Jolie petite histoire sur les méfaits du collège et le mal que les enfants peuvent faire aux autres sans toujours s'en apercevoir.
Il suffit d'une petite différence pour être rejeté, et pourtant...
A recommander à tous les parents !
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Le style est très plaisant à lire, le propos pertinent : c'est à la fois un bon document sur la douance et le harcèlement scolaire et un très agréable petit roman qui peut être apprécié aussi bien par les adultes que par les enfants.
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C’est vrai ça, c’est important d’être précis, parce que sinon les gens comprennent de travers et ça crée des problèmes. Et même quand ça ne crée pas vraiment de problèmes, je trouve que c’est super important d’utiliser les bons mots. Par exemple, il y a quelque chose qui m’énerve particulièrement, c’est quand quelqu’un dit un cheval au lieu d’un poney. Moi je rectifie toujours, je dis « ce n’est pas un cheval, c’est un poney ». Et là, généralement, on me répond que ce n’est pas grave, qu’il n’y a pas beaucoup de différence, et que de toute façon j’ai bien compris ce qu’on avait voulu dire. Eh bien non. Je ne suis pas d’accord. Ce n’est pas du tout pareil. On la voit bien, la différence, pourtant !
Quand on pose une question ou un problème à un surdoué, ce qui se passe dans sa tête est beaucoup plus compliqué ! Son esprit va partir dans tous les sens, très très vite. Si on devait représenter sa pensée par une image, ça ressemblerait à quelque chose comme le bouquet final d’un feu d’artifice, ou à un arbre généalogique qui crée de nouvelles directions à chaque étape. On peut dire qu’il examine toutes les réponses possibles, pour finalement sélectionner la plus probable. Ce mode de fonctionnement s’appelle la pensée en arborescence.
Mon petit frère, il est comme moi : il pense très vite. Il est en maternelle et ça ne se passe pas aussi bien que cela devrait, parce qu’il n’arrive pas à rester tranquille à sa place pendant que la maîtresse leur apprend des choses. On dit souvent qu’on remarque plus vite les garçons surdoués que les filles parce qu’ils sont plus turbulents. Les filles ont tendance à être plus discrètes. Tout ça, ce sont des statistiques, je ne sais pas si c’est vraiment important, mais en tout cas pour mon petit frère et moi, ça se vérifie.
Je sais qu’il ne faut pas dire grosse et que le mot pour dire ça c’est obèse, mais je trouve qu’obèse ça sonne comme une maladie (d’ailleurs c’en est une, j’ai entendu ça dans un reportage à la télé), et Célia n’a pas du tout l’air malade. Et puis j’aime bien tout un tas de choses qui sont grosses : une grosse part de gâteau, un gros tas de feuilles mortes pour sauter dedans, un gros nounours tout doux… Enfin, je suis sûre que le gâteau serait beaucoup moins bon si on m’en avait donné une part obèse.
Le surdoué sait, en plus de connaître la bonne réponse, que toutes les autres réponses possibles sont mauvaises. L’autre différence très importante, c’est que son esprit va tellement vite qu’il n’a pas accès à toutes les étapes qui ont mené à sa réponse. Tout cela se fait en quelques millièmes de seconde, de manière inconsciente, et la bonne réponse lui apparaît comme une évidence, sans qu’il soit capable d’expliquer pourquoi, ni quel raisonnement, quelle méthode ou quelle règle il a utilisé.