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EAN : 9782841726981
1056 pages
L’Atalante (22/01/2015)
3.93/5   22 notes
Résumé :
" Je le requiers de vous tous, hommes et dames de bonne maison qui lirez ce livre d'Arthur et de ses chevaliers, du commencement à la fin, priez pour moi. Ce livre fut terminé la neuvième année du règne du roi Édouard IV, par messire Thomas Malory, chevalier. " Achevé donc en 1469-1470, réagencé et publié par l'imprimeur Caxton en 1485, Le morte d'Arthur n'a pas cessé d'être réédité en Angleterre ; il est la référence arthurienne de toute la culture anglo-saxonne. D... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tout d'abord mettons les choses au clair : le titre original est le Morte d'Arthur (ce n'en est donc pas un autre que les Thomas Malory qui existent dans d'autres éditions, seul le titre change)
Probablement le meilleur livre à propos du mythe Arthurien, ni plus ni moins.
C'est un condensé et une uniformisation de tout ce qui a été écrit jusqu'au XIV° siècle, et le livre se présente d'ailleurs ainsi, rappelant de temps en temps "ainsi est-il écrit dans le livre français".
Pour ceux qui comme moi auraient des hésitations quant à la modernisation, n'ayez crainte, elle a été faite avec parcimonie, vraiment juste la bonne dose pour que ça soit facilement lisible tout en gardant un bel accent médiéval et épique.

21 livres composent cet ouvrage, des livres courts, artificiellement formés, à l'origine il n'y en avait que 8, ne renvoyant pas nécessairement à des ouvrages en particulier, et ponctués de paragraphes pour rendre la lecture plus aérée.
Les personnages sont un peu différents de ceux de Chrétien de Troyes ou d'autres auteurs, par soucis de cohérence, on retrouve les mêmes, évidemment, mais certains ont des postes ou des liens de filiation différents. Un lexique en fin d'ouvrage rappelle la fonction et la place de chacun d'eux.

Pour ceux qui ne connaitraient pas trop ce genre de récits : Combats, quêtes, trahisons, le tout dans un rythme effréné : déjà que dans les textes originaux on ne lambine pas, là ça s'enchaine, rien à voir avec la littérature moderne. A ce propos, donc, les lecteurs de fantasy seront déçus, ce livre n'est absolument pas fait pour eux : pas de longueurs, pas de développements psychologiques ineptes, pas de niaiseries, pas de style minimaliste à rallonge (oui, c'est ainsi que je décris la littérature contemporaine). Les auteurs modernes devraient vraiment en prendre de la graine ! Idem pour les adeptes de Netflix et des adaptations modernes cinématographiques de cette époque : désolé, mais pour un ouvrage avec une bonne représentation des diverses affinités sexuelles et la présence de diversités raciales dans le royaume Breton, il faut aller voir ailleurs, car à part un ou deux Sarrasins et un chevalier qui se retrouve par erreur dans le lit d'un autre avant de s'écharper l'un l'autre... Ah et aussi presque toutes les femmes sont perfides, elles ne servent qu'à mener les chevaliers dans les pires périls. Rien à voir non plus avec Kaamelott ni rien de ce que vous connaissez si vous n'avez pas lu de littérature chevaleresque de cette époque, et vous seriez surpris de constater combien il est bon d'avoir du gore, de la brutalité, de la magie, des aventures, des perfidies incroyables, dans un livre aussi dense et prenant, presque dénué de description mais brossant de se vifs paysages ! On se salue en joutant avant même de décliner son identité, on décapite pour un rien, on part sur les chemins dans le seul but d'aller chercher l'aventure, on guerroie, on combat... C'est épique et c'est beau !

