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3,8

sur 721 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Plus jamais tu ne prononceras le nom de ce super polar autrement que «  Hranaak » !

Comme dans tout polar, tout commence par un carnage , celui d'ouvriers de plateformes pétrolières dont les corps sont retrouvés déchiquetés comme par un ours polaire. Bien évidemment, l'intrigue propose rebondissements, fausses-pistes mais on sent dès le départ que l'auteur ne recherche pas une efficacité immédiate qui ne ferait qu'assommer le lecteur de péripéties épuisantes.

Non, là, c'est l'imprégnation progressive qui est au centre de tout, l'auteur prend son temps pour poser le décor. Et c'est plus que réussi ! Immersion totale, j'ai été embarquée au Groenland comme si j'y étais. Mo Malo ( auteur français sous pseudo ) n'y est jamais allé, handicap, mais il s'est ultra documenté. Toute la singularité de cette terre est rendue sans que jamais cela ne soit artificiellement présenté : la confrontation à la modernité d'une culture millénaire inuite en cours d'érosion, profondément articulée autour des forces de la nature ; les tensions avec le Danemark d'un territoire en quête d'indépendance depuis la loi d'autonomie de 2009 avec la montée d'un nationalisme inuit violent ; les bouleversements apportés par des mutations économiques d'une terre de chasseurs-pêcheurs en terre d'exploitation intensive convoitée pour la richesse de son sous-sol ( pétrole – or – uranium etc ); mais aussi la position géostratégique essentielle du Groenland au cours de la guerre froide avec la construction de bases secrètes américaines

C'est passionnant de suivre l'enquête l'inspecteur danois Qaanaaq avec tout cet arrière-plan. Un héros attachant bien que je l'ai trouvé un poil falot, mais j'ai aimé ces failles et sa quête d'identité ( c'est un enfant du Groenland, adopté par des Danois, qui retrouve sa terre d'origine et découvre les mystères de son histoire ), j'ai aimé sa ténacité et l'intuition qui lui fait mener avec intelligence ces interrogatoires. J'ai aimé son duo avec l'inspecteur autochtone Apputiku, souvent comique mais efficace.

Un vrai polar d'ambiance dépaysant, au scénario remarquablement mené, je me suis régalée !
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Un roman écrit sans doute par le plus breton des groenlandais :))

J'avoue ne pas avoir été surprise puisque je sais qui se cache derrière Mo Malo et donc j'ai essayé de découvrir comment il avait abordé ce polar venu du froid. Une chose est sure c'est qu'il a gardé son humour parfois cinglant.

Bon je reconnais bien quelques longueurs qui ont un peu nuit à ma lecture mais dans l'ensemble je trouve que l'auteur s'en sort plutôt bien.
J'ai aimé les descriptions de ce Groenland a la fois si froid et attachant.
Et puis l'intrigue est bien tenue et on a envie d'en savoir plus sur le passé de ce flic au nom atypique.
J'ai juste eu un soucis au niveau de l'écriture , qui est bien française . La politesse française qui donne de la place au vouvoiement … dans tous les romans que j'ai pu lire venant du froid le tutoiement est de mise , même avec un inconnu. le relationnel entre les personnages a aune dimension importante et différente de ce qu'on a l'habitude de lire avec cette façon d refaire… du coup cela m'a manqué ici.

