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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« La mémoire ne peut remonter qu'au temps où le langage a été acquis. Avant, c'était impossible. Sans mot, nul souvenir. Pourtant, je me rappelle au-delà de ma naissance. Une sensation, une certitude prénatale : mais parents ne m'aimaient pas. »

C'est ainsi qu'Adrian von Gott débute l'histoire de sa vie, dans la Venise de la fin du 18è siècle. Une vie d'errance à travers l'Europe et à travers …les siècles. Car en vertu d'un phénomène génétique inattendu, Adrian a le pouvoir de jouir d'une vie éternelle pourvue qu'il réussisse à subvenir à ses besoins énergétiques particuliers, dont la source se trouve aux lèvres de ses partenaires. S'il ne les vide pas de son sang comme un vulgaire Nosferatu, il les laisse privé cependant d'une partie de leur âme.


Qualifier de récit vampirique ce roman serait risquer de le priver d'un lectorat peu attiré par les récits sanguinolents. Et ce serait dommage, compte tenu de la qualité de l'écriture.
D'autant que l'accent n'est pas mis sur l'hémoglobine et les viscères exposés, en dehors de quelques rares scènes où on peut invoquer la légitime défense !

C'est un récit romantique, centré autour de ce personnage en quête éternelle d'amour, déchiré entre l'assouvissement de ses désirs et le remords de ce qu'il provoque.

Le récit est très visuel et on imagine sans peine une adaptation sur grand écran.

Merci à Netgalley et aux éditions Grasset
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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! Immortalité !

2 siècles parcourus avec panache, envi de découverte, l'espoir de voir l'être humain meilleur dans sa réflexion et ressentir le sort d'une âme perdue ou pas, d'un voleur d'amour …

Quel joli titre, voici un roman que « j'ai dévoré » avec volupté, tant de passion dans ce personnage qu'est Adrian.
Perdu lui même dans tous ses ressentis, il ne comprend pas sa fougue, ses élans, ses rencontres amoureuses et bestiales.
Le mythe du vampirisme revu avec délicatesse, des écrits laissés à sa belle Anna pour lui démontrer tout le désir non assouvi de leur existence, l'attirance des plus beaux écrits et les achats compulsifs de tableaux d'art.

Un joli texte, percutant, sanglant mais juste comme il faut pour ne pas sombrer du côté obscur… un bon moment partagé sur l'immortalité !
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Qu'est ce qui m'a attiré vers ce roman ? Je sais : le bandeau et l'impression laissée par le visage hâve de l'homme gris aux yeux jaunes. J'ai cru voir un dessin de William Blake, même si il s'agit d'un portrait de Lucifer, le porteur de lumière par Franz von Stuck (je pense que je vais me pencher sur l'oeuvre de ce peintre symboliste autrichien que je ne connaissais pas ...).
Celui qui raconte l'histoire est Adrian von Gott dans les années 20.., qui veut mourir, le 3 décembre. Il conte sa vie à celle qu'il aime depuis 1784, réincarnée dans Anna Brown.
Adrian est somptueusement riche et somptueusement seul. Il vit dans un manoir à Harlem à New York. Son frère et sa soeur, Federico et Adriana, sont morts de la scarlatine à Venise en 1769. Ses parents, aisés, cultivés, Lavinia et Cesare von Gott, accueillirent leur nouvel enfant, Adrian, peu après, mais furent dans l'incapacité de l'aimer, dévastés par le décès de leurs deux premiers enfants. Adrian grandit donc entouré de nounous, bonnes, chétif, malingre jusqu'à sa rencontre avec le 6 mai 1784, jour de l'ascension, avec Clélia, une jeune fille blonde de son âge, qui lui ressemble, 15 ans, environ. ils vont se reconnaître, se raconter et s'embrasser et la chose va arriver. Adrian va aspirer son essence, comme un oiseau boit dans le calice d'une fleur et se transformer. Et chaque fois qu'il embrassera un individu sur la bouche (dont sa mère pour se nourrir) le phénomène se répétera lui permettant de se régénérer, de rester indéfiniment un bel homme au regard exceptionnel. Clélia va malheureusement mourir après ce baiser et Adrian va la rechercher dans chaque rencontre, jusqu'à la retrouver dans Anna en octobre 20....
Une très belle réflexion sur l'amour, la mort, l'éternité, le temps qui nous tue, mais qui doit le faire car tout a une fin. Adrian von Gott est un individu attachant : il n'est pas un monstre. Il essaie de faire le moins de dégât possible, tout en survivant dans un premier temps et puis en se rendant compte de son immortalité, devient fou un temps, avant de s'accepter et de renoncer pour Anna/Clélia. J'ai retrouvé un peu de "Memnoch, le démon" d'Anne Rice dans ce roman, un peu de la créature du docteur Frankenstein aussi. Adrian a les yeux grands ouverts sur le monde qui change et sur ce qu'il est : la lumière est parfois aveuglante. Il est un homme qui se questionne, un défi à la face de Dieu, comme Lucifer, l'ange déchu qui posait trop de question. Quelqu'un qui s'interroge est pour moi un personnage intéressant : l'ignorance dit-on est une bénédiction, je suis loin d'en être convaincue. Elle permet juste de ne rien faire, de s'abjurer de toute responsabilité, de regarder passer sa vie comme les vaches regardent passer les trains.
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❤️ALERTE AU COUP DE COeUR ❤️

