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Césaria. Si elle avait pu choisir, elle aurait été une fille d'Ipanema. Mais Dieu l'a faite homme. Alors elle s'emploie au mieux à réparer l'erreur originelle. Clovis, lui, est un homme. Les erreurs, il connaît, sa vie en est remplie. Il sort de prison, avec un projet vissé au corps, mûrement ressassé durant une dizaine d'années de taule. La route de Césaria et Clovis se croise, au carrefour de l'improbable. Une rencontre sous le signe des étoiles, scintillantes de majesté, mais froides et résolument lointaines…

Une rencontre improbable de deux êtres en quête d'un ailleurs : l'intrigue semble assez classique. Une rencontre qui permet à la fois de construire un ailleurs miroitant, mais qui détruit dans le même temps puisque l'ailleurs se dérobe sans cesse. Marcus Malte sait emmener son lecteur au fond de la noirceur, tout en lui permettant, parfois de saisir une forme de beauté dans l'amour inconditionnel que Césaria porte à Clovis. Une beauté cependant vite tempérée par la lueur de folie qui brille dans ses yeux.

Un roman à la noirceur dérangeante, mais aussi fascinante. Sa force réside dans le sens des dialogues et d'une mise en scène presque théâtralisée. « Carnage, constellation » : deux astres qui s'attirent, s'approchent, dans un jeu de forces contraires, jusqu'à l'explosion finale.
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Dès les premières pages on tourne, on tourne : on veut savoir. Marcus Malte commence par raconter la vie des personnages principaux, séparément, puis leur rencontre. L'histoire se construit autour du hasard, de découvertes. Marcus Malte décrit simplement des personnages et des lieux improbables, les actes et la déchéance des hommes.
Marcus Malte est un poète.
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Césaria a mis quelques années avant de se trouver. En chemin, elle a aussi trouvé Dieu. Mais aussi importantes soient-elles, ces deux rencontres ne valent rien comparées à celle de Clovis.
Pour Clovis, plus qu'une rencontre, ce sont des retrouvailles, une réunification… une évidence…
Pour le couple, plus grand que la somme de ses parties, une nouvelle vie peut commencer. Reste quelques détails à régler… de petites choses à clarifier… Trois fois rien…
« Carnage, constellation », un titre magnifique qui résume bien ce roman : une météorite flamboyante, aussi éphémère que brûlante, aussi funeste qu'éblouissante.
Le style de Marcus Malte, vif et pénétrant, dépeint avec justesse l'amour fou et aveugle et la recherche de plénitude. L'amour maudit aussi.
Un roman comme un feu d'artifice, plein de fureur et d'éclairs lumineux et colorés.
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Deux personnages, Césaria et Clovis. Une rencontre, un regard et tout bascule. Césaria, qui dès son plus jeune âge, va vivre d'une façon brutale un changement percutant, et ce sera sa destinée. Clovis, dix ans d'internement carcéral, trahi, meurtri, veut lui, vivre sa vengeance et rapidement.

Ces deux êtres, que rien ne rassemble, vont pourtant mener un petit bout de chemin ensemble, petit mais intense. Une histoire d'amour? Oui mais! Une histoire violente, brutale, crue, sans détour, sans voile. L'auteur nous percute avec ses mots, nous entraîne dans un tourbillon dramatique et inéluctable. Un carnage, tout s'écroule autour de ces deux êtres. Une constellation car après l'explosion de certaines révélations, et bien malgré eux, leur route se fera "ensemble" jusqu'au bout.

Que d'émotions controversées dans ce roman, de la première à la dernière page, on ne peut vivre que profondément les événements qui s'enchaînent au fil de la lecture. Ce livre me fait penser, à l'heure où j'écris ce retour, à "Meurtre pour rédemption" je n'ai jamais pu oublier Marianne comme je ne pourrais oublier Césaria et Clovis. La passion, dit-on parfois, peut-être dévastatrice, meurtrière, sauvage, aveuglante…

"Eux, rien qu'eux. Elle et lui… Deux êtres. le loup et l'ange. Ensemble? Qui est l'ange?..."

