Nœud de la douleur, serré à fond.
Violente mutité. Profond refus
de tout contact, toute présence.
Le silence ne montre pas ses dents.
Au-delà de la fuite, l’absence.
La mort choisie vivante.
Il s’agit d’effacer toute trace
de l’origine. La source
et le berceau du sang.
L’avenir n’est plus.
Mais la chair ne peut-elle renaître
de la musique de l’esprit ?
L’esprit ne peut-il surgir
de la chair du regard,
à travers l’appel et le désir
d’une jeunesse première,
dans l’inaltérable été ?
L’ange se tient debout,
devant les portes noires,
veillant sur la joie exilée.
Qui n’aspire à retrouver
la nudité de la Terre,
la chair nue entière et bleue,
des montagnes du Liban ?
La patrie pour les errants
sans appui, jetés dehors,
à la recherche des puits
sur le sol fait d’ossements.
C’est la nuit que brille encore,
au bord de l’infinité,
l’annonce de l’étranger,
pour les cœurs sans feu ni lieu.
Dans le laboratoire de Poésie Pratique, Jean Mambrino