La vie est trop souvent une bataille dans laquelle on ne fait pas ce qu’on veut.
Tendresse vaut mieux que richesse ; ce n'était pas d'argent que j'avais besoin, c'était d'affection.
Et le lendemain, une fois encore, j'eus à supporter la tristesse des adieux; mais au moins je ne quittai pas Chavanon comme je l'avais fait quand j'étais parti avec Vitalis. Je pus embrasser mère Barberin et lui promettre de revenir la voir bientôt ...
C'était là que mes yeux s'étaient ouverts à la lumière. C'était là que j'avais eu le sentiment de la vie, là que j'avais été si heureux; là que j'avais été aimé. En parlant ainsi et en marchant toujours à grands pas, nous étions arrivés au haut de la colline où commence la côte qui, par plusieurs lacets, conduit à Chavanon, en passant devant la maison de mère Barberin.
[...] ce ne fut pas sans chagrin que je quittai Varses, car il fallut me séparer d'Alexis, de l'oncle Gaspard et du magister; mais c'était ma destinée de me séparer de ceux que j'aimais et qui me témoignaient de l'affection.
Assurément c'était pour moi une joie bien grande, bien inespérée, d'avoir une famille; cependant cette joie, dans les conditions où elle m'arrivait, n'était pas sans mélange.
Malgré ma jeunesse, j'avais été assez éprouvé par le malheur pour être plus circonspet et plus prudent que ne le sont ordinairement les enfants de mon âge; c'étai un avantage que j'avais payé cher.
Pendant notre voyage, il avait été la bonne humeur et le rire, prenant tout par le bon côté, s'amusant de tout, heureux d'un rien, tournant au bon ce qui était mauvais. Que serais-je devenu sans lui?