mais en règle général ce polar tient ses promesses et je continuerais à lire l'auteur , même si en fait je le préfère quand même sous son vrai nom.
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Qaanaaq ? Un thriller tropical ? Non, pas kanak. S'il vous plait, veuillez prononcer « Hranaak » !
Qu'est-ce qui différencie un polar d'un autre dans cette masse noire, sombre, sanguinolente et glauque où chaque livre cherche à se frayer un chemin vers la lumière et la gloire ? Thrillers psychologiques pour les uns, récits gores pour les autres, on les lit, on les oublie, on voudrait s'en souvenir que l'effort mental en devient presque un supplice, aussi terrible que les tortures infligées à certains de leurs personnages. Parfois, l'un s'en détache, cela tient à presque rien, quelque chose de rare, un style, de l'humour, une manière décalée, un flic attachant, une victime qu'on n'a pas envie de voir être sauvée...
Ici, la particularité de ce roman intitulé Qaanaaq tient sans doute à plusieurs registres alors même que la trame repose sur une construction plutôt classique.
La première des originalités de ce récit est de nous inviter sur le territoire du Groenland. Voilà un polar venu du froid et j'en ai encore quelques frissons... Allez, prenez votre polaire et je vous invite en terre boréale sous la Grande Ourse ...
Il me semble qu'il s'agit de ma seconde exploration littéraire en terre inconnue groenlandaise. La première fois, c'était lors de ma lecture d'Imaqa, un roman très attachant et nimbé d'humour. C'est ainsi que j'ai découvert qu'Imaqa signifie en groenlandais « peut-être ».
Le récit débute par le constat de plusieurs carnages. Les scènes de crime semblent sidérantes, incroyables. On y décèle à chaque fois comme un rituel, celui d'un animal, les traces d'un ours polaire qui aurait peut-être égorgé les victimes dans des conditions atroces. Un autre point commun se détache avec la même évidence que le réchauffement climatique détache là-bas des blocs de glace jusqu'ici immuables : toutes les victimes travaillaient pour la même compagnie pétrolière qui exploite le sol groenlandais, au grand dam de certaines communautés inuites, certaines d'entre elles engagées dans des combats écologiques, d'autres dont les missions cachent un nationalisme exacerbé et violent. En toile de fond viennent alors des thèmes qui offrent un autre paysage en arrière-plan : des intrigues politiques, des intérêts financiers, la quête d'indépendance d'un peuple qui cherche à préserver son histoire, sa culture, son identité...
C'est une terre singulière ballotée, pour ne pas dire déchirée, entre traditions et modernité, convoitée pour ses richesses, dépouillée, en quête d'avenir et de sens...
Dès les premières pages, nous faisons connaissance avec l'inspecteur danois Qaanaaq Adriensen, tout juste débarqué sur ce sol qui lui est un peu étranger tout en ne l'étant pas totalement, car ici c'est sa terre natale. Je ne sais pas si vous me suivez. Non ? Tant mieux... Alors, je poursuis...
L'accueil qui lui est réservé est plutôt froid pour ne pas dire glacial, autant par la capitaine, la cheffe de l'équipe policière en charge de l'enquête, une certaine Rikke Engell, que par la populace du coin.
Il lui reste presque cinq cents pages pour briser la glace...
Immersion totale en terre groenlandaise, une terre hostile autant pour la rudesse de son paysage que pour celle du comité d'accueil. Une terre où des coeurs peuvent s'ouvrir et s'éprendre...
Mais qui est Qaanaaq ? Un policier qui fonctionne à l'intuition, j'adore. C'est son histoire qui m'a ému, ses fêlures aussi, sa manière de mettre les pieds là où il ne faut pas, mais l'intuition n'est pas une science exacte... Sinon, il n'y aurait jamais de littérature romanesque...
Je me suis assez rapidement lassé et détourné de l'intrigue, laissant les protagonistes s'en occuper, les flics, les médecins légistes, les politiques... Je me suis dit que c'était leur affaire et qu'ils s'en arrangeraient bien, je leur ai fait confiance...
J'ai fait un pas de côté dans la banquise pour regarder des paysages intérieurs, parfois bien plus fascinants... Des visages, d'enfants, de vieux, de prostituées, des âmes perdues sur cette terre qui l'est tout autant.
J'ai aimé ce voyage presque intérieur de Qaanaaq vers Qaanaaq à l'autre bout de ce bout de continent, une trajectoire intime où l'inspecteur danois brise la glace de son coeur, va à la confrontation de son destin, chercher les méchants de cette histoire et côtoyer un peu par hasard les tréfonds de la sienne, trouver d'où il vient, le bonheur des siens...
En dehors des méchants et des soi-disant bons, nous côtoyons ici la réalité qui mêle des paysages immenses, des chamanes, des superstitions qui résistent encore au temps, des vies brisées...
Des êtres parfois attachants, à la fois indissociables et pourtant bien distincts.
Ici la blessure faite à la terre fait aussi mal qu'une blessure faite à des personnes... Ce récit est traversée de déflagrations qui ont peut-être fini par éventrer certains personnages mais pas ce sol minéral du Groenland, à la fois invisible et immortel...
J'ai aimé être dans cette dérive des continents...
Bon, certes, l'auteur, un certain Mo Malø n'est pas plus groenlandais que je ne suis kanak, puisqu'il serait même breton.... Zut, je vous perds encore. Qu'importe ! Cet auteur a su
Alors ? Ai-je aimé ? Imaqa.
Imaqa oui ? Ou Imaqa non ?
Imaqa...
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Qaanaaq est à la fois le nom du personnage principal de ce roman policier et celui de l'endroit où il est né, situé au Groenland, et où justement une partie de l'intrigue va se dérouler.
Que de coïncidences dans ce roman qui va à toute vitesse !
On y trouve d'ailleurs un peu de tout : des meurtres aussi sanglants qu'étranges, puisque des ouvriers de plateformes pétrolières sont retrouvés sauvagement assassinés par ce qui semble être une attaque d'ours dans leurs logements pourtant fermés à clés, des vieux secrets, une quête des origines, des nationalistes qui n'aiment pas beaucoup les étrangers et le font bien sentir, des paysages glacés, des compagnies pétrolières qui se font la guerre, des chasseurs de phoques, des traditions ancestrales, des complots politiques et financiers…
L'ensemble se lit bien, le rythme est soutenu et on ne s'ennuie pas, mais le tout semble assez improbable tant les coïncidences sont nombreuses dans cette intrigue.
Un roman policier très dépaysant, bien agréable à lire pendant les chaudes journées d'été.