New York, dans les années 2000. Nous suivons Adrien, qui prépare son suicide. Il décide d'écrire une sorte de journal intime, destiné à l'amour de sa vie, Anna. Il tente de se confier à elle, lui révéler tous les secrets qu'il lui cache depuis toujours. Car Adrien n'est pas un homme ordinaire. Je ne veux pas trop vous dévoiler l'intrigue, donc je ne vous en dirai pas plus.

La construction de ce roman est intéressante, dans le premier volume, Adrien revient aux origines de sa naissance et de sa vie. Dans ce récit s'imbrique à la fois un développement totalement surnaturel, mais pourtant assez conventionnel dans le style, où le lecteur oublie tout le reste de l'histoire pour se plonger dans les aventures d'Adrien, et également des passages contemporains, très actuels, remettant les pieds du lecteur sur Terre.

Dans la seconde partie, c'est Anna qui nous fait des confidences. Cette fille de pasteur trouve que l'homme de sa vie est bien mystérieux, elle souhaite découvrir qui il est et d'où il vient. Adrien prend bien soin de garder des pans de son existence opaques, ce qui attise encore plus la curiosité d'Anna, qui va tout tenter pour reconstituer son parcours. Elle va ouvrir une boîte de Pandore, et ce qu'elle va découvrir devrait lui donner la force de partir. Mais l'amour est plus fort que tout.

Ce roman est une puissante histoire d'amour, la plume est passionnante, vive, travaillée. le rythme est maintenu sous tension, on est vampirisé (oui, j'ose le dire !) par l'histoire. Il a été impossible pour moi de lâcher ce bouquin. Les personnages sont attachants, bien fouillés. L'auteur nous transporte à travers le monde et les époques, on voyage entre Venise, New York, des années révolutionnaires du 18ème siècle à aujourd'hui. Une réflexion sur l'amour, certes dévastateur, mais oh combien émouvant et en définitive universel.

« Je crois que « le grand amour » est celui qui change le cours de nos vies intérieures, celui dont on sait qu'il nous habitera jusqu'à la fin, celui que l'on ne maîtrisera jamais, celui qui nous fait jouir différemment. »

Le fond de l'histoire, totalement fantastique (il faut le savoir avant d'attaquer), a déjà été traité à maintes reprises, mais l'auteur réussi à en faire quelque chose d'original et d'inédit. Pas de redite, pourtant, j'en ai lu des romans sur ce sujet quand j'étais jeune adulte !

La fin m'a laissée les larmes aux yeux. Elle m'a bouleversée, enfonçant encore un peu plus le clou. Une fois le livre refermé, je me suis sentie vidée, sans substance. Il m'a fallu un petit temps pour m'en remettre et j'avoue que, une semaine après, Adrien et Anna me hantent encore.

Pour être un bon avocat, il faut être doté d'une belle prestance et d'un solide talent d'orateur. Ce talent se retrouve dans la plume de l'auteur, j'ai été totalement bluffée !

Je remercie NetGalley et les Éditions Grasset pour cette lecture.

