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sur 202 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman dont les facettes sont multiples servi par une écriture magnifique.

C'est, en première approche, le destin de Catherine la Grande qui semble être le prétexte du livre. Erdmann, un cinéaste Russe qui vit d'expédients à la fin de l'ère Brejnévienne, cherche à révéler la fêlure intime qui sous-endait l'appétit sexuel démesuré qui marquait le comportement scabreux de l'Impératrice. Un comportement qui finit utilement par masquer aux yeux de nombre de ses compatriotes son bilan politique considérable et sa philosophie éclairée, voire républicaine. C'est une belle plongée dans l'Europe du XVIIIième siècle, le Siècle des Lumières. Un siècle raffiné fait de contrastes violents et de personnages épiques. C'est aussi l'histoire d'une Russie dont la grandeur se révèle.

Makine se sert du scénario d'Erdmann et des évolutions multiples qu'il doit subir, au risque de trahir l'intention pure de son auteur, pour décrire les vicissitudes de la vie quotidienne des Russes en Union Soviétique (la censure, les appartement collectifs, la gérontocratie, les combines...) puis celle des folles années 90 où toutes les digues furent rompues conduisant aux excès les plus fous.

C'est enfin une réflexion sur l'identité, la condition de la femme et la vacuité de l'Histoire qui confine au vaudeville dont l'homme ne peut s'extraire, ne peut trouver sa vraie liberté qu'à travers l'amour...Ce que la Grande Catherine ne connut que très brièvement et qui aurait pu changer du tout au tout son destin. Un secret après lequel Erdmann court et qui le conduira à sa propre liberté.
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« Une femme aimée » : Dans la Russie moderne Oleg le cinéaste en survie alimentaire grâce à des jobs cruels s'acharne à prouver que Sophie, alias Catherine II, dite la Grande, n'était en réalité qu'une femme perpétuellement en représentation de pouvoir et d'amour par le biais du sexe exempt d'amour, mais non pas pour autant privée toute sa vie d'amour véritable. Il utilise toute son énergie et tout son temps à cette passion littéraire et cherche Sophie dans tous les documents, parti de l'hypothèse qu'un amoureux réel et inconnu des historiens a forcément existé.
Sophie, Allemande comme lui mais au XVIII° siècle, était avant tout une femme, il va le prouver contre les vents de la mode et les marées de la critique filmique. Tout roman semble-t-il un grand reportage de la trame extérieure réelle de la biographie de Sophie ? Alors le film en sera la dentelle intérieure, la magnifique réalité invisible. « Un film plus vrai que vrai » (pages 39, 56, 130, 203). Or Oleg trouve le mystère (pages 153, 160). La maquette du père d'Oleg, anamorphose de sa mémoire de l'Europe adorée patiemment reconstruite en bois et carton année après année, est l'allégorie du labyrinthe de son destin de Russe émigré allemand (pages 83, 86, 136, 307, 323, 345). Et le dédale de sa recherche de Sophie, difficile à suivre et à saisir pour le lecteur, est à l'image du scénario qu'il se fait défi de réussir sur le labyrinthe du coeur de Sophie (pages 234, 235, 321, 328, 329-330, 331, 359). Alors, dans ces deux labyrinthes où notre lecture ne se repère que par intermittence, nous avons trois fils d'Ariane pour comprendre bien sûr l'universalité, mais surtout l'européanité de ces personnages…
le premier fil d'Ariane, c'est la Russie moderne, dont l'auteur nous fait chercher le poids et la place en Europe, dont il nous faut comprendre et retrouver la force originelle. le deuxième, c'est le postulat du mystère de Sophie, jamais discerné par les biographes dans Catherine la Grande, pense-t-il. le troisième, c'est le parallélisme du destin du scénariste et de son personnage à travers le temps : exil, nostalgie de l'Europe, émotions tues, itinéraire de vie aléatoire et contraire à soi-même. le scénario devient vers la fin du roman le scénario de sa propre vie (pages 335, 361, 362). A la grande différence que Catherine II a dû fuir pour être aimée, alors qu'Oleg, lui, doit à l'inverse rester. Rester auprès de la femme aimée au lieu de fuir dans un scénario fantasmatique et disproportionné comme le père dans sa maquette en anamorphose, porteur de tragédie, où on défie et déforme la nature pour la faire obéir à un fantasme.

