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EAN : 9782917035467
204 pages
Malpertuis éditions (12/04/2017)
3.79/5   7 notes
Résumé :
Que l’époque soit aux couronnes impériales, aux rideaux de fer ou aux thérapies de choc, que le ciel soit clair et vif, chargé d’épais nuages de neige, ou bien alourdi d’une acre fumée, un liquide coule toujours, irriguant l’âme de nations entières. Dans ses volutes transparentes, le buveur voit ses rêves prendre forme, et derrière toute l’étrangeté du monde, un sens caché peut alors lui apparaître... entre autre effets moins prévisibles. En accepterez-vous un petit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Critique de Jean-Pierre Andrevon dans l'écran fantastique d'octobre 2017 : "Au temps de la guerre froide, dans une contrée nommé Balticie, une agence de mannequinat offre à qui voudra les accueillir les plus belles femmes du monde. En réalité une manoeuvre pour déliter la volonté de l'ennemi, les Balticiennes "atteignent le coeur du système, en pompent le sang et l'oxygène, effacent les pourtours des Etats... " Ce conte d'une dizaine de pages est caractéristique de l'auteur, dont on apprend qu'il est franco-polonais, est né à Bruxelles, a vécu à Berlin et Varsovie, parle allemand et polonais. Des détails qui n'ont rien d'anecdotique, mais condensent des sources d'inspiration à la fois diverses et convergentes où sont forts l'imprégnation de la grisaille et de l'orwellisme en germe de ce qu'on appelait autrefois "les pays de l'Est", mais aussi du fantastique allusif qui fait le charme du plus grand conteur issu du plat pays, Jean Ray. de la première influence citons "la fille de la frontière", où une jeune femme se trouve ballottée entre deux pays, celui de la liberté et celui d'où elle ne parvient pas à sortir, de l'autre "Lames du spectacles", où une jeune actrice se tranche la gorge en scène pour réapparaître quelques semaines plus tard et réitérer son geste. le présent recueil, court d'à peine 200 pages, ne compte pas moins de 22 nouvelles ne dépassant pas, en général, les cinq ou six pages, et se présentent le plus souvent comme des paysages-états d'âme précisément situés et datés (1894, forêt de Bialowieza ou Soirée au Tanskabarett de l'Europahaus, Berlin 1938). On peut reprocher à Malosse de nous laisser parfois en plan en l'absence de chute véritable à ses récits, mais son style aussi classique qu'élégant en rend la lecture plus qu'agréable. En tout cas, il mérite amplement le nom de la maison qui l'édite. (Malpertuis) "
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Cet ouvrage a eu la difficile tâche de me faire patienter 8h dans un aéroport – lieu très propice aux échappées – et je dois avouer qu'il n'a pas démérité. Voici pas moins d'une vingtaine de nouvelles dont une bonne partie se situe davantage dans la dystopie étrange que le fantastique. Et pourtant, faire reproche de ce fait serait démontrer une franche incompréhension des subtiles variantes unissant ces deux genres.

Une pensée s'impose d'emblée : chez Pascal Malosse, les nuits sont longues et l'espoir est bref. Ce n'est toutefois pas dans un avenir incertain que prennent place ces textes, mais plutôt dans le futur alternatif d'un passé plus ou moins récent, principalement les deux premiers quarts d'un vingtième siècle effervescent et tapageur. Ces bifurcations rejetées de l'Histoire se montrent cruelles pour le sentiment humain, quand elles ne mettent pas en scène son abolition pure et simple.

Pour les malheureux piégés dans l'imagination de l'auteur, il est périlleux de fuir l'oppression du groupe pour chercher une individualité aussi désespérée qu'évanescente. Car ce sont ces dissidents-là que fauche immanquablement l'Étrange ! Parmi les miasmes temporels tourbillonnent en effet des relents politiques bien connus : les mots communisme, État, parti et frontières percent régulièrement la narration. Ces dernières, qu'elles soient de béton armé ou d'inhibition psychologique, sont un personnage récurrent que Pascal Malosse dépeint brillamment. À l'instar de l'un des protagonistes ("La Fille de la frontière"), les chutes des textes semblent elles aussi suspendre leur embardée, hésitantes face au mur final. Faut-il fuir le réel pour l'inquiétant inconnu ? Y rester et s'accommoder de sa laideur ? Toujours les fins oscillent, parfois elles tranchent ; le choix, souvent, est inattendu. Il arrive même qu'un mot secrètement gardé jusqu'à la dernière phrase dévoile délicieusement une nouvelle couche de l'insupportable ("Creusons").

