son absence a laissé de grands trous noirs dans mes souvenirs, puis le temps a passé, une couche de poussière s'est formée, s'est épaissie dans les coins, a estompé les reliefs et remplacé la douleur par une forme d'insensibilité à certains stimuli, comme lorsqu'un membre est durablement anesthésié. Une zone de ma mémoire dont le contour reste flou est frappée d'amnésie , amnésie que je sais fragile et vers laquelle je ne cherche que rarement à m'aventurer.
Commenter  J’apprécie          200
Quand Elias a pris les armes, notre famille a été précipitée en enfer.
(...)
Quand il a pris les armes, il venait d'avoir dix-huit ans. Nous ne l'avons pas su tout de suite. Il s'absentait longuement, disparaissait des après-midi entiers, puis des soirées, rentrait à l'aube, et ma tante passait ses nuits à l'attendre, allongée dans le noir, ou affairée dans la cuisine quand son agitation l'empêchait de rester couchée et qu'elle cherchait à tromper l'inquiétude en entreprenant des tâches minuscules et inutiles telles que compter les couverts de sa ménagère en argent, frotter les cuivres, repriser des torchons ou des chaussettes.
Commenter  J’apprécie          180
Elle glissa sa main dans la mienne sans dire un mot, comme elle faisait toujours, et nous sortîmes très vite. Une fois à l'extérieur de ce quartier de tôles et de boue, d'impasses lépreuses et de passages encombrés de poubelles, de pick-up et de Vespa, je me rendis vite compte que je ne savais pas où l'emmener, et je fus submergée d'impuissance. Toute à l'enthousiasme naïf de mes quinze ans et à mes rêves pitoyables de lendemains meilleurs, je n'avais pas préparé cette sortie et je me retrouvai sous une pluie battante, avec une enfant fragile qui grelottait, et à peine quelques livres en poche. Je décidai rapidement de l'emmener chez moi où il y aurait au moins de quoi lui offrir un goûter et un espace pour jouer.
Commenter  J’apprécie          130
J'ai rencontré Simon quelques mois après avoir débarqué à Paris. Je peinais à y trouver mes marques. La Ville lumière me paraissait terriblement sombre et grise, j'avais tout le temps froid, je ne parvenais pas à trouver un logement qui soit tout à la fois suffisamment confortable et à la portée de ma bourse, et je passais beaucoup de temps à déménager avec ma valise marron en carton renforcé que je traînais dans les couloirs du métro les yeux rivés sur les panneaux de signalisation.
Commenter  J’apprécie          90
Xavier correspondait très exactement à tout ce dont j'avais rêvé. Il était fin, cultivé, prévenant et même un brin mélancolique, ce qui me convenait parfaitement. J'ai toujours eu plus d'affinités avec les sensibles, les fêlés, les passionnés, les idéalistes, avec ceux qui se sont parfois brûlé les ailes et qui cachent avec élégance leurs blessures secrètes, tandis que les conquérants, les ambitieux, les gagnants, les heureux, ceux qui s'épanouissent sous la lumière des projecteurs et qui parlent un peu trop et un peu trop fort m'agacent et me heurtent.
Commenter  J’apprécie          70
Certains attendent longtemps le grand amour, en rêvent toute leur vie. Moi, c'est de grande amitié dont je rêvais, persuadée que l'amitié, plus solide que l'amour, m'apporterait un roc auquel amarrer mon âme fragile de déracinée chronique et dépressive.
Commenter  J’apprécie          60
(Mais) j'eus le sentiment aigu que son histoire était encore plus intimement liée à la mienne que ce que j'avais imaginé, et que sa vie brisée était à l'image de Beyrouth, paillettes et larmes, insouciance et fracas.
Commenter  J’apprécie          50
"Si un homme par le plus grand des hasards, croisait un jour, par exemple au sortir d'un épais brouillard, l'enfant qu'il avait été, et si tous deux se reconnaissaient comme tels, et bien ils s ecrouleraients aussitôt la tête contre le sol, l'homme de désespoir, l'enfant de frayeur."
Commenter  J’apprécie          40
J'étais son aînée d'un an ou deux et je me sentais très responsable d'elle, de son bien-être, de ses tristesses soudaines. Rien ne me faisait plus plaisir que de voir son beau visage s'éclairer et son rire fuser en une cascade joyeuse et cristalline.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (25) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3168 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}