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Une femme aimée/Andréi Makine
Oleg Erdman, russe d'origine allemande employé au abattoirs de la ville, vit avec sa compagne Lessia, critique de cinéma, dans un appartement communautaire en Russie dans les années 80 et écrit le scénario d'un film sur Catherine II après avoir déjà connu quelque succès avec un court métrage.
À noter que la technique de construction de ce récit est originale pour une biographie : les points de repère de la biographie étant posés tel un canevas, le roman pourra entrer dans le vif du sujet : le rapport d'Oleg avec Catherine car cette quête historique va littéralement façonner sa vie.
Catherine II, née Frédérique Augusta d ‘Anhalt-Zerbst naquit à Stettin, en Poméranie en 1729. Elle reçut une éducation protestante : sa préceptrice était une huguenote française. Bien que sa langue maternelle fût l'allemand, Catherine parlait français et russe et s'intéressa particulièrement à la littérature française.
A l'âge de 15 ans, elle se convertit à la religion orthodoxe et se fiance à Pierre, le neveu d'Élisabeth première l'impératrice. Très précoce sexuellement et déjà de grande culture, elle lit Montesquieu, Plutarque, Machiavel, Tacite, et Voltaire.
Le mariage est célébré un an plus tard en 1745. Elle aura un fils en 1754, le futur Paul Ier qui en 1801 sera assassiné par le dernier amant de sa mère.
A la mort d'Élisabeth en 1761, Pierre III le mari de Catherine vient au pouvoir. Falot et détesté.
En 1762, avec l'aide de son amant Grigori Orlov, elle détrône son époux qui est assassiné peu après par l'amant et ses comparses. Régicide et nymphomane, cruelle et perfide à ses heures, elle « alimente la fougue de ses hommes avec un cocktail de sexe et de violence. Ce schéma avait l'avantage d'être clair…Une tsarine qui serre en guise de sceptre un sexe d'homme : les caricaturistes polonais la dessinaient ainsi… ! »
« Tsarine éclairée mais despotique, féministe avant l'heure, amie des philosophes mais ennemies des fruits révolutionnaires de leurs idées » : telle fut la Grande Catherine ; « Sémiramis du Nord, Cléopâtre des Scythes, tsarine éclairée, héritière des Lumières qui cite Voltaire et Diderot au milieu des steppes du khanat des Tatars. »
Catherine, appelée aussi la Messaline russe, régna de 1762 jusqu'à sa mort survenue en 1796 à Saint Pétersbourg.
Ses amants tout au long de sa vie furent innombrables et largement récompensés.
« le favoritisme comme institution, le sexe comme forme de gouvernement ; l'orgasme comme facteur de la vie politique. » À la fin de sa vie, Catherine presque septuagénaire partage son lit avec les frères Zoubov, vingt-huit et vingt-quatre ans.
A partir ce ces données historiques de base, Oleg va analyser l'histoire et se poser une multitude de question et finalement faire souvent oeuvre d'historien, même si pour les besoins de son futur film il n'hésite pas à travestir des détails pour enrichir la quasi légende liée au règne de la tsarine.
« Oleg éprouvait la fièvre d'un peintre qui voudrait ajouter une toute dernière touche à un portrait terminé. »
Il est vrai que le règne de Catherine II fut riche en anecdotes de toute sorte : un régal pour les historiens. Une véritable saga de 52 années. Il suffit à Oleg « dans la grisante multiplicité de l'histoire » de piocher et choisir, enjoliver ou enlaidir le détail qui touche. Tout en respectant les faits, il ourdit des scénarios divers aboutissant à ces faits.
Comment choisir et éliminer sans trahir ? Telle est la question qui se pose à Oleg.
Vient alors le moment de se prononcer pour les juges du comité de contrôle du cinéma soviétique gardiens de la pensée autorisée, emmenés par Lourié, historien au service de l'idéologie mais de façon nuancée, qui vont décortiquer le scénario et en notifier les points faibles, inexacts ou non conformes .
S'ensuit le tournage sous l'oeil de Kozine le réalisateur, un oeil qui connaît bien le parti et qui connaît les acrobaties pour tromper la censure, et d'Oleg qui fait la rencontre de la belle Dina-Catherine jeune. Mais attention, réhabiliter Catherine II serait une mission subversive qui ferait d'eux des dissidents.
Un tourbillon que toute cette partie du roman qui pose clairement le problème de la vérité historique d'une façon générale.
Et de façon plus anecdotique demeure une question : la tsarine a-t-elle été aimée au moins une fois par un de ses amants ? Par Alexandre Lanskoï peut-être. Catherine a alors 50 ans.
le générique du film de Kozine , à sa sortie, ne comportera même pas le nom d'Oleg Endermann…
Douze années passent….
Le cataclysme politique qui survient avec la chute du mur de Berlin, -la mort d'Andropov, l'arrivée de Gorbatchev, la glasnost et la perestroïka , l'éclatement de l'URSS, - va ballotter tout les protagonistes de ce film en tous les sens. Les règlements de compte et les mises en disgrâce vont bon train. Oleg se retrouve à l'hôpital victime d'une agression. Les temps sont durs : Oleg vend ses livres pour vivre : un livre par jour ! Et le cognac arménien fait le reste ! Décrépitude, bonjour ! le règne des oligarques peut commencer.
Mais l'opiniâtreté et l'obsession d'Oleg n'a de cesse qu'il ait compulsé tous les ouvrages concernant Catherine à la bibliothèque de Saint-Pétersbourg.
Et puis un jour, la rencontre fortuite de son ancien camarade Jourbine devenu un magnat des affaires va bouleverser sa vie : il lui propose d'écrire le scénario d'une série télévisée sur Catherine, une série assez racoleuse et crue, qui fasse de l'audimat. Oleg piégé ? Allez savoir ! On entre alors dans l'ère Eltsine cet ivrogne de président.
Deux histoires dans une en fait s'entremêlent dans ce récit, celle d'Oleg dans une Russie nouvelle et celle de Catherine en une autre époque.
Quelques longueurs parfois dans cette saga des amants de Catherine : c'est le seul défaut de ce récit.
Avec Eva qui avait joué le rôle de Catherine âgée et qu'il retrouve à Berlin, Oleg va entreprendre un drôle de pèlerinage, celui que Catherine et Lanskoï avait prévu vers les lacs romantiques de l'Italie du Nord….




