Nina est institutrice en Bretagne. Elle a quitté Paris avec mari et enfants pour s'installer à la campagne. Lors des vacances d'automne, elle ressent le besoin de faire une pause loin de tout. Elle prend alors le camping-car pour partir seule dans la nuit sans destination précise.
Au matin, elle arrive dans un village et très vite est témoin d'une scène où une vieille dame, Hildegarde, perd son chariot qui dévale une ruelle et disparaît. Personne ne le retrouve. C'est là que l'intrigue commence… Apparaissent alors des personnages et des lieux qui vont donner corps au récit : Martine, la tenancière du café ; Jacquet, le pêcheur alcoolique ; Denise, la copine d'Hildegarde, Marion, l'adolescente de la DDASS adoptée par une famille du village et René, l'étranger devenu brocanteur au moulin. le moulin : une entité à part entière qu'il faut, pour l'atteindre, traverser le mystérieux marais qui est à lui seul un personnage avec son ambiance, ses cachettes, ses aléas météo et surtout ses secrets…
Ce récit fut une agréable découverte, cadeau qui m'a été offert à Noël. Au début, l'histoire ne laisse présager de rien, tout comme la 4ème de couverture, très mal choisie selon moi. Mais très vite, on se laisse happer par le suspens, cheminant avec la narratrice -et personnage principal du roman-, de questionnements en réponses jusqu'au dénouement final auquel je ne m'attendais pas. D'ailleurs la fin est ouverte et on imagine qu'une suite sera peut-être écrite un jour.
J'ai aimé cette succession de petits rebondissements, la description en apparence simple mais tellement révélatrice des personnages, l'intrigue qui montre qu'il n'y a pas besoin d'un crime pour créer une histoire mystérieuse qui tienne le lecteur en haleine. L'histoire est très belle, les décors magnifiquement contés et l'alternance entre descriptif des paysages et actions des personnages savamment orchestrée. Il y a de la douceur, de l'amour, de la tendresse dans ce roman. Un beau moment de lecture.
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Là-bas, lorsqu’elle reçoit le marais de plein fouet, Hildegarde n’est que pulsation. En station dans la pente, enveloppée de couleurs et d’odeurs qui sont siennes, elle contemple un horizon qu’elle redécouvre à chaque escapade. Heureuse, elle inspire une grande bouffée d’air et coule, liquide, jusqu’au port où elle va s’ancrer.