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EAN : 9782715254145
224 pages
Le Mercure de France (03/01/2020)
3.78/5   16 notes
Résumé :
J’écris ce que tous racontent à la première personne. À force d’écrire je, ces histoires deviennent les miennes. Je suis eux, tour à tour, puis tous en même temps. J’ai vécu des centaines de vies, toutes plus tragiques les unes que les autres, j’ai vécu dans des dizaines de pays. J’ai tout vu, tout entendu, tout ressenti. Je sais tout des hommes et de l’horreur qu’ils cachent en eux.

Juriste de trente ans, Nina s’occupe de réfugiés à Paris. Dans son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Nina trente ans rien que du malheur. Son père comédien célèbre rentre à l'hôpital pour soigner un cancer sévère au moment même où Jérémy, l'homme qui partage sa vie, lui annonce qu'il a pour maitresse sa meilleure amie. Mais Nina qui fait un drôle de métier, assistante sociale, juriste, psychologue, écrivain public, médiatrice pour des réfugiés sans papier à Paris, a-t-elle le droit de se plaindre ?

Nina a-t-elle le droit d'être malheureuse alors que toutes les tragédies du monde traversent quotidiennement son bureau. Alors Nina prête à s'écrouler écoute Awa, Fatou, Nour, Issa, Firmin, Oksana et les autres, leurs histoires vont l'aider à se tenir debout et à avancer.

Partir en vacances à l'autre bout du monde avec Elias, un homme avec qui elle communique depuis deux ans par internet, serait peut-être l'embryon d'une nouvelle vie ? Nina a l'impression que pour la première fois elle décide de quelque chose. Nina, la petite fille sage, est en train de devenir adulte.

Roman introspectif très actuel, « Rendez-vous à Colombo » est un livre chaleureux écrit à la première personne. Sarah Malartre pose, sur notre monde déboussolé, un regard tendre et humain. Un premier roman prometteur.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une lecture bien sympathique que ce court roman. Attention, bien sympathique dans le sens, bien écrit, bien construit, car les sujets traités eux sont plutôt difficiles et, même si l'écrivaine arrive bien à nous décrocher un sourire de temps en temps, elle nous met surtout face à des personnes se trouvant dans des situations parfois assez dramatiques.

Deux trames entremêlées dans ce roman, l'histoire de la narratrice et une succession d'histoires individuelles sur des migrants, réfugiés sur le sol français. Sous son air plutôt simple, ce roman arrive à mettre le doigt sur des sujets de société et pousse le lecteur à la réflexion. le style d'écriture est tout à fait approprié et très agréable à lire.

L'auteur arrive subtilement à nous faire passer d'une situation dramatique à une situation plus légère. Je regrette toutefois certains passages qui auraient mérité un plus grand approfondissement sur l'histoire de tel ou tel pays ou bien sur les protagonistes. Pour autant, cela permet au lecteur de laisser divaguer son imagination.

