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Une enquête de Mathieu Gange tome 2 sur 2
EAN : 9781028105649
Bragelonne (15/11/2017)
4.27/5   24 notes
Résumé :
À la suite de l’épisode douloureux de L’Abbaye Blanche, le lieutenant Gange s’est séparé de sa femme. Pour conserver la garde alternée de leur fille, il a quitté son Jura natal pour s’installer à Étampes. Mais cette ancienne ville royale du sud de l’Essonne symbolise l’échec de son couple, et il a du mal à s’y investir. Dans son nouveau commissariat, on le surnomme « l’autiste des montagnes ».
Un quadruple meurtre secoue alors la ville. Arrêté avec un coutea... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Sème la mort, c'est d'abord l'histoire d'un lieutenant, Gange, qui se remet à peine d'une affaire douloureusement complexe, et surtout, de la séparation d'avec sa femme. Parce qu'il ne comprend pas, non, pourquoi elle l'a planté là, avec sa fille, pourquoi elle est revenue pour divorcer et tout faire – du moins, c'est mon sentiment – pour l'écarter de la vie de sa fille. Alors il a demandé sa mutation, pour ne pas être éloigné de sa fille. Il s'accroche, pour être présent chaque fois que celle qui est quasiment son ex-femme lui en laisse l'occasion. Sa mutation n'a pas fait que des heureux, bien au contraire. Il se retrouve même plutôt dans un placard, parce qu'il a un chef qui fait régner son ordre, et sa discipline. Tant pis si les enquêtes en pâtissent, je ne suis même pas sûre qu'il s'en rende compte puisque personne n'ose se dresser devant lui.
Sauf Gange. Non, il ne joue pas les cow boys, il veut simplement, à un moment de l'enquête, pouvoir faire son travail, faire passer la recherche et l'arrestation du suspect avant les querelles d'égo – ce que d'autres comprennent très bien. Il fallait simplement un policier déclencheur, si j'ose dire. Un policier qui a une toute jeune co-équipière, devenue policier parce qu'elle a regardé beaucoup de séries télévisées policières. Note : vous connaissez beaucoup de séries télévisées qui ne sont pas des séries policières, mis à part les sketchs humoristiques diffusés sur M6 ? Comment s'étonner alors que des vocations soient nées, tout comme l'Instit avait été créé pour donner envie de s'inscrire à feu l'IUFM ? Sam ne déchante pas parce qu'elle découvre la réalité du terrain, elle déchante parce qu'avec un chef comme le sien, une jeune femme a très peu de chance de se faire sa place, encore moins d'avoir une place digne de ce nom. Mais Sam est vraiment faite pour ce métier, pas du genre à se décourager, comme nous le montre nous le dénouement.
L'intrigue, c'est tout de même une famille entière qui a été assassinée, et un suspect idéal : il est jeune, il était sur les lieux du crime, il était différent parce que surdoué. Ne cherchez plus, c'est le coupable idéal, que ce soit pour le commissaire, ou mieux, les journaux, qui tiennent un sujet en or quasiment massif. Je ne saurai mieux dire que l'auteur :

Depuis le meurtre de la rue des Barricades, seul Ethan intéressait les médias. Sa personnalité avait été disséquée sur toutes les chaînes et dans tous les journaux. C'était la même chose avec les attentats ; tout le monde connaissait le nom et le visage des terroristes ; les victimes, elles, étaient laissées au bon souvenir de leurs familles.

Il est question de terrorisme, aussi. Depuis 2015, nous vivons avec, et si nous n'y pensons pas tous les jours, les menaces, les suspicions existent. le fait qu'on puisse y faire allusion, même pour écarter cette piste, nous le rappelle.
Et un cinquième meurtre survient, et peine à réorienter l'enquête. Par commodité. Si l'on n'a pas de preuves de la culpabilité du jeune garçon, on n'a pas de preuves suffisantes de son innocence non plus. Vous avez dit absurde ? Un peu. N'oublions pas que nous sommes en province, cette province que les médias ignorent sauf en cas de crimes, cette province qui est regardée avec dédain de la capitale. Cette province dans laquelle les agriculteurs vivent comme ils peuvent, meurent aussi, à cause des engrais qu'ils ont dû répandre pour obtenir de meilleurs rendements, engrais fabriqués dans des usines qui font vivre l'économie locale : le cercle vicieux est bouclé.
Il est question aussi des enfants différents. Pas seulement Ethan, mais aussi Rémy. Comment prendre soin de ses enfants ? Comment les protéger aussi d'eux-mêmes ? Comment les aider à grandir harmonieusement ? Certains y arrivent, avec beaucoup de soins, dans tous les sens du terme. D'autres noms, parce qu'il est plus facile de fermer les yeux.
Sème la mort est un roman policier qui nous tend un miroir vers notre société. Un miroir pas forcément agréable, mais juste.
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Nous retrouvons le lieutenant Mathieu Gange, découvert dans L'abbaye blanche, pour un changement de décor radical: du relief jurassien, nous migrons vers les plaines de la Beauce.
Même si ce deuxième volet peut se lire indépendamment du premier, je conseille toujours de commencer une série par le premier pour simplement s'imprégner de la psychologie du ou des personnages principaux et ne pas passer à côté, par la suite, des nuances et des évolutions subtiles des uns et des autres.