#LeVoleurDAmour #RichardMalka #RentréeLittéraire #Grasset #NetGalleyFrance
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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J'ai été subjuguée par cette écriture à la fois audacieuse et séduisante, violente parfois. C'est un roman hors normes qui correspond bien à la personnalité de l'auteur. Comment peut-on souffrir d'amour et tenter d'échapper à l'inexorable ? C'est un roman de mémoire mais également une prose libre romantique. Etonnant ! #NetGalleyFrance
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Une bien belle lecture qui s'achève, malgré le désamour (lui qui en demandait tant!) que j'ai pu ressentir envers Adrian (prenons celui-ci de ses successifs patronymes, celui par lequel il se décrit), le héros protagoniste du roman.

Un roman qui nous fait voyager, de Venise à Paris, de Constantinople aux Etats Unis… en quelques 3 siècles, en sus de la dimension surnaturelle et même bien cruelle que nous conte son histoire. Ce héros, pensant aimer certes (cela restera à débattre tant de maux il échelonne le monde), n'est en fait qu'en quête d'attraction envers sa personne dans une déchirante malédiction qui l'affecte et le fait survivre (à travers cent mille vies) - plutôt que vivre...(quoique guère terrien ne pourra nous dire avoir autant vécu).

Il goûte, de toutes les saveurs des femmes du monde en condamnant celles-ci en retour ; et autres individus qui croiseraient sa route. Parfois le Bien, parfois le Mal est fait.

Le livre ne se veut pas une encyclopédie sur les civilisations et les époques mais en en conférant quelques informations au détour des pages il nous permet quand même le voyage et une agréable fluidité de lecture. Mais ce livre, c'est surtout embrasser les mots (embrasser sera d'ailleurs un maître mot de l'ouvrage) autour de l'amour, de l'attachement, de la quête d'être aimé, attentionné...mais du suicide aussi qui jonchera la vie de notre (anti)héros.

Dégénérations, malédiction ultime, quand aimer tend à dire pour Adrian qu'il doit sacrifier et taire ses sentiments pour ne pas abîmer (si ce n'était qu'abîmer…) la destination en sa Muse… et des renaissances multiples qui pourraient se conférer à l'éternité… Adrian doit alors faire un choix. le choix de se départir de la tragédie qui l'entoure et se dégage de lui, pour conjurer le mauvais sort mais… Choix repoussé sans cesse (et si j'ai aimé ce bouquin, c'est aussi que l'auteur a su arrêter son histoire à temps) à la faveur des rencontres,...

Somme toute, l'histoire est sans doute un peu rocambolesque et non résumable (et je conseille ici la lecture de l'ouvrage tout simplement) mais dans cet univers malade, tragique et malsain ; j'ai trouvé quelques phrases coups de coeur et surtout une histoire très atypique et prenante.

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Un conte ensorcelant sur un amour impossible car maudit, un hymne au sacrifice de soi pour sauver l'autre, une fable teintée de surnaturelle, une balade romantique à travers L Histoire.

Nous sommes dans les années 2000, Adrian et Anna viennent de se rencontrer, et pourtant ils vont devoir se séparer.

Adrian en dévoile les raisons à Anna dans une longue lettre qu'il a l'intention de laisser derrière lui, et le roman est construit sur cet échange en miroir entre les amoureux car Anna, de son côté, tient un journal intime à laquelle elle confie ses sentiments pour Adrian.

Dans LE VOLEUR D'AMOUR, Adrian va avouer à Anna comment, en trouvant l'amour - il y de cela plus de deux cent ans - il a découvert la vie mais s'est damné pour l'éternité. Car pour vivre, Adrian doit se nourrir d'amour, s'abreuver à la bouche des autres et aspirer en eux tout l'amour qu'ils contiennent. Une malédiction qui l'afflige et l'oblige à se faire assassin puisqu'en prenant tout l'amour que ses victimes ont en elle, il laisse des coquilles vides qui meurent ou perdent la raison, puisque sans amour, point de vie.

La raison de cette malédiction? Un court-circuit chimique, une étincelle entre les parents d'Adrian la nuit de sa conception, l'auteur nous alertant au passage sur le fait que rien de bon ne peut arriver lorsqu'on dénie sa nature.

Le récit d'Adrian est l'occasion de faire traverser au lecteur le temps et l'espace, de sa Venise de naissance à sa fuite à Constantinople, de la révolution française aux deux guerres mondiales.

