La vie de Brian Holden dit
Vince Taylor fut mouvementée. Voulant devenir une star du rock'n roll, il s'habille en noir et devient malgré lui, l'idole des mauvais garçons. Sa carrière, principalement française, est faite de fracas, d'excès, d'alcool. Bref, une vie rock'n roll.
Arnaud le Gouëfflec ne fait pas comme tout le monde. Ecrivain, chanteur, musicien, co-fondateur du festival invisible, cet artiste est multi-tâche, mais surtout, il trouve des sujets qui sortent de l'ordinaire.
le chanteur sans nom, La nuit
Mac-orlan ou J'aurai ta peau
Dominique A ne sont que des exemples de son imagination.
Avec
Vince Taylor, l'Ange noir, il réitère cette capacité à nous surprendre, parfois à nous perdre. Pourquoi écrire une biographie, alors qu'on peut faire mieux ? Dans les premières pages,
Vince Taylor semble se confesser à un religieux. Un dialogue qui permettra d'éclater la vie du chanteur en plusieurs morceaux. de son enfance à sa « retraite » à Macon, le scénariste éparpille la vie du chanteur comme autant de moments vécus. Quand on recolle les morceaux, on s'aperçoit de l'ange noir du rock n'a eu qu'une longue chute, mais qu'elle fut magnifique. C'est cela la magie d'Arnaud le Gouefflec. Prendre des morceaux de vies d'inconnus et réussir à montrer toute la complexité du personnage. Pour
Vince Taylor, on hésitera toujours entre ritre et larmes. Son contrat avec Barclay, ses excès, sa foi, ses fans… Tout prédisposait le jeune artiste à une longue déchéance, mais raconté par
Arnaud le Gouefflec, elle en devient magnifique.
Marc Malès adopte parfaitement l'écriture d'Arnaud le Gouëfflec. Son trait est dur et fait ressentir d'autant plus les vies de
Vince Taylor, entre show-business et réalité. Ce qui est étonnant, c'est la composition des planches. Aux cadres classiques suivent des compositions hallucinantes, on frise le surréalisme. Des cadrages serrés, d'autres qui donnent le vertige, des plans qui s'attardent sur une partie de l'image. le talent de
Marc Malès permet de mettre en avant la « folie » qu'était la vie de
Vince Taylor. Pour ne rien adoucir, tout l'album est en noir et blanc, comme un rappel entre l'ange et le démon, les deux faces de
Vince Taylor.
Entre l'écriture et le dessin, le lecteur sera pris dans le tourbillon de cette folle époque. Il est difficile d'appréhender le personnage de
Vince Taylor. Parodie, victime ou vraie star du rock ? L'album pose autant de questions qu'il apporte de réponses. Emporté à 52 ans par un cancer, Vince restera une énigme.
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