Notre lieutenant de police a dû quitter son Jura adoré, le coeur en berne. Il est séparé de Gaëlle, sa femme; les relations sont tendues et, pour ne pas s'éloigner de sa fille, Marine, il a suivi la "famille" à Étampes, dans l'Essonne.
Changement de décor qui ne l'enchante guère.
De plus sa mutation dans un nouveau commissariat n'a pas été accueillie avec le sourire. le commissaire Marcoen n'en rate pas une pour lui signifier son antipathie. Gange est hermétique à cette hostilité, effectue son travail sans passion, et ne s'intéresse à rien ni personne.
Seule Marine lui maintient la tête hors de l'eau.

Mais le meurtre sauvage de toute une famille réveille ses instincts de flic... 
Terrorisme, oeuvre d'un fou ou pire encore?
Le ton est donné dès le départ, Gange n'est plus que l'ombre de lui-même et le roman est plus sombre que l'Abbaye blanche qui était habité de convictions et de révoltes. 

On y parle de l'ambiance au travail qui est loin d'être idéale pour Gange et qui mine encore plus une vie privée chaotique. Sujet qui parle à beaucoup d'entre nous et est un thème de plus en plus prégnant dans nos sociétés. Quand un "chef" donne le ton et que tous marchent sur des oeufs et se réfugient dans le silence. Mais quand on a du caractère, difficile de supporter cette mentalité nauséabonde et Gange, au mépris de toute convenance, saura affronter la tempête.

On aborde le sujet du mal-être des agriculteurs devenus impuissants à redresser la barre, avec les scandales phytosanitaires parfaitement orchestrés par les lobbies industriels qui étranglent toute une profession condamnée à une rentabilité toujours plus grande, par une mainmise sur les semences imposées à tous et qui provoque la mort lente de notre mère nature et de ses exploitants.
On prend conscience que les démarches en faveur d'une exploitation plus saine et écologique de nos terres se heurtent à ces mêmes lobbies, à ses monstres mondiaux qui musellent toute concurrence.

Entre polar classique et roman noir, l'auteur décrit avec lucidité et justesse l'ambiance de notre société et cette "sensation de fin du monde" qui suinte au quotidien, mais la famille est au coeur de ce roman.

La relation parentale notamment. 

Là, c'est un homme désabusé qui ne vibre que lorsque sa fille est à ses côtés. Gange renonce à tout pour le bien-être de sa fille, quitte sa région, demande sa mutation, étouffe ses griefs envers sa future ex-femme.
Et c'est bien souvent nos enfants qui nous raccrochent à une existence pourtant chahutée par les crises de couple et les soucis extérieurs à la cellule familiale. 
J'ai aimé ce père qui a à coeur de préserver son enfant, se met en retrait mais se retrouve entravé par des relations conflictuelles d'avec la mère. C'est une affaire à suivre et le climat est loin de s'apaiser quand son métier devient une menace...

Il y a aussi Ethan, un adolescent hors norme, accusé d'un quadruple meurtre et ne lèvera pas le petit doigt pour être disculpé. Ou quand la relation avec le père est d'une toxicité telle qu'elle pousse un jeune esprit à des solutions extrêmes. 

Et nous avons l'hyperprotection patholigue de Luna envers son "petit monstre", Rémy, un amour maternel mortifère et aveugle. Un enfermement dans une folie qui peut s'exprimer en toute liberté quand un nom et un compte en banque achètent l'impunité. Mais heureusement que Gange ne se laisse pas corrompre... ni par un mojito, ni par une belle paire de jambes!
La maladie mentale est un thème juste effleuré mais se pose tout de même la question de la difficulté pour les professionnels et les parents à appréhender la dangerosité des malades et le besoin d'un encadrement en institut spécialisé.
Avec Rémy, il faut dire qu'il n'est guère aidé par sa chère maman... 
Si les sujets abordés ne sont pas joyeux et sont anxiogènes car douloureusement d'actualité, l'humour n'en est pas pour autant absent, même si parfois caustique! 

