Cette fois encore le roman commence sur des chapeaux de roues.
Dès les premières pages on sent monter la pression.
On suit tour à tour une petite fille, Noémie, heureuse de vivre qui a souhaité voir la Tour Eiffel. Elle a donc convaincu ses parents de faire un Break en descendant à Ramatuelle chez ses grands-parents.
Puis un gendarme qui se prépare à prendre son service. Il est hagard, fiévreux, excité,même. Ça n'est pas normal car son excitation dure depuis des heures à l'idée de ce qu'il va advenir.
Ils vont se rencontrer ou plutôt partager le même air dans l'ascenseur qui monte au troisième étage. Et cet air est lourd et désagréable au nez de Noémie. Déjà dans ses pensées un signal d'alarme retentit.
Nous ne savons pas encore ce qui nous attend même si l'ambiance est électrique aussi dans les pensées du lecteur.
Cet homme nous a laissé entrevoir un acte sauvage, brutal et complètement irrationnel.
Et lorsque le carnage commence nous sommes tétanisés. Comme tous ces pauvres gens coincés sur cette plateforme sans issue, nous attendons dans la terreur la balle fatale. Nous sommes Noémie et nous avons peur.
Quelques jours plus tard, Mallock est à Andernos chez son copain Claude pour des vacances. C'est là que son autre ami Gilles, commissaire à Bordeaux l'appelle.
Il y a eu un fait similaire, une athlète de haut niveau a pété un plomb et tué mari et enfants. Quelques jours plus tôt encore, une jeune ado a fait de même avec son arc et sa famille et enfin le jour même un professeur a tiré sur ses élèves. Coïncidence, vent de folie, Mallock sent quelque chose mais ça reste coincé pour l'instant au fond de son inconscient. Pourtant il le sait ça viendra et alors son enquête commencera jusqu'à ne plus s'arrêter avant d'avoir trouver LA réponse à ses questions et coffrer le coupable.
Ce que j'aime dans les romans de Mr Mallock ce sont ces descriptions parfois si poétiques ou si réalistes.
Car comment trouver de la poésie dans l'image même du massacre, cependant on suit chaque geste effectué, chaque mouvement est décortiqué de façon à défiler devant nos yeux tel un film au ralenti.
C'est pourquoi les premières pages émotionnent le lecteur. Ce ne sont pas les infos et des nouvelles macabres mais une scène vécue presque intimement par celui-ci.
Puis, nous retrouvons notre bon commissaire et c'est le soleil éblouissant du bassin d'Arcachon qui nous sort de nos pensées sombres et morbides. Nous sentons presque ces rayons nous caresser le visage et les émotions aberrantes ressenties précédemment semblent loin.
De nouveau nous sommes des lecteurs heureux, sans souci.
Et sur un coup de fil, tout s'effondre.
Sur le moment à la lecture de ce roman on s'interroge beaucoup sur les raisons qui ont peut être mis en branle cette vague de violence et de délire commun à tous les meurtriers. Nous y notons quelques similitudes mais sans trouver encore ce qui nous fera lever les yeux au ciel avec un " mais c'est bien sûr!".
Quelques hypothèses semblent poindre à notre esprit: la canicule, un vent de folie ... Tout nous parait flou car Mallock sait distiller au goutte à goutte les informations importantes.
Lorsque le tueur ou le coupable, du moins celui que l'auteur veut nous montrer ainsi, apparaît dans le paysage nous sommes perplexes. Il y a toujours des détails qui troublent, qui interpellent ou simplement qui gênent. Il arrive même à nous donner envie de prendre en pitié ce pauvre bougre et puis on se rappelle ses exactions et là l'horreur revient dans nos pensées.
Je n'ai jamais laissé mon cerveau en repos dans un Mallock. A chaque fois il s'est mis à cogiter à toute allure pour tenter de deviner, de trouver le détail qui allait faire toute la différence.
Ce roman-ci est pire que les autres.
On y touche aux enfants, aux êtres proches sans aucune raison et de façon infâme.
Les forcenés s'attaquent à leur entourage au moment des faits avec des actes de violence gratuite mais aussi de sexe sordide.
Pas de sentiments, pas de ségrégation, tout le monde y passe c'est ce qui rend leur acte encore plus ignoble.
Nous suivons alors l'enquête encore plus pris car celui à l'origine de cette folie ne peut rester impuni.
C'est au fil des événements et des découvertes que nous apprenons, nous instruisons car les enquêtes de Mallock sont toujours super documentées et pleines d'intérêt pour le néophytes que nous sommes. Ici nous en apprenons beaucoup sur les virus de tous temps, les méthodes de soins, les évolutions médicales mais encore sur la cuisine avec toujours une ou deux petites recettes gourmandes d'Amedee.
Alors sans jamais perdre de vue l'enquête ou les personnages nous nous laissons emporter par la plume de Mallock, l'auteur. Et sur cette rivière de sensations et de découvertes nous voguons avec entrain et impatience vers le suspens final, la conclusion inattendue que seul Mallock, le commissaire sait nous insuffler.
Encore une enquête rondement menée par notre commissaire préféré et ce avec brio malgré ses moments de doute ou de désespoir.
Tout y est dans ces livres, le suspense, le sordide, le désespoir, la découverte d'un nouveau milieu mais aussi de l'amour, de l'espoir et du soulagement une fois l'affaire bouclée.
Je n'aurai qu'un mot à dire : chapeau bas!
Pourtant j'ai moins aimé celui-ci par rapport aux autres mais comme vous l'avez plu plus haut ça n'a rien à voir avec la plume ou la verve de l'auteur. Non c'est plus personnel. On touche aux êtres innocents de façon abjecte et cela fait partie des quelques points qui me touchent trop dans une lecture. Mais je reste fidèle à mon commissaire et attend avec impatience le 5ème tome si proche et si loin encore de nos mains impatientes de lecteurs affamés.
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