Car si la plume semble aux premiers abords aussi froide et incisive que le climat qui l'a engendrée, j'ai rapidement ressenti le besoin de m'attarder sur des tournures mûrement réfléchies et polies, qui révélaient un nouveau sens à une expression ou une association lexicale, sans toutefois jamais tomber dans la pédanterie. L'auteur joue des mots d'une façon délicate et diffuse, pour nous surprendre au moment où, trop confiants, nous pensions pouvoir nous reposer dans l'horizon d'une narration toujours épurée et déterminée.

Il apparaît donc que Pascal Malosse a une réelle estime pour son lecteur, puisqu'il l'invite à siéger en juge au dénouement de chacun des récits, lui laissant le soin de trancher le dilemme éternel de l'indicible : faut-il remplir son verre d'une nouvelle rasade fantastique, ou bien s'avouer vaincu et s'en aller en éructant un dernier borborygme d'incompréhension ? Quelle que soit l'issue, c'est gagné par une indéniable ivresse que l'on se lève de table, en priant pour qu'après la langue de bois communiste, la gueule de bois se tienne, elle, sagement à l'écart.
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Ce fut un vrai plaisir que de plonger dans les effluves du monde Malossien, original, inspiré de ses nombreux séjours en terre russe, allemande ou polonaise : deux ans à Berlin et sept ans à Varsovie. Ce féru de cultures de l'est nous livre vingt trois histoires surprenantes au ton que l'on rapproche de Jean Ray, mais je dirais que la plume est bien plus déliée et entraînante (personnellement, j'ai eu du mal à entrer dans les textes de Ray -_- , trop longs ou au vocabulaire trop alambiqué, mais je n'ai lu que le recueil de nouvelles où se trouve Ruelle ténébreuse; le grand Nocturne). 
Ici les descriptions ne plombent pas le déroulé infernal de l'histoire. Elles sont toujours pertinentes et font écho à ce qui se passera de terrible, malgré tout imprévisible ! Mais en relisant, je me suis aperçue de la symbiose entre météo, quartier décrit et les personnages ainsi que l'engrenage dans lequel ils se précipitaient.
Vraiment, l'écriture élégante sans fioriture ni effet spéciaux met en valeur le scénario impeccable. Les chutes peuvent demeurées obscures dans certaines nouvelles, mais l'ensemble offre des perspectives glaçantes sur le genre humain prompt à se noyer dans l'alcool ou se perdre à cause de décisions absurdes... forgeant des sociétés totalitaires où l'individu ne peut choisir sa vie, ballotté par ses pulsions négatives. La mort et les monstres ont toujours raison.
Je ne peux détailler tous les textes, il y en a trop. J'ai aimé spécialement La fille de la frontière pour l'ambiance qui émane du texte. Cette fille veut sortir de son pays qu'elle considère comme une prison pour se rendre vers un autre, synonyme de liberté. Elle possède une volonté de fer, ne recule devant aucun obstacle (administratif surtout : ce passage est savoureux et cruel). On la suit avec joie, sûr qu'elle va réussir et puis la suite arrive qui laisse un goût amer.
Le ton utilisé, les phrases ciselées (rien qui ne soit en trop) me font penser à cet auteur que j'admire : Julio Cortázar qui écrit des textes absurdes et étranges comme j'aime. 
Tous ont leur univers addictif et valent le coup d'être lus !   
Par petites touches, Pascal Malosse nous met la tête dans l'eau alcoolisée et on en redemande! Ce n'est pas à proprement parler de l'horreur, mais on ressent un malaise certain entre ses lignes. 
Cet auteur mériterait d'être lu et reconnu plus encore ! Je recommande la lecture de ce recueil et certainement du premier : Contes de l'entre-deux que j'aimerais découvrir un jour. Et bien d'autres nouvelles dans Dimension Moscou, Dimension New-York, Malpertuis VI, Parades (L'ivre-Book), Malpertuis VII. 
À se procurer sur le site de Malpertuis pour 14 euros ou lors de salon (comme celui du fantastique à Paris)
http://www.ed-malpertuis.com/spip.php?article89 