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Retrouver et lire Andreï Makine est toujours un plaisir. Dans "Une femme aimée", il nous emmène sur les traces de Catherine II, avec Oleg Erdmann, un cinéaste russe d'origine allemande, comme son héroïne, « une petite princesse allemande qui regardait tomber la neige sur la Baltique… ». Celui-ci tente de faire son métier en URSS, avant la chute du mur de Berlin et veut aller au-delà des clichés et des réputations toutes faites afin de tenter de comprendre cette femme qui multiplia les amants et les cruautés.
Le texte est prenant de bout en bout grâce à l'alternance des séquences historiques et des démêlés quotidiens de celui qui écrit un scénario sur la vie de la Grande Catherine afin de reconstituer sa vie. Née en 1729, à Stettin, en Poméranie, elle se nommait Sophie Augusta Frédérique d'Anhalt-Zerbst. Elle a 14 ans quand elle vient en Russie épouser Pierre III. Son fils, Paul naît en 1754. Pierre III est renversé et tué en 1762 et Catherine monte sur le trône. En 1784, l'empire russe annexe la Crimée… Puis, en 1795, suite à un troisième partage, la Pologne perd son indépendance. Deux ans plus tard, Catherine II meurt à 67 ans.
Oleg ne veut pas se contenter de l'histoire officielle, trop facile alors que, pour pouvoir vivre, il doit travailler aux abattoirs de Leningrad et partager un appartement communautaire. Ainsi, l'auteur nous fait passer des difficultés d'une vie assez ordinaire aux amants de l'impératrice qui « alimente la fougue de ses hommes avec un cocktail de sexe et de violence. » Après avoir parlé de Potemkine « qui choisissait pour elle de nouveaux amants », il précise : « le favoritisme comme institution, le sexe comme forme de gouvernement, l'orgasme comme facteur de vie politique. »
Après bien des discussions avec son amie Lessia, Oleg présente son scénario devant le CEAC (Comité d'État pour l'art cinématographique). C'est le moment où son histoire remonte à la surface avec Sergueï, son père, d'origine allemande, considéré comme fou. Il construisait des maquettes de palais, de châteaux car il était architecte. Il avait réussi à s'engager dans l'Armée rouge en s'affirmant comme Juif et non Allemand. « Revenant du front, en 1945, il avait l'impression qu'une parcelle des crimes allemands lui était imputable. » Sa mère avait été déportée en Sibérie comme tous les Russes d'origine allemande et son père répétait : «… dire que tout cela m'arrive à cause de cette petite Allemande devenue la Grande Catherine. »
La situation politique évolue. Gospodine (monsieur) a remplacé camarade, Leningrad est redevenue Saint-Pétersbourg. Douze ans après, Oleg réalise des films pour des oligarques mais Catherine II le hante. Était-elle « une femelle en chaleur » ou « une championne de jeux politiques » ? L'auteur n'oublie pas de relier l'histoire de son pays d'origine avec celle de la France, Voltaire, la Révolution. Voilà maintenant qu'Oleg réalise une série télévisée sur Catherine II
Comment raconter L Histoire ? « On connaît des faits, des protagonistes. Les historiens proposent des interprétations. » Oleg se souvient de Lanskoï, le seul qui ait peut-être vraiment aimé Catherine et ce départ envisagé : « Deux cavaliers sur une route nocturne, deux êtres qui, pour s'aimer, quittent les jeux de ce monde » et retrouve Eva…
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Oleg, jeune cinéaste, est fasciné par la Grande Catherine II de Russie, cette femme décrite à la fois comme une séductrice et comme une tsarine cruelle. Cette femme à la tête du plus grand empire de son époque, la Russie.