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Voici un beau polar nordique écrit par un français. Oui vous avez bien lu, Mo Malø est bien un écrivain Breton qui est fier de mettre à l'honneur sa région dans son nom 😉.

Au travers de son personnage, Qaanaaq Adriensen, un capitaine de la crim de Copenhague venu prêter main forte au commissariat de Nuuk suite à la découverte de cadavres vraisemblablement attaqués par des ours polaires, j'ai pu découvrir les contrées Groenlandaises.

Mo Malø a su reprendre les codes caractéristiques des polars nordiques : un rythme long qui va s'accélérer à la fin, de belles descriptions d'une nature magnifique mais impitoyable et aux hivers très rudes...
Ce premier tome d'une série de 4 ouvrages a parfois quelques longueurs mais il plante bien le décor pour introduire les trois autres et il permet de créer de véritables liens avec les personnages auxquels on s'attache facilement.

Je suis très contente de m'être lancée dans la lecture de cette série dans le cadre d'une lecture commune car j'ai beaucoup apprécié le travail de recherche effectué par Mo Malø pour l'écriture de cet ouvrage. J'ai trouvé ce livre très intéressant et j'ai appris beaucoup de chose sur l'histoire du Groenland, sur ses populations locales et les traditions inuites très présentes...

Les amoureux des lectures du Grand Nord se régaleront à découvrir cet ouvrage...
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Qaanaaq ( à prononcer comme un crachat ) est à la fois le prénom de l'enquêteur Adriensen et le nom d'un village du Groenland.
C'est bien à contrecoeur que lui, le citadin, accepte d'aider la police locale de Nuuk totalement dépassée par les évènements.
En effet, pas moins de quatre ouvriers pétroliers sont morts, à leur domicile, déchiquetés, semble-t-il, par un ou plusieurs ours polaires.
Soutenu par Apputiku, un inspecteur inuit très souriant mais peu bavard, il va plonger et dans l'enquête et dans le froid polaire.
Lui, habitant Copenhague, adopté à l'âge de trois ans, va découvrir aussi bien des choses sur son passé.
Glacial mais palpitant car l'auteur nous dévoile les traditions ancestrales de ce pays blanc.
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Un polar glacé, des meurtres sanglants au Groenland.

Qaanaak (prononcé Hraanaak) est un policier danois envoyé à Nuuk au Groenland pour faire enquête sur la mort de trois travailleurs d'une plate-forme de forage. Les victimes semblent avoir été égorgées par un ours polaire. Cet ours qu'on appelle Nanook est symbole du pays, mais s'il a la férocité nécessaire pour dévorer les hommes, il n'a quand même pas l'habitude de crocheter des serrures. Il y a donc du boulot pour trouver un autre coupable…

Qaanaaq, c'est aussi le nom d'un village du nord du Groenland d'où provient l'enquêteur, un orphelin adopté par un couple danois : une détective émérite et un célèbre auteur de roman policier. Au Groenland, le -policier découvre un climat rude, des paysages qu'il photographie, des gens à la langue et aux habitudes différentes. Dans ce pays de ses origines, il se sent pourtant tout à fait étranger et, sans ses repères habituels, il aura bien du mal à résoudre l'affaire.

