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Critique de MassLunar


Obie Koul, c'est peut-être le titre plébiscité pour cette sélection des 48h de la bd.

Lorsque le tome 1 est paru durant le premier semestre 2019, il est passé plutôt inaperçu. Mais entre-temps, la bd a reçu le prix des collèges à Angoulème 2020 et se retrouve cette année au sein de la sélection à 2 euros parmi les titres jeunesses des 48h. Un tome 1 apprécié par le public jeunesse et qui est donc remis en valeur alors que le tome 2 vient de paraître. Je pense que les éditions Kennes ont effectué un choix judicieux en plaçant le premier volume dans la sélection. Mais contemplons plus avant cette bd scénarisée par Makyo et dessinée par Alessia Buffolo.

Obie Koul est une bd SF pour ados sur la thématique du divorce sauf qu'ici la distance imposée par le divorce n'est autre que celle séparant deux planètes. Alors que sa mère est prof de maths au collège du quartier où il vient juste d'emménager, Obie découvre que son père provient d'une autre planète. Ce dernier viendra d'ailleurs en aide à son fiston harcelé par les brutes de l'école en lui confiant quelques précieux gadgets.

Sans flirter dans une ambiance pathétique , les auteurs nous parlent de divorce avec une certaine audace, en plaçant ce thème au coeur d'une aventure SF. Mais ils n'en oublient pas le réalisme de la situation et entre deux cases farfelues où Obie défie les lois de la gravité, découvre une autre planète, on peut constater aussi une certaine tendresse parentale , notamment de la part de la mère inquiéte pour son fils face à cette situation.

La dessinatrice Alissa Buffolo fournit un très bon travail, très éclectique dans des traits plutôt réalistes et bien sûr les deux facettes de la vie d'Obie, au sein du quartier ou au sein de l'espace. L'un des meilleurs plans de ce premier tome ,c 'est d'ailleurs l'apparition du vaisseau spatial devant un HLM. C'est un plan tout simplement magique et qui suscite une forme de rêverie dans un quotidien parfois difficile.

Même si je trouve le postulat de départ assez appréciable et le fait que les auteurs n'en rajoutent pas sur le pathos, je trouve que le personnage d'Obie est par contre un peu trop naïf. C'est sans doute un personnage qui va évoluer par la suite mais il est vrai qu'avec ce qu'il vit , je le trouve beaucoup trop cantonné dans un stade d'émerveillement facile. le gamin accepte très rapidement le fait que son père provienne d'une autre planète. Cela m'a fait un peu rire car, derrière ça, c'est bien évidemment le désir scénaristique de passer ce détail pour nous faire découvrir de manière directe cette aventure galactique. D'ailleurs, le titre perd un peu de sa subtilité quand il nous emmène sur une autre planète. Dans le même genre, je préfère davantage SuperS de Fréderic Maupomé qui aborde aussi certains thèmes graves à travers des adolescents dotés de pouvoirs particuliers.

Mais Obie Koul demeure un titre rafraichissant parfaitement calibré qui annonce aussi bien l'aventure que le regard plus intime et sérieux autour du divorce. L'imaginaire est bien retranscrit, l'atmosphère graphique est aussi chouette qu'une bonne petite série animée. Honnêtement, j'attends de voir comment ce titre va évoluer mais , il est vrai qu'avec Obie Koul, volume 1, nous sommes sur la piste d'une série jeunesse très prometteuse.

Obie Koul est un titre sf basé sur un thème sérieux qui transcende ce même thème avec un certain panache. Ce premier tome, disponible dans les opérations 48h, est parfois un peu léger quand aux réactions de ses personnages mais , sans chipoter davantage, c'est une première aventure réussie dont le thème autour du divorce peut laisser présager pas mal d'émotions. Une bd jeunesse un peu emportée mais charismatique et symbolique.
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