La narration du héros est aussi propice à la découverte de l'amour sous toutes ses formes et sous toutes ses saveurs : à la faveur des hommes et des femmes qu'il déleste, Adrian goûte l'amour de soi "aigre et râpeux", celui de son enfant "sucré, abandant avec une pointe d'amertume car il s'éloignera, s'échapera, sera ingrat" ou encore celui des amants, épicé.

Le roman de Richard MALKA est surtout la fuite éperdue d'un homme à la recherche d'un amour, celui, originel, que ses parents lui ont refusé enfant, le conduisant à prendre de force ce qui aurait dû lui être donné, faisant de lui un VOLEUR D'AMOUR.

Mais Adrian pour autant n'accédera qu'à l'amour des autres sans parvenir à trouver le sien, sauf à sacrifier celle qui en serait l'objet.

Le dilemne infernal dans lequel la vie a enfermé Adrian, son impuissance, sa souffrance et sa sincérité lorsqu'il se livre à Anna sont intenses et je vous mets au défi de ne pas compatir pour ce voleur qui tue pour vivre.

LE VOLEUR D'AMOUR est une magnifique histoire, qui nous transporte et nous évade dans un imaginaire fascinant, complexe et mystérieux, évidemment sublimée par la poésie fantastique, l'écriture si juste et nuancée de Richard MALKA.

C'est aussi une réflexion intelligente et subtile sur l'humanité, la souffrance et les failles.
Lien : http://cousineslectures.cana..
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Le Voleur d'amour est un vampire sans crocs, un vampire avec une âme. Un homme issu du fruit d'une union sans amour, qui va grandir privé de ce sentiment élémentaire, traverser les siècles en puisant cet essentiel chez les autres. Plus qu'une histoire, ce conte est un bouleversement. Il questionne la valeur de ce que l'on considère comme important, car que valent toutes les richesses de l'univers si l'on n'est pas aimé? Porté par le souvenir d'un unique baiser, de quelques secondes d'amour véritable, Adrian va parcourir le monde, trainant sa damnation et son vide à travers les tragédies humaines. Une histoire d'amour impossible, condamné avant d'être consommé. On ne termine pas cette oeuvre indemne. On la termine avide. D'aimer. Et d'être aimé.
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Le Voleur d'amour ou l'hymne exaltant à la puissance de ce sentiment qui nourrit, au sens littéral et figuré, pour Adrian Gott...
Dans un univers fantastico-gothique, au croisement d'Anne Rice et de Mary Shelley, cette sorte d'anti-héros immensément riche et grandement solitaire, procède à une confession épistolaire avec son amante Clélia/Anna ; il va lui relater son destin extraordinaire et fatal, depuis la nuit de sa conception jusqu'à sa mort, décidée et inéluctable. Cet être torturé a effectivement traversé les temps et les continents, à la poursuite de son espoir, celui de retrouver son âme soeur, celle qui le complète et répare l'affront aux dieux de ses parents, le vouant à l'errance, à la condamnation d'une éternité.
Le motif de l'amour à travers les âges, dans la verve du romantisme noir, est ici sublimé par un style simple mais poétique et chaque phrase résonne dans une oeuvre déjà vue, déjà lue ; chaque passage raisonne avec virtuosité, dans une oeuvre brillante par son originalité d'écriture.
Entre monstruosité et passion, entre malédiction et espérance, ce texte célébrant l'amour nourricier, l'amour absolu, se révèle une beauté rare et précieuse. Un chef-d'oeuvre magnifique, véritable coup de coeur littéraire 2021, de ceux qui vous touchent l'âme dans ses profondeurs abyssales et qui vous émeuvent jusque dans les moindres interstices du coeur.
Un merci infini aux éditions Grasset, à Richard Malka pour cette élévation de l'âme et de l'esprit, à NetGalley pour cet accès livresque inestimable et indispensable.
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Fabuleuse parabole sur l'humanité, rien ne disparaît tout renaît.
Avec une écriture effrénée Richard Malka m'a agréablement surprise et même au delà.
Ce récit est un conte fabuleux, le personnage traverse les siècles, les pays, les guerres,il rencontre les bons, les abominables, il sème le bien, la justice en restant immarcescible.
Le monde et les hommes sont fous de tout et l'amour semble plus que tout mener à la destruction de l'humanité.
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