Samantha Delvaux, Sam, jeune brigadière et collègue de Gange apporte un vent de fraîcheur dans l'intrigue, de part sa jeunesse et ses débuts dans le métier, encore auréolés d'idéalisme nourri aux séries TV et films. C'est une petite pile électrique qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui déstabilise à plaisir son collègue trop sauvage, trop sombre et un brin paternaliste!
Le retour d'Helena, la journaliste pétillante, amène également des bourrasques piquantes à Étampes. Même si elle vit également une crise existentielle et envisage une reconversion sans encore être encore totalement décidée à abandonner son envie de dénoncer les travers de ce monde, Helena est énergique, pleine d'espoir et bouscule Gange dans ses plus intimes retranchements.

Et que dire de notre lieutenant, titillé par sa libido, tenté par la plastique de certaines, ou le caractère explosif de l'autre, mais toujours enchaîné à un mariage moribond? J'avoue que son côté paumé, style "je peux toucher ce que je veux mais je ne sais pas si je le souhaite réellement", m'a fait sourire à plusieurs reprises et ajoute un aspect touchant et encore plus humain à ce portrait de flic soumis à tant de doutes, mais qui n'a pas dit son dernier mot.
La plume de Laurent Malot est addictive, avec un dosage parfait entre vie privée et enquête, action et réflexion. le seul bémol est que j'aurais aimé un roman plus long pour pouvoir approfondir certains aspects de l'intrigue, comme l'écologie, et passer plus de temps sur la psyché d'Ethan, un personnage passionnant mais dont le "traitement" m'aura laissée sur ma faim. 
Aaah ouii, et j'ai failli piquer une crise de nerfs quand Datsun, le chiot de Marine, est resté sur le carreau... mais heureusement que les nouvelles apportées en fin de roman étaient rassurantes, sinon... j'aurais sorti les griffes! Surtout après le sort réservé précédemment à quelques chats...
Avec ce polar mâtiné d'un brin de roman noir, j'ai eu grand plaisir à retrouver un Gange paumé comme un poisson hors de son bocal et j'ai hâte de connaître la suite de ses enquêtes. Enfin... surtout pour savoir également à quelle sauce Gaëlle va croquer notre cher Gange et de quelle manière il remettra son existence sur la bonne route... 
Car Mathieu Gange est loin d'être résigné...
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Mon avis est assez mitigé pour ce roman... Je l'ai pourtant lu en une petite journée... 


Avant tout, ce roman est une suite sur l'inspecteur Gange, le premier opus était L'Abbaye Blanche. Personnellement, je n'ai pas encore pu le lire et ça ne m'a pas du tout posé de problèmes pour ma lecture. L'auteur fait souvent des références assez détaillées pour comprendre la nouvelle vie de l'inspecteur Gange sans toutefois révéler l'ancienne enquête. Donc ça me donne bien envie de lire L'Abbaye Blanche quand il sortira en format poche.

Alors pourquoi je suis mitigée dans mon avis ? 

Ce roman, pour ma part manque de profondeur. J'ai beaucoup aimé l'esprit global du roman, mais à mon goût. J'aurai aimé que l'auteur aille plus loin dans le côté psychologique des personnages, il y avait matière à pousser vraiment loin les sujets abordés.

Second point négatif et là malheureusement ce n'est pour moi qu'un avis totalement personnel, et je ne peux pas dire que c'est mauvais car il faut en parler de ce sujet mais, actuellement dans les romans je le vois trop souvent et j'aimerai dans mes lectures un peu occulter cette part d'actualité que nous vivons depuis quelques années... le terrorisme... J'en ai un peu marre, je fais un peu overdose de voir ça de partout. Mais comme je le précise ce n'est qu'un avis personnel, la petite note je fais ma chiante....



Passons au positif...

J'ai adoré encore une fois la plume de Laurent Malot, j'avais pu la découvrir avec son roman Young Adult "Lucky Losers". Il a une plume très fluide et addictive. Il ne tourne pas autour du pot et nous fait rentrer directement dans l'histoire. J'aurai peut être aimé voir un peu plus de détails sur les meurtres et victimes ( oui mon côté gore), mais ça reste un très bon thriller pour les personnes qui aiment le thriller classique, le roman policier old school. Je mettrais Laurent Malot dans la lignée des auteurs comme Alexis Aubenque avec son "7 jours à River Falls". Des auteurs qui arrivent encore à nous sortir des polars classiques sans qu'on arrive à se lasser.

