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Critique de dbacquet


Ce roman est d'une très grande tristesse et dévoile le pessimisme de l'auteur, lequel explore sans concessions et avec beaucoup de justesse des états de solitude et de désespoir qui se transforment peu à peu en folie. La plupart des personnages de « Cendres » sont prisonniers d'eux –mêmes autant que des circonstances qui s'acharnent contre eux sans relâche ; étrangers aux autres, inaptes à la vie, ils semblent condamnés à subir et à creuser un abîme. Agata Cruz a épousé un homme sans l'aimer, peut- être pour échapper à son père, un médecin incompétent et alcoolique, et à la petite ville de Ingeniero White, un port proche de Bahia Blanca. Nicanor est aussi un être taciturne mais moins passionné et imaginatif qu'Agata. Il s'entête à cultiver une terre qui suite à des intempéries occasionnera sa ruine. Dans l'incapacité de s'aimer, Agata et Nicanor n'avaient plus à échanger que silences, ressentiments, puis haines. Aussi la mort de Nicanor apparaît elle d'abord comme un soulagement à Agata, la chance d'un recommencement et elle découvrira même la passion, avec Sotero, un homme brillant, jouisseur, mais aussi volage. La rupture, inévitable, sera une catastrophe pour Agata et dans la dernière partie du roman, Eduardo Malléa s'attache à nous décrire sa lente décrépitude, jusqu'au retour, plus tragique que salvateur, sur les terres de son enfance, c'est-à-dire dans les rues d'Ingeniero White, port aussi anodin que cruel.
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