Un polar qui décrit un pays peu connu, qui parle de traditions ancestrales, mais aussi de politique et d'exploitation des ressources naturelles. Il rappelle même des éléments historiques comme l'implantation de bases américaines de Thulé et de Century Camp.

Un polar qui se lit bien, même si on y retrouve certaines incongruités.

Je suis un peu déçue de constater que l'auteur est un écrivain français qui prend un pseudonyme pour surfer sur la vague de popularité des polars nordiques… Un genre de marketing trompeur ?
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Qaanaaq est un policier danois qui est envoyé en renfort au Groenland pour enquêter sur les meurtres d'employés de la plateforme pétrolière de la capitale, meurtres d'une rare violence qui « tombent mal » à quelques semaines du référendum sur l'autonomie du Groenland.
Roman policier de très bonne facture, bourré d'humour, avec un policier principal très attachant, voire séduisant ( !).
L'auteur en profite pour nous donner, mine de rien, un vrai cours sur le Groenland : son Histoire, sa géographie, son économie, son quotidien. C'est passionnant.
Le style est fluide, les 500 pages se lisent en un clin d'oeil avec la satisfaction d'apprendre sur un pays assez méconnu de nos contrées.
Parfait pour les amateurs du genre
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Enfer et putréfaction, j'ai loupé la 69ème critique de peu... 70, ça fait moins érotique, tout de suite. Tant pis...

Si le polar vient du Groenland, l'auteur, lui, vient de France, donc, nous ne sommes pas dans du 100% made in Banquise mais rassurez-vous, vous aurez l'impression d'y être, surtout si vous le lisez durant un mois de mai pas très chaud avec un sale petit vent de nord-est qui refroidit tout.

Moi, je suis toujours partante pour aller résoudre des meurtres à l'autre bout du monde, tant que l'enquêteur me plait bien et que l'auteur arrive à me surprendre.

Le colonel Moutarde avec le poignard dans la biblio est un classique, mais si l'auteur arrive à rendre cela de manière atypique, intéressante, pu vue, moi, je signe des deux mains, même avec des moufles et un cache-nez.

Pour le compte, ici, le colonel Moutarde, c'est Nanook (Nanuuq en V.O) ! Et pour ceux qui pense à la marque de vêtements, allez demander à votre ennemi Gogueule ce qu'il a d'autre en stock, bande de moules.

Un crime énigmatique, pas de mobiles apparent, un tueur inhabituel, une enquête qui piétine, des flics dirigés par Rikke Engell, une cheffe qui n'a pas envie de cheffer (mais qu'on a envie de baffer) et un capitaine de police Danois, Qaanaaq Adriensen, envoyé pour faire toute la lumière sur cette sombre affaire, puisque, vous ne saviez peut-être pas, mais le Groenland appartient toujours au Danemark.

Sur fond d'envie d'indépendance, notre enquêteur Danois va faire la connaissance de ce pays qu'il ne connait pas, de ses moeurs étranges, de ses croyances encore fortement ancrées et de cette haine que certains Groenlandais ont, envers tout ce qui vient de son grand colon-isateur.

L'auteur connait son sujet, on sent bien qu'il a potassé et il nous met en scène, grandeur nature, un Groenland qui espère tirer profit de son pétrole pour s'émanciper du royaume où paraît-il, il y a quelque chose de pourri, d'après William Shakespeare (Hamlet)…

La politique sera donc une partie assez importante du récit, ce qui m'a fait bien plaisir parce que niveau rythme et action, c'était un peu faiblard et l'enquête trainait en longueur avec des flics aussi pressés de résoudre des meurtres que les nôtres le sont pour résoudre des actes de vandalismes (c'est vous dire leur énergie !).

Cette enquête sera galère pour Qaanaaq, à se demander parfois s'il est vraiment un grand flic surtout lorsqu'il téléphone à sa mère pour qu'elle l'aiguillonne un peu… Bon, pour sa défense, si on lui avait tout dit, il aurait eu plus facile.

En plus, le pauvre, niveau climat, dans la ville de Nuuk, on a plus tendance à se les geler qu'à avoir chaud (sauf à l'intérieur) et la bouffe mériterait une revisite des candidats de Top Chef.

Pour l'immersion, on a beau avoir un français à la barre, les sensations de froid étaient bien retranscrites et on s'y serait cru, même. le dépaysement est garantit.