Un bon roman donc, méritant d'être ouvert et lu avec attention. La construction est maîtrisée avec cette succession de petites histoires qui s'entrechoquent avec la vie de la narratrice. Les thèmes ne sont pas originaux et même déjà très largement vus et revus dans de multiples romans, l'écriture reste plutôt classique, mais l'ensemble est néanmoins efficace et offre un moment de lecture intéressant et qui fait réfléchir.
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Nina, trentenaire, vit et travaille à Paris comme juriste dans une association qui vient en aide aux réfugiés. Sa vie, heureuse et calme jusque là, chavire lorsqu'elle apprend que son père chéri est atteint d'un cancer et lorsque son compagnon depuis dix ans la quitte pour une autre.
Entremêlées à sa vie, l'auteur déroule des tranches de vie de réfugié(e)s dont elle s'occupe administrativement. Nina est abattue, triste à en devenir anorexique dans sa vie personnelle mais n'en montre rien face à ces hommes et ces femmes qui comptent sur elle; ils la sortent d'elle-même et c'est en ces personnes cabossées, détruites qu'elle trouve la force d'aller de l'avant.
Ce roman pose des questions importantes : comment écouter les autres quand on va mal? Et finalement ne serait-ce pas salvateur de prendre conscience qu'il y a pire malheur, pire douleur que la sienne propre, de relativiser?
Les portraits des réfugié(e)s qui viennent la voir sont émouvants, parfois cocasses, souvent très douloureux. "Rendez-vous à Colombo" est un roman plein d'empathie, d'humanité et de bienveillance sur un thème particulièrement actuel et grave.
Je regrette, cependant, un peu sa forme : les destins des réfugié(e)s s'intercalent systématiquement entre deux épisodes de la vie de Nina; je comprends l'objectif poursuivi mais le procédé me paraît artificiel; on dirait des fiches administratives portant leur prénom en tête et la description de leur cas en quelques pages; les réfugié(e)s se succèdent, originaires du monde entier comme une sorte de catalogue de guerres, misère, horreurs.
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Dans son bureau, ils passent et repassent, jour après jour. Ils s'installent face à elle, et déroulent leur vie, tourmentée cabossée, leur tristesse, leur souffrance au quotidien, leur incompréhension devant ce monde qui ne tourne pas rond, leur solitude et le manque de leur famille restée ou disparue au pays… Leur espoir d'obtenir le droit d'asile en France. Eux, ce sont Monsieur Firmin, Nour, Pierre-Félix, Fatou, Issa, Awa, Oksana, Amir, Sohrab, Zied, Germude, Singuila… des hommes des femmes qui viennent de Kinshisa, du Liban, de Côte d'Ivoire, d'Afghanistan, d'haïti, d'Ukraine, de Syrie… Elle, c'est Nina, juriste. Avec attention et bienveillance, elle les écoute raconter leur histoire, relève le moindre détail, et retranscrit le tout à la première personne. le portrait ainsi dessiné, précieux, doit refléter au plus juste la réalité de chacun. Car il en découle pour ces réfugiés un avenir meilleur, une protection pour eux et leurs enfants. Voilà des années que Nina accueille les confidences ; de mots de regards de gestes de larmes aussi. Mais pour la première fois, elle sent qu'elle vacille. Sa vie est en train de voler en éclats. Dans le même temps, elle se sépare de son fiancé et apprend la maladie de son père. Infiniment triste et inquiète, épuisée et désarmée, Nina est bouleversée. Ses failles, ses blessures à elle sont-elles de taille à affronter celles de ces hommes et ces femmes qui défilent dans son bureau? La douleur intime et la souffrance universelle peuvent-elles cohabiter? Comment vaincre cet équilibre instable?
Un premier roman sensible, tantôt léger tantôt grave.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Nina est dans une phase difficile, elle a de réelles raisons d'être peinée et perturbée , des problèmes personnels non négligeables. Mais comment gérer ce mal-être quand on passe ses journées de travail à s'occuper de personnes déracinées, profondément traumatisées par des atrocités plus dures les unes que les autres ?
Cette histoire , l'histoire de Nina, mais aussi toutes les autres histoires relatées par Nina, celles des réfugiés demandeurs d'asile, sont touchantes, attachantes, et édifiantes.
L'écriture est facile à lire bien qu'un peu déroutante au début. Sarah Malartre n'utilise pas de guillemets pour insérer des dialogues. Elle narre son récit sans trop de détails mais avec passion, comme lorsque qu'une amie retrouvée nous relate les problèmes qu'elle a du affronter ces derniers mois.
J'ai vraiment apprécié cette lecture. Si je devais mettre un bémol, ce serait sur l'histoire qui conduit Nina à Colombo. Elle ne m'a pas convaincue. Mais bon, elle peut plaire à d'autres personnes, un brin plus romantiques que moi.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je lui demande pourquoi il ne m’embrasse pas, on ne s’est pas vu depuis une semaine quand même. Il me dit si si et je lui dépose un petit bisou sur la bouche. Je pourrais jurer que je l’ai senti se raidir, ses lèvres sont sèches, j’embrasse de la pierre. On ne sait jamais dans une histoire d’amour quel baiser sera le dernier. Si on pouvait choisir le dernier baiser, on s’appliquerait, on essaierait de lui donner toutes les couleurs de l’amour qu’on a partagé, on y mettrait de la passion, de la chaleur, de la tendresse en mémoire de tous les moments merveilleux qu’on a vécus. Si on avait su, on aurait pu faire mieux et on ne serait pas resté sur un baiser minable, triste et sans saveur comme celui-là.
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« Je je je. J’écris ce qu’Awa raconte à la première personne. J’écris ce que tous racontent à la première personne. Je je je. À force d’écrire je, ces histoires deviennent les miennes. Je suis eux, tour à tour, puis tous en même temps. J’ai vécu des centaines de vies, toutes plus tragiques les unes que les autres, j’ai vécu dans des dizaines de pays, je connais le nom des avenues, je peux dessiner les quartiers. j’ai tout vu, tout entendu, tout ressenti. Je sais tout des hommes et de l’horreur qu’ils cachent en eux. Ces vies, je les transporte partout, elles se rappellent à moi la nuit et mes rêves se font cauchemars. »
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« Ma tête est lourde, je ne sais comment exister dans ce monde abominable, comment vit-on chaque jour, comment respire-t-on, comment mange-t-on, comment rit-on, comment fait-on l’amour, comment fait-on des enfants quand on étouffe sous toute cette horreur? Quand on est écrasé sous les génocides et sous la haine? (…) Je cherche constamment, la réponse s’échappe, insaisissable, impossible, je chercherai toujours. »
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« Je lui demande pourquoi il ne m’embrasse pas, on ne s’est pas vu depuis une semaine quand même. Il me dit si si et je lui dépose un petit bisou sur la bouche. Je pourrais jurer que je l’ai senti se raidir, ses lèvres sont sèches, j’embrasse de la pierre. On ne sait jamais dans une histoire d’amour quel baiser sera le dernier. Si on pouvait choisir le dernier baiser, on s’appliquerait, on essaierait de lui donner toutes les couleurs de l’amour qu’on a partagé, on y mettrait de la passion, de la chaleur, de la tendresse en mémoire de tous les moments merveilleux qu’on a vécus. Si on avait su, on aurait pu faire mieux et on ne serait pas resté sur un baiser minable, triste et sans saveur comme celui-là. »
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Elle a été torturée et je me plains d'un cœur brisé ? Est-ce que j'ai le droit moi de souffrir de ces choses banales avec tout ce que j'entends, tout ce qu'on me raconte, des sanglots dans la vie et dans la voix. Ces souffrances sont-elles différentes de la mienne ? Comment savoir ? Tout ce que je sais c'est que la douleur a envahi ma personne toute entière, a pris pleine possession de moi. Elle a tout raflé sur son passage, n'a rien laissé derrière.
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