Souveraine aux moeurs légères, aux nombreux amants, une despote républicaine dont Oleg ne parvient pas à en cerner les contours. Enumérer des dates, des noms comme chaque biographe a pu le faire avant lui, c'est un travail d'ingrat, reprendre ce que d'autres avant lui a pu transmettre de la vie de la Grande Catherine ne le satisfait pas.
Comment rendre cette femme plus humble et comment la rendre plus humaine, effacer les clichés.

Dans ce roman se confond la vie d'Oleg dans une Russie des années 80 et celle de la souveraine d'origine allemande comme lui et dont il essaie de démêler le vrai du faux, de la censure dans cette Russie en pleine mutation et de l'évolution de celle-ci et des pays d'Europe de l'Est après la chute du mur de Berlin, de l'amour, des difficultés financières d'un jeune cinéaste.

Oleg réalisera son film sous la censure taisant la fièvre démocratique de la tsarine, on le suit pendant le tournage toujours désireux de montrer au monde une autre Catherine, de montrer ses rêves inassouvis et sa quête d'amour.

Quelques années passent, la censure n'est plus c'est l'Audimat qui prend le relais. Appelé par un ami qui lui propose d'écrire une série TV sur la Grande Catherine, une série mensongère basée sur les ébats sexuels, la violence et le pouvoir.

