Des étudiants terriens des temps futurs s'initient aux us et coutumes de la civilisation du XXIème siècle. Ça, c'est juste l'intro et le final. C'est écrit dans une nov-langue qui, comparée à
Damasio, fait un peu amateur, ça m'a un peu gonflée, mais passé le prologue ça change.
Il y a donc ensuite un roman choral, genre
Lelouch croisé
Houellebecq. Curieux mélange, me direz-vous ?
Lelouch car nous suivons une dizaine d'individus chacun dans sa voiture, chacun sa petite vie et ses petits et gros soucis, par petites vignettes, et ils finissent par trouver évidemment des points de rencontre à la fin.
Houellebecq parce que c'est un regard très critique sur notre société, un humour grinçant, une analyse sans concessions.
Le paysage, c'est donc l'autoroute, les
aires où on s'arrête, d'où le titre.
On attend une fin explosive, et si elle est acerbe, elle déçoit un peu, j'aurais attendu du plus violent, du plus dénonciateur, du plus fin du monde. Plus surprenant, surtout.
Il n'y a rien à dire, il sait écrire,
Marcus Malte, se renouveler, c'est un créatif. Il sort une idée à la minute, et il sait l'exploiter.
Mais ce livre est pour moi l'excellente démonstration qu'un grand talent ne fait pas forcément un excellent livre. Que si le génie peut peut-être se permettre n'importe quoi, le talent, lui demande un peu de modestie.
C'est brillant, inventif, astucieux, bien observé, mais, voilà, un peu trop certain de son talent, un peu trop astucieux, ça devient au fil des pages très bavard, puis très loooong, c'est d'autant plus décevant que retravaillé, ça aurait pu décoiffer.
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