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Critique de TerrainsVagues


Merci aux éditions La Martinière et à Babelio qui à travers l'opération masse critique m'ont permis de croiser « le promeneur d'Alep ».

Syrie, rebelles, armée Syrienne, barbus, Kurdes, Iran, Russie et au milieu de tout ça Alep. Et au milieu de tout ça des hommes, des femmes, des enfants, qui vivent chaque seconde en se demandant où tombera le prochain obus, quelle cible atteindra la prochaine balle du snipper d'en face, combien de temps encore à « vivre » ? Il y a ceux qui partent vers des horizons où ils ne sont malheureusement pas les bienvenus et puis il y a ceux qui restent. Niroz Malek est de ceux là.
Le promeneur d'Alep, quel titre!!! Il résonne comme une provocation à la folie des hommes, comme un appel à une résistance pacifique, comme un renoncement au fatalisme. Il fait allégeance à la vie.
Un titre est souvent trompeur…
Souvent oui mais là, non. On est en plein dans la protestation, dans la lutte, juste parce que l'auteur est là, parce qu'il reste par choix. Un combat sans armes gagné d'avance car même la mort ne met pas ce genre d'homme à genoux. Il n'y a pas d'héroïsme, juste de la dignité malgré la peur.
Niroz Malek est ce promeneur. Il va nous faire visiter ses émotions et sa ville à travers un passé décomposé. Si la mort règne apparemment sans partage sur la ville, même si c'est difficile à dire, l'impression est trompeuse car il reste toujours quelqu'un debout.
Au fil des pages les vivants déjà morts côtoient les morts encore vivants dans le souvenir. Passé et présent se mêlent, rêves et cauchemars embrasent les braises toujours chaudes de la vie d'avant.
Une vie d'avant comme une résurrection, l'espace d'un instant, où les lieux renaissent de leurs cendres, où les anciennes conversations animées avec les amis viennent bousculer fugitivement la routine des bombes. Une vie d'avant pour s'enivrer d'un souffle de liberté. L'ivresse est forte, la gueule de bois est rude. A chaque image sortie des combles de la mémoire de l'auteur succède la triste réalité et soudain le café rempli de vie n'est plus que ruines fumantes, le car de ramassage scolaire qui l'emmène à l'école n'est plus que carcasse carbonisée, victime d'un attentat de plus. A chaque évocation répond la destruction, la disparition.
J'avoue que l'écriture ne m'a pas transporté, la traduction peut être. A chaud, j'ai aimé moyen car je ne m'attendais pas à ce genre de promenade mais une fois décanté… je me rends compte que l'angle choisi par Niroz Malek pour dire son quotidien, ses peurs, ses espoirs, est original et atteint son but. On repense à ce livre dans les jours qui suivent la lecture, enfin de mon coté j'y ai repensé. Il laisse une empreinte, une respiration… fragile, comme la vie.
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