De plus la livrée de cette édition est sublime, une belle couverture gravée, un beau volume !
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Peut-on vraiment juger, noter, à notre époque, un livre comme celui-ci ?
Ce n'est pas un roman tel qu'on l'entend de nos jours, cet ouvrage est la réédition d'une somme arthurienne composée par Sir Thomas Malory, dans les années 1450, rassemblant tous les récits déjà existant sur le roi Arthur et sa Table Ronde qui est la référence en matière de légendes Arthuriennes.
Il est composé de 21 livres, constitué de chapitres très courts, évoquant maints combats, gentes dames, et moult preux chevaliers, Lancelot mais aussi Gauvain, Keu, Mordret, et beaucoup d'autres, je crois qu'ils étaient plus de 300.
Bien sûr, on y retrouve Arthur et son épée Excalibur, son épouse Guenièvre, Merlin, Morgane, la Dame du lac, tous y sont cela va de soi, mais c'est un tel condensé de toutes les contes que nous connaissons, que l'on s'y perd.
C'est la réédition d'un ouvrage paru dans la deuxième moitié du XVème siècle, pas un roman d'aventures. Pour un lecteur lambda comme moi, même légèrement modernisé (certaines expressions moyenâgeuses ont été remplacées) l'ensemble reste assez lourd, répétitif… j'ai calé à mi-chemin, je le terminerai un jour, mais une pause m'est nécessaire.
Ce n'est pas ennuyeux, mais long, trop dense, c'est un ouvrage, à mon avis plutôt pour les amateurs, déjà avertis, d'histoire, pour les autres prenez le temps de le feuilleter avant de l'acquérir.
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J'ai pleuré à la fin du livre quant j'ai appris comment le brave chevalier Lancelot est mort, mais le fait que des anges du Seigneur furent envoyés pour le conduire vers les portes du royaume de l'au-delà, m'a un peu réconforté, dans le sens où je me suis dis que c'était injuste qu'il connaisse pareille fin. Cependant, le sort de la princesse Geneviève pour qui il était épris d'amour n'en fut pas moins tragique, et finalement je me demande si ce scénario n'était tout simplement pas juste inscrit dans leurs destins, car ils ont effectivement été la cause de cette grande guerre qui a opposé le Roi Arthur à son propre fils, et c'est peut-être le prix à payer pour accéder au graal, à la vie éternelle par la souffrance infligée par le poids de l'existence.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
En chemin, Arthur dit : « Je n’ai point d’épée. — C’est sans importance, repartit Merlin. Non loin d’ici se trouve une épée qui sera vôtre si mes efforts aboutissent. » Et ils chevauchèrent jusques à un lac, lequel était large et d’une eau pure. Et au milieu du lac, Arthur aperçut un bras vêtu de soie blanche qui tenait dans sa main une belle épée.

« Voyez, dit Merlin, là-bas se trouve l’épée dont je parlais. » Là-dessus, ils virent une demoiselle qui marchait sur le lac. « Quelle demoiselle est-ce là ? demanda Arthur. — C’est la Dame du Lac, répondit Merlin. Et dedans ce lac il y a un rocher, et dedans ce rocher un palais, le plus beau qui se puisse voir et richement décoré. Cette demoiselle va bientôt venir au devant de vous. Lors parlez-lui courtoisement, afin qu’elle vous donne cette épée. »
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IL ADVINT au temps d’Uter Pendragon, lorsqu’il était roi de toute l’Angleterre et régnait comme tel, qu’il y avait en Cornouailles un puissant duc qui avait soutenu contre lui une longue guerre. Ce duc s’appelait le duc de Tintagel. Le roi Uter fit venir ce duc, lui ordonnant d’amener avec lui son épouse, car elle était réputée belle dame et grandement sage. Elle avait nom Ygerne.

Adonc, lorsque le duc et sa femme arrivèrent chez le roi, grâce à l’entremise de grands seigneurs ils furent réconciliés. La dame plut beaucoup au roi, il s’éprit d’elle et les festoya sans mesure. Il aurait voulu partager la couche de la duchesse. Mais c’était une femme de grande vertu, et elle refusa de consentir aux désirs du roi. Elle avertit le duc, son époux, lui disant : « Je soupçonne qu’on nous a mandés pour que je sois déshonorée. C’est pourquoi, mon époux, je conseille que nous partions d’ici au plus vite pour chevaucher toute la nuit jusqu’à notre château. » Comme elle l’avait dit, c’est ainsi qu’il fut fait, et ni le roi ni aucun de ses conseillers ne s’aperçurent de leur départ.

