Aujourd'hui, j'aimerais, circonstances oblige, vous parler d'un petit album étonnant. Il aborde une question peu soulevée en " philosophie jeunesse ", celle du rire, ou du moins, du sourire.
Dans le pays de Gardavie (un pays imaginaire qui pourrait par certains côtés faire penser à l'ex-Yougoslavie), pays naguère beau et prospère mais désormais ravagé par quatre années de guerre civile et où chaque habitant ou presque a perdu tout ou partie de ses proches, un deuil national est décrété et scrupuleusement respecté par tous les habitants.
Seulement, un jour, un garde-côte surprend un enfant allongé dans le sable en train de sourire en regardant les étoiles. Tous en Gardavie prennent ce sourire pour un affront à leur peine et à leur deuil. L'enfant, doué d'un positivisme hors du commun malgré le fait qu'il ait perdu ses deux parents lors de la guerre, ne tarde pas à être maltraité et enfermé en prison.
Lors de son procès, on l'accuse d'être étranger et de se réjouir de la souffrance des vrais Gardaviens. Lui essaie seulement de penser à autre chose et de voir encore la beauté poindre là où elle a été préservée et à s'en réjouir…
Je vous laisse découvrir la morale de ce conte philosophique particulièrement d'actualité, si le coeur vous en dit. Je signale également les illustrations particulièrement bien senties de l'illustrateur qui a, comme le protagoniste principal de l'histoire, grandi dans ou au contact d'un pays ravagé par la guerre (Viêt-Nam). Mais ce n'est bien sûr qu'un avis, c'est-à-dire, très peu de chose.
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Petits contes de sagesse, une collection que je découvre avec ce livre.
Dans un pays jadis heureux et prospère, le deuil est devenu obligatoire. le sourire est interdit et même condamné. Un jeune garçon va en faire l'expérience. Pour oublier son chagrin il se réjouit de chaque petite chose, le soleil qui brille, les oiseaux qui chantent et la douceur du sable. Mais le souverain du pays prend tous ces petits bonheurs comme des affronts.
Une belle histoire pleine de sagesse.
UN livre à découvrir.
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— Debout, petite vermine ! Debout, plus vite que ça, je t'ai vu sourire depuis plus d'une minute !
— Je… je ne faisais rien de mal… balbutia l'enfant.
— Avance, tu es une petite vermine qui sourit ! hurlait le garde-côte en donnant des coups de crosse dans les reins de l'enfant.
— Je… je ne suis pas un ennemi, je ne suis pas un étranger, tentait d'expliquer l'enfant en trottant, les mains en l'air devant le soldat.
— Tu n'es pas d'ici, tu n'es pas de Gardavie parce que tu souris en cachette dans la nuit. Tu es une vermine qui ne respecte pas notre deuil national, un clandestin qui se moque de notre peine et de nos morts !
On sait aussi qu’il n’est pas de peine, pas de douleur, pas de chagrin, aussi intenses, aussi violents soient-ils, qui ne puissent un jour se consoler, ni résister face à la vie toujours ardente, face à la vie toujours nouvelle.
Le Perroquet de Jean-Hugues Malineau