Le titre en original : On Directing Film.
Dans ces leçons de cinéma, DM insiste sur les fondamentaux : choisir les plans. Voilà, c'est l'objet de ce livre : raconter une histoire à l'aide de plans et de raccords. Ni le jeu des acteurs, ni le montage, ni l'éclairage - juste les plans.
Lors de son dialogue avec les étudiants, DM définit une très brève intrigue et se concentre sur la meilleure – ou la plus simple - manière de la filmer.
Il suffit de voir les noms cités par DM pour se rendre compte que l'âge d'or pour lui est une époque révolue – il cite
Stanislavski et Eisenstein. (Il évoque également Bettelheim pour sa Psychanalyse de contes de fées.) Et il se montre très critique vis-à-vis du cinéma américain de son temps.
C'est vif, stimulant, visuel (alors qu'il est dépourvu d'illustrations) mais parfois répétitif ; la traduction n'est pas à la hauteur. Ce texte est tiré d'une série de leçons données à l'Université de Columbia en 1987. Minimaliste et bref, en tout 90 pages.
Un extrait :
Dans le paragraphe ci-dessous, l'auteur conseille à ses élèves de ne pas montrer certaines situations (la violence ou le sexe …) mais de les suggérer. Il est question de la distance esthétique, ou plus précisément de la violation de la distance esthétique - cela me rappelle
Bertolt Brecht.
« A chaque fois qu'on montre au public un phénomène « réel », il lui vient à l'esprit deux réflexions possibles : (1) « Oh, balivernes, c'est pour du faux » ou (2) « Oh, mon Dieu, c'est pour du vrai ! » [ ] Dans les deux cas on perd l'attention du public. Si l'idée est suggérée, on peut la tourner bien mieux que si elle est montrée ». p78