(INCIPIT)
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ILS SE MIRENT alors en place des deux côtés du champ clos et firent courir leurs chevaux, si vite qu’en se heurtant l’un l’autre du fer de leurs lances au mitan de l’écu ils firent tomber à terre hommes et montures. Les deux chevaliers se relevèrent. Ils dégainèrent leurs épées. Cependant qu’ils étaient ainsi occupés à se battre, la demoiselle du Lac entra dans la lice, qui avait mis Merlin sous la pierre. Elle venait par amour pour le roi Arthur, car elle savait que Morgane la Fée avait pris des dispositions pour que le roi fût tué ce jour-là. Elle venait donc pour lui sauver la vie.

Les deux adversaires mettaient de l’ardeur à combattre. Ils portaient des coups qui souvent avaient beaucoup de puissance. Cependant, l’épée d’Arthur n’était pas aussi tranchante que celle d’Acalon. La plupart du temps, les coups que portait Acalon ne manquaient point d’infliger à Arthur de graves blessures. C’était merveille s’il tenait encore debout. Toujours le sang coulait. Quand Arthur vit le sol ainsi couvert de son sang, la frayeur le prit. Il pensa que par traîtrise on avait changé son épée. Elle ne mordait pas dans l’acier comme elle avait coutume de le faire. Il craignait fort de perdre la vie, car il lui semblait à chaque fois que l’épée dans la main d’Acalon était Excalibur. À chaque fois le coup que donnait son ennemi lui faisait verser le sang.
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Sur ce, ils allèrent trouver l’archevêque. Ils lui contèrent comment l’épée avait été obtenue et par qui. Et, le jour de l’Épiphanie, tous les barons vinrent pour tenter de prendre l’épée, libre à chacun d’essayer. Mais là, devant tous, nul ne put s’en saisir qu’Arthur. De quoi maint seigneur fut courroucé, disant que c’était grande honte pour eux tous et pour le royaume d’être soumis à un jouvenceau qui n’était point de haute naissance. Ils se querellèrent alors, tant et si bien qu’on remit l’affaire à la Chandeleur, quand tous les barons se réuniraient à nouveau. Nonobstant, les dix chevaliers reçurent ordre de veiller sur l’épée, de jour comme de nuit. On dressa donc un pavillon au-dessus de la pierre et de l’épée, et ils furent toujours cinq à faire bonne garde.
Ainsi, à la Chandeleur, beaucoup d’autres grands seigneurs vinrent en ce lieu pour s’attribuer l’épée, mais nul n’y réussit. Et ce qu’Arthur avait fait à Noël, il le fit à la Chandeleur. Il enleva l’épée sans difficulté, ce dont les barons furent fort consternés, et ils remirent l’affaire à la grande fête de Pâques. Le même succès qu’avait eu Arthur auparavant, il l’eut à Pâques. Néanmoins, quelques-uns des grands seigneurs s’indignèrent qu’Arthur pût être roi, et ils renvoyèrent l’affaire à la fête de la Pentecôte.
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ALORS QUE LE ROI reposait en sa cabine sur le navire, il s’endormit et rêva. Ce fut un rêve étrange. Il lui sembla qu’un dragon redoutable noyait beaucoup de son peuple. Il venait de l’occident en volant. Sa tête était émaillée d’azur. Ses épaules brillaient comme l’or. Son ventre paraissait annelé, d’une couleur merveilleuse. La queue était déchiquetée, les pattes du plus beau noir, les griffes du plus bel or. Une flamme hideuse jaillissait de sa gueule. On eût dit que la terre et le ciel en étaient embrasés. Ensuite il parut au roi que venait de l’orient un farouche sanglier. Il était tout noir et enveloppé de nuées. Ses pattes avaient la grosseur d’un pilier. D’apparence il était âpre et rude, la bête la plus vile qu’on eût jamais vue. Il grondait et rugissait, de manière si épouvantable que c’était merveille de l’entendre.
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