Un climat politique délétère, des magouilles chez les politiciens (ça ne nous change pas), des meurtres bizarres, des mystères opaques, un pays énorme mais peu peuplé, des habitants haineux envers les étrangers, des écolos extrémistes, des indépendantistes énervés, des personnages aux noms imprononçables et un pauvre enquêteur qui doit batailler ferme contre certains bâtons mis dans ses roues.

Pas le polar du siècle, mais un bon divertissement et un final inattendu, ce qui me fait remonter la cote car j'adore être surprise, pour ne pas dire un autre mot… Bon, ce n'était pas de la surprise exceptionnelle comme avec certains auteurs mais je saluerai sa manière de nous balancer le truc dans la tronche et celui-là, je ne l'avais pas vu.

Par contre, 100 pages de moins l'aurait rendu plus addictif, lui donnant un rythme un peu plus soutenu.

Cela ne m'a pas trop posé de problèmes parce que j'étais intéressée par le voyage au Groenland, par ses habitants, leurs modes de vie, leur culture, leurs luttes, la pauvreté qui règne chez certains et le côté politique avec ses magouilles en tout genre, mais pour un(e) lecteur(trice) qui n'aime pas trop ça (ou les allergiques à la politique en littérature), le roman pourrait se révéler être moins intéressant.

Ma copinaute de LC, Bianca, n'aimant la politique dans ses lectures qu'à dose homéopathique, aurait pu frôler l'indigestion.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Le Groenland, tons blanc sur blanc. Et noir sur noir, aussi. Ses étendues glacées à perte de vue, son climat polaire, ses habitants atypiques, ses ours… Et son pétole ; or noir caché loin sous ces immensités blanches.

Derrière le pseudonyme de Mo Malø se cache un auteur français dont c'est le premier polar. Oui, Qaanaaq est un vrai polar tout en ambiance, une enquête qui se déroule dans le froid mais qui ne devrait pas vous laisser de glace.

Si vous êtes en quête de rythmes effrénés, passez votre chemin. Voilà une intrigue qui prend son temps, à l'image de ces conditions extrêmes qui ralentissent chaque mouvement.

Attendez-vous à une immersion totale dans ces contrées inhospitalières et dans la vie même de ses habitants, entre profond respect des traditions et modernité. Une arrivée du monde moderne qui ne se fait pas sans douleurs, sur une terre où les rites et coutumes sont encrés profondément, question de survie.

Mo Malø n'est pas le premier écrivain français à se lancer dans l'écriture d'aventures se déroulant dans des territoires hostiles où les traditions restent fortement implantées. On pense à la trilogie d'Olivier Truc et son « Dernier lapon », à Ian Manook avec sa série mettant en scène « Yeruldelgger » en Mongolie, ou à « Boréal » de Sonja Delzongle qui se déroule aussi au Groenland. Autant dire qu'il fallait que Malø réussisse à trouver sa propre voie (voix) pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis (de neige).

Verdict : objectif atteint, avec mention. L'auteur a réussi à donner corps à cette atmosphère particulière et son livre ne ressemble à aucun de ceux précités. On y croit, on s'y croit. Loin de la simple description « à la Wikipédia », il est parvenu à donner un souffle (glacial) à son histoire, à lui donner vie sans qu'on ait l'impression de suivre une simple exposition sur les us et coutumes locaux.

Le coté « exotique » n'est pas son seul intérêt, loin s'en faut, le récit est aussi sociétal et politique. le milieu affairiste servit partout dans le monde…

Il fallait aussi construire des personnages marquants, avec du caractère, ambivalents, mystérieux pour certains. Là encore, c'est impeccablement travaillé.

Se plonger dans ce roman est immersif, le genre de lecture riche qui mérite qu'on s'y attarde, en prenant son temps. Même si j'aurais parfois aimé quelques changements supplémentaires de cadence, ce roman en devient hypnotique.

Qaanaaq est un polar passionnant, tout autant par son environnement que par son enquête singulière. Avec ce roman, Mo Malø propose un voyage hors norme, loin de nos repères habituels, et pousse ses personnages dans leurs derniers retranchements.

Voilà un polar à ambiance, aussi dépaysant qu'ancré dans notre monde, joliment mené par un auteur qui a su faire sien ce monde de glace. Ça tombe bien, ce livre ne devrait être que le premier d'une série.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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