Je ne saurais comment remercier Emilie pour ce cadeau, qui m'a fait découvrir l'auteur avec ce roman fort. Un petit clin d'oeil, le petit plus, les lieux où l'histoire se déroule : on arrive à "Gare de Lyon-Part-Dieu"…

Second clin d'oeil, et non des moindres :

"Hell's Bells. AC/DC. Hard. Césaria sursaute quand le premier coup de gong explose dans la cabine… Second coup de gong. Volume à fond. Les baffles tremblent. Puis c'est la guitare saturée qui décolle et mêle sa voix railleuse au son des cloches de l'enfer"

Et c'est bien sur ce rythme endiablé qui se vit ce récit noir et dramatique. Essayez de vous remettre cette musique en tête et c'est votre corps qui l'a ressent, ici c'est pareil, votre coeur va décoller.

Sur ce, je pense que pour un premier roman de cet auteur c'est bien celui-ci qu'il vous faut lire, mais attention, âmes sensibles, dès les premières pages vous serez malmenés. On entre dans le vif du sujet pour ne plus en ressortir. Dire que j'ai aimé ce livre est juste trop petit, j'ai adoré, passionnément, l'histoire, l'écriture, les enchaînements. le bleu profond et glacial de cette couverture griffée de couleur orangé rouille par un coeur saccagé est tout aussi superbe. Auteur à suivre. Merci pour cette très belle découverte.

Les extraits cités sont coupés pour ne rien dévoilé.

Lien : https://passionlectureannick..
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Le style de Marcus Malte est tout à fait spécifique. Cette violence, cette agressivité, cette force brute relèvent d'un procédé efficace pour déstabiliser le lecteur.

On est choqué au départ. Mais au bout de 30-50 pages, on se lasse quelque peu. A ce stade, je me suis rendu compte que je m'étais peu à peu habitué à ce style et que j'avalais les pages sans le moindre problème. On finit même par être sensible à la poésie acérée et vitriolée dans les situations les plus glauques. Il y a un style, une signature.

Reste le récit proprement dit. Rien de bien original, en fait. le roman noir dans ce qu'il a de plus simple. de plus dépouillé. C'est un peu court, jeune homme, dixit Cyrano... On sent aussi à de multiples reprises la dilution du propos. Marcus Malte allonge la sauce pour mieux intensifier son récit. L'effet est net et sans bavure, cela marche. Mais je suis peu sensible à cet artifice d'écriture.

A la fin de la lecture, la question se pose donc... la forme peut-elle primer sur le contenu dans un polar? Personnellement, je répondrai non. D'autres pourraient cependant s'en satisfaire.
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Césaria s'est trouvée en travelo. Elle vit harmonieusement entre ses quelques clients de passage et Dieu. Après dix ans de prison, Clovis sort et n'a qu'une obsession : se venger de celui qui l'a balancé. Ce ne serait que les ingrédients classiques d'un polar si l'amour inattendu et inimaginable entre ses deux personnages n'explosait pas les cadres du récit qui vire au noir et précipite les destins vers une impasse sombre. Comme tout amour romanesque, le leur s'affermit des obstacles, des accidents et des impossibilités. Clovis a du mal à accepter d'aimer un homme même merveilleusement devenue femme. L'intensité de leurs désespoirs et la violence des péripéties font basculer leurs sentiments dans la folie puis dans la mort. Ce roman noir est une tragédie antique d'une grande force.
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Définitivement, si on m'avait vendu ce livre en me disant que c'est l'histoire d'un travesti qui grimpe dans une Jaguar et rencontre l'amour, jamais je ne l'aurais acheté (je ne sais d'ailleurs plus comment on me l'a vendu, mais bravo) mais c'est ainsi que ce roman commence. Alors on est un peu dépaysé, sceptique aussi et on attend de voir. Pourtant, il y avait cette intuition qui me chuchotait à l'oreille que j'allais voir ce que j'allais voir, ça allait grave envoyer ! Ça ne pouvait être autrement. Parce que dans l'étrangeté de ce début de roman, l'étrangeté des personnages, de l'histoire et de l'écriture, il y avait quelque chose de puissant, une espèce de potentiel flagrant. Et parce que Césaria le travesti et Clovis l'ex-taulard, ont des destin, histoire et personnalité très atypiques, j'ai voulu savoir. J'ai été curieuse de découvrir la réunification de ces deux personnages loin de tout clichés, de toutes constructions qu'il m'a été donné de voir dans les romans, ces deux personnages qui n'auraient jamais dû se rencontrer (et me rencontrer), ne venant pas du tout du même milieu. J'ai voulu voir comment ils allaient s'aimer.

