Quel est mon sentiment après avoir refermé ce livre?
Difficile à préciser, tout d'abord, tenter de dissocier l'oeuvre de l'auteur.
Outre sont adhésion au parti fasciste, on sait les soupçons d'opportunisme et d'imposture qui sont prêtés à
Malaparte, je suis insuffisamment instruit sur le sujet et j'en ferai abstraction ici.
Eh bien ! le livre alors ?
C'est d'abord un tableau saisissant de la pagaille gigantesque qui suivit l'arrivée des troupes alliées victorieuses en Italie et sans doute dans toute l'Europe, avec son cortège de héros, de traîtres, de collabos et de profiteurs. Catégories de destin qui s'avérèrent d'ailleurs par la suite bien moins étanches qu'on aurait pu le supposer, certains ayant, au gré d'opaques circonstances, impunément frayés successivement dans l'une ou l'autre.
C'est aussi l'occasion pour l'auteur de partager son amour pour son pays et ses compatriotes à travers de longues descriptions lyriques de Naples, du Vésuve, de l'île de Capri, de Rome et de la Toscane étayées et enrichies de références historiques, artistiques, littéraires et mythologiques d'une érudition qui, je l'avoue modestement, ont souvent trouvé chez moi un ignorant.
Reste un point délicat et difficile à trancher pour un lecteur lisant en 2018 une oeuvre de 1949, c'est le caractère violemment homophobe qui marque de longs passages. Les mentalités à cet égard étaient certes très différentes à l'époque mais
Malaparte, en temps qu'intellectuel, ne peut être complètement exonéré de cette critique.