Oleg quitte la Russie et part en Allemagne sur les traces de cette princesse allemande devenue tsarine, cette princesse dont les ancêtres d'Oleg ont suivis en Russie et portant cette double identité russo-allemande comme un fardeau surtout par son père pendant la seconde guerre mondiale. Il y retrouve Eva connue sur le tournage de son premier film et partiront ensemble à la recherche de la grande Catherine et de son amant Lanskoï.

Après cette désillusion, un espoir en fin de roman, l'amour enfin comme une échappatoire. On s'accroche facilement à l'écriture d'Andreï Makine, à sa violence et sa tendresse, à ces deux existences si éloignées dans le temps et pourtant si semblables.


"Ils devinent qu'un seuil est franchi - non pas dans l'intimité mais dans la liberté de ce qu'ils peuvent faire de leur vie. Une vie qui durant toutes ces années, était dissimulée sous un flux d'inepties, d'attentes inutiles, d'avidités, de craintes. Tout peut basculer maintenant. "


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UNE FEMME AIMÉE d' ANDREÏ MAKINE
Oleg Erdman est un cinéaste russe d'origine allemande, son rêve est de tourner un film sur la grande Catherine de Russie. Mais on est est en Russie, sous Brejnev, alors rien n'est simple, il faut trouver la bonne approche, contourner la critique. Alors Oleg se documente beaucoup, nous fait revivre la vie supposée de Catherine au 18 ème siècle, passant d'un amant à l'autre, gérant l'état. Elle est omnipotente, directive, mais c'est aussi une réformatrice et puis, la grande question qui travaille Oleg, avait elle prévue d'abandonner le trône pour s'enfuir avec son amant préféré? Et pour aller où?
MAKINE nous fait passer de Catherine à Brejnev puis à Andropov, Eltsine et Gorbatchev, la fin de l'URSS et la folie des années 90 sans oublier la chute du mur. Cette alternance des deux histoires est brillamment menée malgré quelques répétitions dans les affaires sexuelles de l'impératrice. C'est tout à fait passionnant si l'on aime la Russie et Makine en est un fin connaisseur.
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Splendide roman. Encore une réussite de cet écrivain, la profondeur des sentiments décrits... fait de ce livre un incontournable
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A Makine dans ce roman proche de l'exofiction, étudie à la loupe les complexités mais aussi les continuités propres à « l'âme russe » et plus généralement même, à l'âme humaine entre le XVIIIème siècle et la période contemporaine. ;
Il crée pour cela le personnage d'Oleg Erdmann , un jeune scénariste russe de la deuxième moitié du XXème siècle ;celui-ci rêve de réaliser un film sur La grande Catherine qui régna d'une main de fer sur la Russie au XVIIIème siècle et a laissé d'elle une image sulfureuse de « mangeuse d'hommes ».
Oleg (ou plutôt Makine) détricote et retricote l'histoire de la Tzarine et celle de sa propre famille et ce faisant met en évidence le fait que tous les protagonistes quelle-que soit la période historique considérée, sont « enrôlés dans les jeux de ce monde, sa voracité, ses mensonges, sa laideur »
Oleg cherche désespérément à approcher la véritable personnalité de la Tzarine et à l'imposer au monde par la réalisation de son film mais il se heurte à la censure politique de l'ère communiste post-stalinienne puis aux exigences non moins contraignantes du capitalisme sauvage qui lui succède après l'arrivée au pouvoir d'Eltsine en 1991. Les mythes sont préférés à la réalité et servent mieux les intérêts politiques et financiers des systèmes en vigueur quels qu'ils soient.
En cherchant à prouver que la personnalité de la Grande Catherine n'est pas cette caricature que l'histoire et les médias continuent à véhiculer Oleg tente d'affirmer sa propre identité, de préserver son droit à vivre sa vie, suivre ses sentiments, aimer, être libre.
C'est un livre complexe mais qui m'a tenu en haleine et m'a incitée à me replonger dans l'histoire de la Russie
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