J'aime les polars où les choses te semblent réelles. Dans ce roman, tu imagines de suite ta place et ton ressentis au travers des personnages. Tu les vis, tu vois au travers de leurs yeux. Pas besoin de côté scientifique, une simple enquête, la simple intuition policière, l'enquête de terrain.


Ce roman est aussi une belle leçon sur l'amour des parents pour leur enfant. Chacun sa façon plus ou moins bonne, plus ou moins maladroite de le montrer. Tout ce qu'un parent peut faire par amour pour sa propre chair. 

Une lecture qui donne envie de retrouver dans un troisième opus l'inspecteur Gange, j'ai envie de savoir comment il va évoluer. Je suis certaine que ce personnage peut prendre de l'ampleur sur un nouveau thriller. Si l'auteur ose aller un peu plus dans les limites des frontières de la psychologie et les descriptions des scènes de crimes, je pourrais bien avoir un énorme coup de coeur.

Lien : http://les-mots-de-gaiange.o..
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La Kronik d'Eppy
Voici donc la suite de l'Abbaye Blanche
Dans ce roman nous retrouvons le Lieutenant Gange en poste sur Étampes, dans l'Essonne.
Il y a suivi sa femme avec qui il partage désormais la garde de leur fille. Les relations sont tendues et compliquées.
Professionnellement Gange est arrivé avec son lourd passé et ses rapports avec sa hiérarchie, sont compliqués. Avec les autres membres du commissariat, l'indifférence est de rigueur. Il ne souhaite pas s'intégrer et se complaît dans des taches simples. Il a envie qu'on l'oublie. Comme coéquipière on lui a collé une gamine qui ne rêve que d'apprendre à son contact et faire ses preuves. Autant dire qu'un abyme les sépare.
Mais voilà, le destin est joueur. L'auteur aussi.
Un quadruple meurtre est commis. Une famille entière, les Ellens, dont les deux jeunes enfants. Sur les lieux un adolescent mutique, Ethan, couvert de sang et avec un couteau dans les mains. Un coupable idéal. Un acte de folie ?
Une affaire qui sera vite jugée et classée, pour le moins c'est ce que souhaite le commissaire Marcoen. Il n'est qu'un bureaucrate aux ordres des puissants.
Mais Gange doute, Sam et la psy commise d'office aussi.
Le doute devient certitude pour eux lorsque qu'une autre enfant est assassinée alors qu'Ethan est toujours interné. Et puis il y a ces cadavres d'animaux que Sam montre à Gange. Et si tout était lié ?
Le Lieutenant Karsenti, en charge de l'affaire du quadruple meurtre, accepte l'aide de Gange pour trouver le ou les vrais coupables.
Pour comprendre les motivations d'un meurtrier, il faut connaitre les victimes. Alors Gange creuse. le père Ellens était chercheur et avait, semble-t-il, trouvé un moyen de rentabiliser les terres et d'augmenter les productions sans utiliser tous les poisons vendus aux agriculteurs par les grands groupes industriels. C'est du moins ce qu'il expliquait aux agriculteurs de la région qu'il visitait. Mais la culture bio n'a jamais conduit à un assassinat. Encore une impasse. Rien à voir avec la folie qui s'est exprimée dans les meurtres.
L'enquête va nous conduire dans tous les quartiers, dont les plus anciens, de la ville d'Etampes. Une visite guidée d'autant plus passionnante lorsque l'on vit dans le département. La région, comme dans le roman précédent, est un personnage à part entière. La plongée dans l'histoire en est de fait immédiate.
Une fois encore, la corruption et le pouvoir ont la part belle, la folie aussi. Et les travers de notre société de consommation, cette surproduction orchestrée depuis des décennies, au détriment des utilisateurs et des consommateurs, y sont dénoncés. Tout comme d'autres travers de notre société. Un constat lucide.
Un récit passionnant, où les personnages du récit précédent s'étoffent d'avantage et donnent l'envie de les retrouver pour de nouvelles aventures.
Merci Laurent Malot pour cet excellent moment de lecture.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Nul besoin d'avoir lu L'abbaye blanche pour se plonger dans ce polar au rythme très soutenu (ceci dit, je vous le conseille parce que c'est plutôt bon !), les quelques passages qui réfèrent au précédent opus n'empêchant en rien la compréhension de celui-ci !
On retrouve donc le lieutenant Gange, fraîchement arrivé à Etampes, et tout aussi fraîchement accueilli dans son commissariat d'affectation. Il a vite compris qu'il devait se faire tout petit, et ça l'arrange bien !