Alors on va se calmer un peu parce que romantique, ce livre ne l'ai pas du tout. Oh oui Césaria possède bien des étoiles plein les yeux et certainement que l'on croise, ici et là, des instants de grâce propres aux relations amoureuses ; mais quelle violence aussi, quelle agressivité dans cette histoire d'amour, cette histoire de vengeance, cette histoire tout court ! Quelle noirceur dans ces deux âmes qui se cherchent, peinent à se trouver, se poursuivent, se fuient pour se rattraper, se repoussent pour mieux s'épouser ; ces deux personnages qui s'aiment, tout simplement. Mais dans ce roman, rien n'est simple et surtout pas les personnages qui sont un fabuleux mélange de douceur et de violence, tout en contradiction et en complémentarité qui choquent et s'entrechoquent.
Le tout est magnifié par l'écriture, par l'auteur de cette histoire absolument hors norme qui donne de l'éclat à cette obscurité constante qui plane sur le livre, les vies, les gens et le lecteur.

Carnage, constellation est noir, pessimiste, bouleversant. Il ne laisse pas indemne, il bouscule et touche mais pas forcément les choses auxquelles on s'attend en lisant la quatrième de couverture. Ce livre n'est pas une histoire d'amour banale intégrée à un roman noir. C'est un roman noir, point, même et surtout dans l'histoire d'amour.
J'ai trouvé beaucoup de profondeur dans cette intrigue a priori simple mais qui en fait ne l'est pas, renforcée par la complexité des personnages qui la compose. J'y ai trouvé de la poésie, de la violence, de la noirceur et beaucoup d'amour. le tout a en effet donné une histoire qui envoie grave.
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"Carnage et constellation" est un roman noir pur jus, signé Marcus Malte. Comme dans chacun de ses romans, dont je ne me lasse pas, il y a de la brutalité, de la poésie et des personnages cassés par la vie. Il y a aussi des rencontres improbables, dans ce roman ce sera celle de Cesaria et Clovis, deux âmes souillées par l'inhumanité, deux personnalités que tout oppose... C'est un coup de coeur comme souvent avec les livres de cet auteur, un livre bouleversant!
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Il y a Clovis qui, au premier abord, est le plus dur des deux. Et il y a Césaria qui semble si douce. Il y a une rencontre, une sorte de coup de coeur réciproque. Elle l'accepte tout de suite, il résiste. Et la noirceur de narration de Marcus Malte vient nous retracer leur histoire. Histoire rude, histoire d'amour, histoire de vengeance, d'espoir, de folie et de sang.

Au début, j'étais dubitative, réticente, face au langage très cru et très dur de l'auteur. Et puis on s'y habitue, on se rend compte que ça colle bien aux personnages, ou du moins à leurs vies respectives. Happée par la violence de leur histoire, de leur amour, j'ai trouvé que Marcus Malte était un bon auteur. Son livre retrace une misère humaine qui cherche désespérément une lueur d'espoir dans un amour passionné et inconditionnel. C'est assez beau. Violent et naïf, mais beau.
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C'est avec Carnage, constellation que j'ai découvert la plume de Marcus Malte. Et quelle découverte !
S'il est classé policier (dans cette vieille édition @folio_livres ), sachez que ce roman est bien plus que ça. C'est un texte extrêmement sombre qui traite de sujets complexes avec un naturel déconcertant. Ici, il est question de Césaria, corps aux attributs masculins dans une personnalité de femme, qui se cherche un but, un projet un avenir ; et de Clovis, ex-taulard à la main leste et au passé trouble. Rien ne prédestinait ces deux êtres à se rencontrer. Et pourtant c'est plus qu'une collision, une passion, un univers qu'ils vont se créé jusqu'au prochain big bang...
Un roman noir magistralement écrit, prenant et complexe. C'est une lecture qui ne se donne pas. Elle se mérite. le ton de l'auteur est toujours des plus sombres mais jamais misérabiliste. Un très grand livre, non par sa taille mais pas sa force et le souvenir qu'il laisse une fois dégluti.

Édition FOLIO, 2008, 265 pages
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