Par l'intermédiaire de ces deux connaisseurs de la Corée du Nord, j'ai découvert des aspects de ce pays que la majorité d'entre nous connait pour ses démonstrations militaires et le soutien indéfectible de sa population à son chef d'Etat.
Il apparaît que, certes la Corée du Nord est loin d'être un pays démocratique, mais qu'elle n'a eu de cesse de se développer et de se moderniser pour devenir une vraie puissance par son commerce avec les autres pays d'Asie et d'Afrique, par son envoi d'étudiants et de travailleurs dans d'autres pays, par ses connaissances informatiques et ses placements financiers dans les paradis fiscaux.
Voilà ce que nous expliquent les auteurs de ce livre dans un langage aisé à comprendre sans lourdeur de texte.
La géopolitique est à mes yeux un monde d'hypocrisie, et les exemples ne manquent pas. Vous apprendrez que malgré les mesures de restrictions internationales, certains pays font fi de ses règles et ont pour effet notamment que la Corée du Nord a pu développer des experts hackers nationaux mais aussi un service de renseignement fort.
Quant au bonheur de sa population, vous comprendrez que tout est facultatif et qu'il ne faut pas voir le bonheur avec nos yeux d'Occidentaux.
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Au-delà des récits de propagande, à quoi ressemble la Corée du Nord de Kim Jong-Un ? Qui sont ses partenaires ? Comment évoluent sa société et son économie ? Comment appréhender son défi nucléaire ?
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L'impénétrable Corée du Nord sait jouer de ses atouts considérés comme des faiblesses par les États-Unis : pauvres infrastructures informatiques, isolement, frontières hermétiques aux Occidentaux, pays montagneux à 80 % où le peuple creuse d'inaccessibles tunnels depuis des décennies afin de dissimuler ses bases de lancement, ses chaînes de production nucléaire ou ses usines chimiques. Enfin, en lançant un processus de détente totalement inattendu avec la Corée du Sud en ce début 2018, Kim Jong-un illustre son habileté diplomatique et sa capacité à prendre Washington à contre-pied.
En six ans, le leader nord-coréen a pratiqué près d'une centaine de tirs de missiles. Celui du 29 novembre 2017 a été le plus sophistiqué jamais lancé, pouvant atteindre désormais « tout » le territoire nord-américain. Terrifié et outré, le monde fait mine d'être surpris. Il semble découvrir que ce petit pays pauvre et isolé, dirigé par un leader « fou » et « irrationnel », qui aurait dû disparaître dans les poubelles de l'histoire à la chute de l'Union soviétique en 1991 a survécu. Pire, la Corée du Nord est devenue une puissance nucléaire.
Une personne qui n'adhère pas au projet national est considérée comme un « ennemi ». Arrestations, procès, purges, exécutions n'ont jamais cessé depuis la création de la République démocratique populaire de Corée, au nom de la blessure toujours purulente incarnée par la Zone démilitarisée (DMZ pour DeMilitarized Zone) posée sur le 38e parallèle qui balafre la péninsule depuis 1953, là où un armistice a été signé. La Corée du Sud et la Corée du Nord restent toujours techniquement en guerre depuis cette date. La guerre froide n'est peut-être qu'un lointain souvenir dans nos mémoires d'Occidentaux mais elle demeure une dangereuse réalité dans les esprits nord-coréens. Ces derniers se sentent menacés par une invasion américaine depuis plus de soixante ans. Cette mentalité de forteresse assiégée conditionne toutes les politiques de Pyongyang.
Depuis 2012, à chaque défilé militaire sur la place Kim Il-sung à Pyongyang, elle exhibe fièrement ses nouveaux missiles de courte, moyenne et longue portée, ses camions lanceurs d'engins, ses forces spéciales, ses tanks, chars, lance-roquettes... Ses images diffusées dans le monde entier viennent rassasier les éternels sceptiques et les moqueurs qui n'y voient que « propagande », « affichages » et « mensonges ». Par principe, tout ce qui vient de Corée du Nord n'est que bluff et mise en scène. On ne peut pas y croire. Ou plutôt on ne doit pas y croire.
Aujourd'hui les années difficiles sont révolues et la consommation a fait son apparition. Ces donju se sont enrichis (dans les secteurs du bâtiment, du transport de matières premières essentiellement) et, fidèles au régime, ils investissent dans le pays, voyagent en Asie, prêtent de l'argent, sont à la tête de petites sociétés semi-étatiques et mènent une vie plutôt aisée. Beaucoup possèdent des voitures, achetées sur leurs propres deniers, et payent leur essence sans passer par le système de distribution publique.
ILERI - 10 janv. 2020
Dorian Malovic : la Chine veut-elle étouffer Hong Kong ? | Conférence à l'ILERI
Dorian Malovic, chef du service Asie au quotidien La Croix, est intervenu à l'ILERI dans le cadre d'une conférence sur la situation à Hong Kong.