Sauf que, (sacré caractère jurassien), quand les premiers meurtres s'annoncent, il a envie d'en découdre !
Soyons clairs. Ne cherchez pas de révélation dans les dernières pages sur l'identité du meurtrier, on comprend assez vite qui opère. Mais tout l'intérêt de ce polar réside dans tout ce qui fait ou entoure l'enquête : des manigances de lobbies, des protections obtenues, la situation personnelle et compliquée du lieutenant, ses rapports avec sa hiérarchie ou ses proches. Pas de "Whodunit" au programme mais une plongée au coeur d'une enquête à charge !
C'est toujours très bien écrit, c'est toujours addictif (dévoré littéralement en une soirée), et le lieutenant commence à faire partie de mes "flics-chouchous", un peu torturé, bancal mais attachant.
Y a plus qu'à attendre le prochain tome !
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Dans l'inconscient collectif suintait une sensation de fin du monde. Le populisme et le fascisme gagnaient du terrain. Le terrorisme ouvrait la porte à une troisième guerre mondiale. Le cataclysme écologique planait de plus en plus bas, la pollution ne montrait aucun signe d'amélioration, les abeilles mouraient en masse, la vache folle et la grippe aviaire n'avaient pas dit leur dernier dernier mot. Quant à l'humanité, elle venait de s'effondrer à Alep.
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Depuis le meurtre de la rue des Barricades, seul Ethan intéressait les médias. Sa personnalité avait été disséquée sur toutes les chaînes et dans tous les journaux. C'était la même chose avec les attentats ; tout le monde connaissait le nom et le visage des terroristes ; les victimes, elles, étaient laissées au bon souvenir de leurs familles.
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Madame Simon avait dit l’essentiel, Gange lui indiqua qu’il était temps d’y aller.
— Je peux l’embrasser avant de partir ?
Le lieutenant acquiesça et sentit son cœur se serrer devant la douleur de cette mère déposant un dernier baiser sur le front de son fils. Contre toute attente, l’adolescent déplia son bras maigre et attira la tête de sa mère contre la sienne. Cette fois, elle ne put réprimer ses sanglots. Aucun mot ne fut prononcé. Le dialogue était intérieur, jusqu’au moment où Ethan retira son bras pour reprendre sa position initiale. Gange sut que ces quelques secondes d’amour intense avaient redonné à la mère la force d’affronter les heures à venir. Elle serra une dernière fois l’épaule de son fils et sortit.
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— Ça ne vous manque pas, la montagne ?
Ce n’était pas la première fois que la brigadière Delvaux posait la question. Elle connaissait la réponse, mais avait visiblement du mal à supporter le silence.
— Moi, ça me manquerait. C’est pas que j’aime particulièrement la montagne, mais si j’y avais passé ma vie, j’aurais du mal à changer de décor. Enfin, je dis ça, je suis née à trente kilomètres d’ici et je donnerais tout pour partir. Vous ne trouvez pas ça mortel, vous ? Mortel, pas dans le sens génial, mortel dans le sens « envie de se tirer une balle » ?
— Si, mais je ne pouvais pas rester chez moi.
— À cause de votre fille, c’est ça ?
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Marcoen avait réuni six hommes, dont le lieutenant Karsenti, dans la salle de réunion du deuxième étage. Gange ne se sentit pas le bienvenu et se demanda pourquoi il était là.

— Ça ne m’amuse pas, Gange, mais j’ai besoin de vous ! grogna le commissaire. Le môme ne veut pas parler. Karsenti a essayé pendant deux heures, j’ai essayé, on a fait venir les parents, ça ne donne rien. On ne sait même pas s’il est conscient de ce qui se passe ! Et comme il n’est pas question de le placer en internement avant d’avoir tout tenté, je veux que vous descendiez voir ce que vous pouvez en tirer.
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Vidéo de Laurent Malot
Dans le quartier endormi d'une petite ville du Jura, Monsieur Antoine vient d'emmenager. Avec sa fantaisie et sa gentillesse, il apporte un vent de fraicheur. Mais qui est-il réellement ? Quels secrets cache-t-il derrière sa bonne humeur ? Avec sensibilité et justesse, dans ce nouveau roman, Laurent Malot nous parle de regrets mais aussi de rédemption, d'amitié et d'espérance.
Découvrez l'émission intégrale sur www.web-tv-culture.com
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