Lien : https://www.francoisegrenier..
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Il serait difficile de caractériser ces nouvelles dans leur ensemble. Je dirais qu'elles sont"étranges" plus que fantastiques, même si parfois nous passons du côté du fantastique. Inégales quant à leur propension à surprendre, elles se laissent lire avec un certain plaisir malgré tout, surtout si la lecture s'accompagne d'un petit (donc avec modération bien sûr) verre de vodka. La plupart nous projettent en Europe de l'est, mais au fond qu'importe. L'esprit slave ou germanique n'y est pas essentiel. C'est là que notre auteur a puisé son inspiration, et cette géographie apporte une certaine couleur aux nouvelles, sans être fondamentale. J'ai particulièrement apprécié leur concision, la variété des sujets abordés, ainsi qu'une écriture qui s'épargne l'accessoire. Une belle découverte en somme, qui mérite le détour, sans toutefois susciter l'admiration.
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Merci à Babelio et aux éditions Malpertuis qui m'ont offert ce livre dans le cadre de la traditionnelle opération masse critique. Je vais commencer par dire du bien de la maquette : les tons de l'illustration de couverture vont bien avec l'étrangeté des nouvelle. J'aime beaucoup le papier crème et la texture de la couverture, gommeuse, est des plus agréables. La police et la taille des caractères sont exactement ce qu'il faut pour une lecture aisée. Par contre, il serait bon que les textes soient relus avec plus d'attention. Les omissions de mots, entre autres, sont trop fréquentes.

Son titre et le nom de l'éditeur m'ont fait penser au recueil de nouvelles de Jean Ray : Les contes du whisky. Aussi, je ne pouvais que me précipiter dessus. Et je suis obligé qu'admettre que je suis déçu. Pourquoi ? Principalement parce que ces nouvelles sont plus étranges que fantastiques. Et encore ! l'étrange se situe plus souvent dans l'ambiance que dans les événements. Mais aussi parce que des nouvelles courtes nécessitent pour être vraiment bonnes des chutes. Et s'il y en a ici, elles sont loin d'être réussies.

Pourtant, ce qui me gène le plus, ce sont les tournures de phrase peu conformes (ou lourdes), les néologismes (soyeuseté par exemple) ou autres mots mal choisis (nous avons le droit à un « joli » têtes bées qui fait un mésusage flagrant de cet adjectif). Sans parler des mots en double (de quelques de quelques) ou intervertis (un peu pas en lieu est place de pas un peu). À noter que la Vodka, présente dans le titre et la quatrième de couverture, l'est peu dans les nouvelles en elles-mêmes. Elle ne se justifie que par la géographie associée à cet ensemble : les pays de l'Europe de l'est. Pologne et Russie, principalement.

Allez ! finissons sur un compliment, si c'en est un. J'ai retrouvé un auteur déjà connu dans tout cela : Jacques Sternberg... Quoi que ! Certains me diront peut-être qu'on est loin du compliment en citant cet écrivain belge. Mais pour ma part, je passerai désormais mon tour.

En bref : Voilà un écrivain qui a de l'imagination, mais qui aurait besoin de se trouver un bêta-lecteur sérieux pour corriger toutes ses erreurs bien désagréables. Par contre, son fantastique n'est pas toujours de mon goût ; pas assez fantastique justement. Alors, même si je ne relirais sans doute rien de lui, je n'irai pas jusqu'à vous le déconseiller. Il mérite d'avoir sa chance.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Au septième jour sans sommeil, je délirais. Les langues revenaient, toutes en même temps, elles se bousculaient devant mes yeux, à l’entrée de ma mémoire. En fait, je ne les distinguais plus. Je ne voyais que les structures qui étaient les fondations de tous les langages, une grande toile sur laquelle les humains étaient collés et gigotaient dans tous les sens. J’étais parmi eux, et j’attendais impatiemment ma dernière heure, à l’ombre d’un corps gigantesque et velu, soulevé par huit pattes.
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